Pour beaucoup, ce lundi 10 janvier est jour de rentrée. Fini le break lié aux fêtes de fin d’année. Place aux vœux et surtout aux bonnes résolutions.
A l’échelle de la RDC, 2022 est une année cruciale : répétition générale en prévision des élections de 2023, réalisation de dizaines de tonnes de promesses sur le front socio-économique, évacuation de l’hypothèque « présence des troupes ougandaises » avec en toile de fond cet état de siège qui fait de l’Ituri et du Nord-Kivu des provinces sui generis …
Nul besoin d’être lanceur d’alerte professionnel pour prévenir que l’élection présidentielle de 2023 dépendra de l’usage que tous les acteurs intéressés feront de 2022. En l’occurrence, l’impératif de créer un consensus autour du processus électoral. Sans consensus, point d’élections pluralistes.
On ne voit pas trop comment les oppositions au Pouvoir consentiraient à participer aux scrutins en aval sans avoir été partie prenante au niveau des préparatifs en amont. Tout connaisseur des mœurs politiques zaïro-congolaises sait qu’à ce stade le processus électoral est piloté par un seul camp. Celui du Président Tshisekedi et la frange de l’opposition gentille recrutée et instrumentalisée au mieux comme variable d’ajustement et, au pire, comme faire valoir. Dans les deux cas, à des fins de témoignage. Pas plus.
Sevrées depuis peu de la » neutralité bienveillante » des dignitaires de la CENCO et de l’ECC subitement abonnés au service minimum, les oppositions (forces politiques et sociales) n’ont plus qu’à compter sur elles-mêmes. D’autant que l’autre acteur des crises politiques zaïro-congolaises, à savoir l’Occident a fait le choix d’être autiste – ou presque- face aux variantes de mêmes avatars des » démocraties sur mesure » qu’il était prompt à écouter sous le régime Kabila. Autres temps, autres mœurs ? C’est tout comme.
Pas sûr que cette politique de l’autruche serve la paix en RDC pour laquelle les mêmes partenaires proclament œuvrer. D’autant moins que les signaux contradictoires voire un tantinet flous qui proviennent de l’Est du pays ne présagent pas forcément une happy end par rapport à l’usine à gaz qu’est ce cycle de guerres vieux d’un quart de siècle.
Au niveau purement domestique, 2022 sera l’année de l’accomplissement de la kyrielle de promesses ou ne sera pas. La seule chose que le Président puisse promettre- comme bonne résolution à prendre – c’est de ne plus promettre. Peut-être aussi de faire sien sur le front de sa communication le bon vieux principe journalistique selon lequel la meilleure improvisation se prépare. Winston Churchill -Premier ministre britannique de légende- ne dit pas autre chose : » mes meilleures improvisations sont celles que j’ai le plus longuement préparées « . Un antidote au moult controverses et interprétations que charrient les adresses publiques du numéro 1 congolais.
La dernière en date a fait dire à certains-détracteurs ?- que le chef de l’Etat a établi le certificat de » décès » de la RDC. Sans effet. Vivement un énième culte œcuménique en ce début d’année pour chasser l’esprit de mort ! José NAWEJ