La présence des troupes burundaises confirmée au Sud-Kivu !

* Un groupe armé mystérieux soutenu par un Etat voisin continue à faire des ravages.

C’est depuis des semaines que toutes les sources locales crédibles annoncent la présence des troupes burundaises dans le Sud-Kivu, plus particulièrement dans le territoire d’Uvira sans en donner les effectifs. Les soldats burundais sont bien-là et plusieurs Sud-Kivutiens  les ont vus. Le FLN, les rebelles burundais qui se sont réfugiés en RDC disent même les avoir affrontés tout à fait au hasard, au cours d’une nuit et de les avoir engagés sans le savoir. Au fait, le Burundi a toujours convoité les Hauts Plateaux d’Uvira très riches en ressources naturelles et a toujours prétexté la présence sur ces lieux de factions de rebellions burundaises au Sud-Kivu.

Combien sont ces soldats burundais qui sont présents en ce moment au Sud-Kivu ? «RFI», la radio française, a parlé de 440 éléments, citant des sources sécuritaires à Kitega, la capitale du Burundi. L’armée burundaise n’a pas démenti. Ce qui accrédite cette information. 440 soldats constituent un bataillon, pas aux standards internationaux mais plutôt en Afrique où les bataillons ne dépassent pas les 500 soldats.

Quatre cent quarante soldats de l’armée burundaise entrés de force sur le territoire congolais du Sud-Kivu, c’est trop. Leur motivation est bien connue comme avec les deux autres qui avaient autrefois occupé une bonne partie du territoire de la RDC à savoir le Rwanda et l’Ouganda, c’est la balkanisation de la RDC. Raison pour laquelle les FARDC doivent d’abord les débusquer là où ils se camouflent et les chasser du territoire national du Sud-Kivu et faire en sorte  qu’à l’avenir, les troupes burundaises ne puissent plus s’aventurer dans  une autre incursion. Car, soit dit en passant, cette armée burundaise avait occupé le Sud-Kivu avec le Rwanda, de 1998 à 2003, soit cinq ans durant en pillant littéralement les ressources naturelles.

Il est regrettable que côté congolais et surtout du Pouvoir central, l’événement soit  minimisé. Or, voici qu’aujourd’hui, le Burundi revient encore à la charge en repositionnant ses troupes,  toujours dans le Sud-Kivu, la seule province qui l’intéresse. Le Burundi dont l’armée ne pouvait s’imaginer un seul instant d’aller occuper une petite portion de la géante RDC qui pouvait à la minute l’écraser peut aujourd’hui se permettre des promenades de santé. Révoltant.

Ce n’est pas tout en ce qui concerne le Sud-Kivu où on fait état de l’activisme d’un groupe armé mystérieux qui attaque systématiquement les positions des FARDC avec une rudesse jamais connue. Les FARDC indiquent qu’il y a eu à la dernière confrontation des combats d’une rare violence au cours desquels  on a perdu un colonel dont le corps a été décapité par les assaillants. Les FARDC ont communiqué sur ce groupe en assurant qu’il est soutenu par un Etat voisin, mais sans le nommer.

Lorsque les observateurs examinent la contrée qui est prise pour cible par ce groupe armé non identifié, c’est-à-dire les Hauts Plateaux de Minembwe, il n’y a pas de doute qu’il s’agit de la communauté Banyamulenge qui se dit chaque jour être menacée d’extinction par les autres communautés  du Sud-Kivu. Compte tenu de ces conflits entre les Banyamulenge qui sont rwandophones, quel Etat voisin peut venir secrètement intervenir par le biais d’un groupe armé ? Il n’y a que le Rwanda de Paul Kagame qui se sent proche de  ces Tutsi-Banyamulenge de la RDC peut le faire.

A ce sujet, les Congolais ont encore frais dans la mémoire, l’élément déclencheur de la guerre de 1996 qui avait conduit à la chute du régime de Mobutu, en mai 1997. C’était la révolte des Banyamulenge, les mêmes qui vivaient sur les collines de Mulenge dans le Sud-Kivu. Ces Tutsi- Banyamulenge, Paul Kagame les a utilisés pour créer des rébellions de toutes pièces contre Kinshasa.

Les analystes savent aujourd’hui encore que, côté Kigali, le plan de balkanisation de la RDC partira des revendications de ces Tutsi Banyamulenge qui ont du mal à s’intégrer dans la société congolaise. On a vu comment était installé le territoire de Minembwe dans le Sud-Kivu qui ne répond pourtant pas aux critères légaux pour l’érection d’une commune. Mais avec le soutien sans faille de la Communauté internationale tout simplement du fait qu’il s’agissait des Banyamulenge.

Ceux-ci se disent à l’étroit ailleurs et étaient déterminés à avoir leur propre territoire. Les Congolais ne sont pas dupes sur leurs intentions. Aujourd’hui, ils sont minoritaires sur ce territoire. Mais lorsqu’ils y auront transplanté de rwandophones venus du Rwanda, ils deviendront majoritaires. D’aucuns redoutent que la finalité de cette présence soit la proclamation d’une « République autonome » au sein de la RDC. Et donc de la balkanisation.  KANDOLO M.

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