* Au regard de la célérité qui caractérise les juridictions militaires, des observateurs avertis appellent les juges à ne pas céder au dilatoire des avocats.
* La prochaine audience fixée pour ce mercredi.
Ouvert le lundi 20 décembre, le procès Olivier Mpunga se poursuit à la Cour militaire de la Gombe. Après comparution de différents renseignants et prévenus au cours de l’audience d’hier mardi, les juges ont suspendu la séance en renvoyant la cause à ce mercredi 22 décembre.
Plusieurs questions ont été abordées au cours de cette audience. Pourquoi Olivier Mpunga a été mis dans un cachot à part ? S’est-il donné la mort effectivement par pendaison? Pourquoi a-t-on laissé s’enfuir son plaignant? Quelle est la crédibilité du rapport des faits élaboré ? Il s’agit là d’un échantillon des questions posées au cours de cette audience.
Les deux prévenus l’OPJ Nzita et le chef de poste Tumba Wa Tumba se sont obstinés à affirmer qu’Olivier Mpunga s’était donné la mort par pendaison au sein de l’amigo. Quant à la question de savoir pourquoi il n’a pas été placé dans un même cachot avec les autres accusés, ils ont manqué d’explication logique.
Doutant de la crédibilité du rapport des faits mis à leur disposition qui charge leurs clients, les avocats de la défense ont exigé l’autopsie pour déterminer la véritable cause de la mort d’Olivier Mpunga. Ils pensent que les personnes qui ont élaboré ce rapport qui conclut à la torture n’ont pas qualité et la procédure de leur réquisition est irrégulière.
«Ce rapport renferme en lui-même les germes des doutes. Nous voudrions vous demander qu’il soit ordonné, par un arrêt avant faire droit, l’autopsie qui puisse déterminer la cause certaine de cette mort», ont-ils plaidé.
Pour leur part, les avocats de la partie civile se sont efforcés à démontrer, à travers leurs questions aux prévenus et renseignants, qu’Olivier Mpunga a succombé aux tortures lui infligées par les forces de l’ordre.
Se référant à la Loi, ils ont par ailleurs, exigé le retrait du prétoire de l’avocat Péter Kazadi qui se trouve être un député provincial.
Au regard de la célérité qui caractérise les juridictions militaires, nombreux sont des analystes qui s’interrogent sur la lenteur qui caractérise l’instruction de cette cause. Ils pensent qu’au regard des faits en présence et de l’évolution des débats, les juges militaires ont intérêt à ne pas céder au dilatoire des avocats.
«Les faits sont clairs. Une bonne partie des personnes présumées impliquées dans cette affaire sont là. Au regard de l’évolution des débats, les juges doivent déjà être suffisamment éclairés pour dire le droit. Ils n’ont pas de raison de suivre le dilatoire des avocats qui tendent à tirer les choses en longueur. Il faut que les auteurs de ce meurtre puissent être sanctionnés. Ça servira d’exemple aux autres», a déclaré un activiste des droits de l’homme.
Olivier Mpunga a trouvé la mort dans les locaux de la Direction générale des renseignements et services spéciaux (DGRSP) où il a été acheminé, accusé d’avoir vendu le véhicule qu’on lui aurait confié pour une course donnée.
Les vidéos de sa torture dans les locaux de la Police a tout de suite provoqué l’indignation des internautes. Le premier ministre n’a pas tardé à réagir, en exigeant l’ouverture des enquêtes, lesquelles ont conduit à l’arrestation de quatre personnes déférées devant les juges ce lundi.
Il s’agit de l’OPJ qui l’a auditionné, du chef de poste du lieu où il a été incarcéré, du propriétaire du véhicule, qui se trouve aussi celui qui a filmé la scène de torture et du receleur qui a acheté le véhicule à problème. Orly-Darel NGIAMBUKULU