Dans l’univers de pays les plus corrompus, la République démocratique du Congo se taille une place de choix.
Selon le rapport de Transparency International sur l’indice de perception de la corruption, le Congo-Kinshasa est classé 169ème sur 180 pays recensés pour l’année 2021. Au regard de ce rapport publié le mardi 25 janvier dernier, la RDC a toutefois connu une légère progression par rapport à l’année précédente.
De l’avis de Transparency International, la RDC a reçu la mention 19 sur 100, contre 18 l’année précédente. Soit une progression d’une place et un léger recul de la corruption. Pour le président de la LICOCO (Ligue congolaise de lutte contre la corruption), cette donne charrie quand même une image négative du pays.
«La RDC figure aujourd’hui parmi les 10 ou les 20 pays les plus corrompus au monde. Ce qui donne une image négative au pays», souligne Ernest Mpararo dans une déclaration à la radio Okapi.
D’après lui, «ce classement a des conséquences sur la démocratie, sur le respect des droits de l’homme, sur le climat des affaires et sur les investissements étrangers en RDC. Aujourd’hui, le Président de la république se bat pour endiguer la corruption. Mais, il est seul, face à une classe politique corrompue, qui ne parvient même pas à l’aider.»
D’après Transparency international, deux ans après le début de la pandémie dévastatrice de la Covid-19, l’indice de perception de la corruption 2021 montre que la situation dans ce domaine stagne. Malgré les engagements sur le papier, 131 pays n’ont pas fait des progrès significatifs dans la lutte contre la corruption au cours de la dernière décennie. En 2022, 27 pays se situent à des scores historiquement bas dans l’indice.
Dans son dernier rapport sur la gestion des finances publiques, rendu public le 7 janvier dernier, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) avait soutenu que l’exécution de la loi des finances 2021 en RDC était marquée par l’aggravation des pratiques de corruption, l’affaiblissement des institutions à caractère social et l’incapacité du gouvernement à mettre en œuvre les politiques publiques.
Pour le président de l’ODEP, Florimond Muteba, 80 % des décaissements concernent les rémunérations en lieu et place des investissements. Selon lui, ces dépenses en dépassement sont justifiées par le recours à de mauvaises pratiques de gestion.
Des allégations viennent corroborer l’indice de perception de la corruption du rapport de Transparency international. Rocco NKANGA