Près de 5.000 réfugiés congolais en Zambie d’accord pour un retour au bercail

Près de 5.000 réfugiés congolais ayant fui vers la Zambie pour échapper aux violences, voici quatre ans, ont décidé de leur propre gré de rentrer au bercail dans les prochains mois. Les 100 premières personnes ont quitté le territoire zambien le mercredi 23 décembre.

Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et les autorités zambiennes ont entamé le rapatriement volontaire des réfugiés congolais du camp de Mantapala, dans la province de Luapula, vers Pweto, dans la province du Haut-Katanga. Le HCR et la Zambie ont estimé que les conditions sécuritaires s’étaient, en effet, suffisamment améliorées pour un retour digne et sécurisé.

L’Agence onusienne en charge des réfugiés a mené des enquêtes en octobre dernier. Celles-ci révèlent qu’environ 4 774 réfugiés congolais ont exprimé l’intention de retourner volontairement dans leur pays.

Le rapatriement volontaire qui se poursuivra jusqu’en 2022, s’inscrit dans la continuité de l’accord tripartite signé en 2006 par le HCR et les gouvernements zambien et congolais, selon le porte-parole du HCR, Babar Baloch, s’exprimant lors d’une conférence de presse du 21 décembre au Palais des Nations à Genève.

Suite à l’amélioration des conditions sécuritaires dans certaines régions du Haut-Katanga, environ 20 000 réfugiés ont spontanément quitté la Zambie depuis 2018 pour retourner dans leurs régions d’origine, principalement dans le territoire de Pweto. Le HCR collabore avec les autorités de la RDC et implique des partenaires de développement comme Caritas dans le développement de projets de réintégration, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’agriculture, et pour garantir les conditions d’un retour sûr et digne.

ENVIRON 18 000 REFUGIES CONGOLAIS VIVENT DE L’AGRICULTURE

Selon la source, environ 18.000 réfugiés congolais vivent de l’agriculture dans le camp de Mantapala aux côtés de 5 000 Zambiens, répartis dans 11 villages intégrés. Le camp Mantapala a été créé début 2018 pour accueillir les réfugiés qui ont été déplacés suite à des affrontements inter-ethniques ainsi qu’à des combats entre les forces de sécurité congolaises et des milices dans certaines parties du sud-est de la RDC en 2017.

Les réfugiés qui retournent dans leur pays bénéficient du soutien des gouvernements de la Zambie et de la RDC, du HCR et de ses partenaires, notamment le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et le Programme alimentaire mondial (PAM) qui travaillent en étroite collaboration. Ce soutien consiste en la fourniture de documents de rapatriement volontaire, le traitement accéléré des formalités d’immigration, des examens de santé et des certificats scolaires pour permettre aux enfants de reprendre leurs études en RDC.

DEPISTAGE RAPIDE DU COVID-19

Selon la source, le HCR et le PAM ont fourni deux bus et deux camions pour transporter les réfugiés et leurs effets personnels, ainsi que de la nourriture pour le voyage. En outre, ils recevront une allocation en espèces pour les aider à reprendre leur vie en RDC.

 Quant à l’agence onusienne en charge de l’enfance, elle a amélioré les installations d’eau et d’assainissement du centre d’accueil du district de Chiengi, dans lequel les réfugiés de retour séjourneront le temps du traitement des documents d’immigration avant d’entamer la dernière étape de leur voyage retour.

Le gouvernement zambien, quant à lui, a prévu un dépistage rapide du Covid-19 pour les réfugiés au centre de santé rural de Mantapala, avant qu’ils n’entament leur voyage. Le HCR désinfectera les bus, fournira des masques et des désinfectants pour les mains et, avec les autorités, s’assurera du respect des mesures de prévention contre le Covid-19, notamment le chargement des bus à la moitié de leur capacité.

La Zambie accueille quelque 103 028 réfugiés, demandeurs d’asile et anciens réfugiés. Parmi eux, 63 681 proviennent du Congo-Kinshasa. Kléber KUNGU

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