L’après-états généraux : le vrai pari

Un bémol suffisamment rare pour être souligné. Face à l’overdose de séminaires,  symposiums, colloques, états-généraux…en terre rd congolaise, pas l’once cette fois-ci d’un effet de mode. Mais, un impératif existentiel. Trivialement, une question de vie ou de mort. La numérisation continue de l’écosystème médiatique ne laisse guère de choix aux professionnels du secteur. Il va donc sans dire que les états généraux de la communication et médias qui se tiennent depuis hier à Kinshasa ne sont pas une grand-messe de plus. Encore moins de trop. 

Une fois que l’on a décliné dans toutes les langues la légitimité des assises du centre Nganda, vient la sempiternelle inquiétude largement partagée dans le pays. A savoir l’après-états généraux.

Sans être oiseau de mauvais augure ni  préempter les travaux des professionnels des médias qui ne sont qu’à leur seuil, impossible de ne pas souscrire au scepticisme ambiant.    Instruits négativement par une jurisprudence vieille de plusieurs décennies, les Congolais savent que le plus dur a toujours été de passer du dire au faire. Quantité de résolutions pertinentes dans pas mal de secteurs de la vie nationale – y compris la presse – moisissent jusqu’à ce mort s’en suive dans les tiroirs devenus mouroirs des ministères et autres administrations centrales du pays.

Il est jusqu’au Président de la république à avoir conscience de cette maladie. Dont acte.  Vivement une cure collective ! Avec une prépondérance en termes de doses pour les dirigeants. L’exemple venant d’en haut. L’enjeu en vaut la chandelle.

Comment gagner la mère de batailles du changement de narratif si les médias rd congolais ratent le train de la révolution numérique ? Comment espérer tordre le cou au  » Congo bashing  » si du fait de son extraversion suicidaire  la classe dirigeante -toutes loges confondues – fait plus confiance à la presse étrangère qu’aux médias congolais ? Comment rêver d’une presse, véritablement outil de régulation sociale, si rien n’est fait concrètement  pour  baliser la voie à l’avènement d’un paysage médiatique à la hauteur de la vocation de grandeur du pays-solution à tous les enjeux planétaires d’hier et d’aujourd’hui ?

Frantz Fanon ne croyait pas si bien dire lorsqu’il comparait l’Afrique à un revolver dont la gâchette se trouvait au Congo. Depuis, abonnés aux symposiums, colloques, états généraux désincarnés,  les Congolais tardent à appuyer sur la gâchette.

Cette fois-ci sera-t-elle enfin la bonne? Les états généraux de la communication et médias ont valeur de jauge.  José NAWEJ

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