A l’ère de coups… d’éclat

Autant le clamer tout de go. Comme la « guerre mondiaux » chantée par l’artiste musicien brazza- congolais Zao, le coup d’Etat ce n’est pas bon, ce n’est pas bon. Une fausse note sous forme de bémol venue d’Afrique de l’Ouest tend à présenter le putsch, sinon comme une solution, du moins comme un moindre mal.

Au Mali, en Guinée et cette semaine au Burkina Faso, le coup d’Etat a la cote. Il est salué par des pans importants de l’opinion publique au point d’avoir pignon sur rue. Des coups d’Etat populaires nous sont nés! Comble d’oxymore! Qui l’eût cru?

Abonnés à des fatwas contre les auteurs des coups de force, l’UA, la CEDEAO et même l’UE y sont allés de leur condamnation. Mais, leur désapprobation de principe contraste avec la liesse populaire. Signe de temps? O tempora o mores?

Plutôt un coup de semonce à tous ces chefs d’Etat qui préemptent le suffrage en considérant que l’élection – même régulière- est un chèque en blanc pour gouverner selon son bon vouloir. Oubliant ainsi que la légitimité se nourrit quotidiennement de l’exécution du Contrat social tel que théorisé par Jean- Jacques Rousseau.

Et même dans les villages africains, la légitimité du chef coutumier repose sur un pacte social.

Or, une fois l’onction des urnes reçue ou arrachée – c’est selon- nos « princes » prennent des libertés avec l’abc de la bonne gouvernance. Ils s’asseyent sur leurs promesses électorales. Ils se servent plus qu’ils ne servent le souverain primaire.

Dans ce contexte de désenchantement populaire, difficile pour le dirigeant de compter sur la rue par mauvais temps. Au Mali comme au Burkina Faso, le mauvais vent se nomme le terrorisme islamiste qui écume ces deux pays.

Une épreuve de trop qui amène le peuple à des révisions déchirantes au point d’adorer ce qu’il a brûlé hier.

Même si cela ressemble au choix entre la peste et le choléra ou pour actualiser l’expression entre Ebola et Covid-19 dans sa forme sévère.

En attendant une espèce de déception à rebours, force est de constater que le coup d’Etat gagne des galons au Sahel et se mue en coup d’éclat. Pour combien de temps? Et surtout  jusqu’où ira cette vague de putschs populaires? José NAWEJ

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