Phénomène « kuluna » à Kimpese: la population dénonce la passivité des autorités politico-administratives et policières

* Les Kimpesois appellent le Premier ministre à honorer sa promesse de juguler l »insécurité dans cette partie du Kongo Central.

La cité de Kimpese, chef-lieu du territoire de Songololo, à 217 km à l’ouest de Kinshasa, est en proie, depuis plusieurs années, au tristement célèbre phénomène « kuluna » et « coupeurs de route« . La population dénonce la passivité des autorités politico-administratives et policières du territoire de Songololo. C’est dans ce cadre qu’elle a organisé dernièrement une marche de protestation sous la houlette d’Aimé Lutumama, notable de Kimpese, à l’issue de laquelle un mémo a été remios à l’administrateur du territoire de ladite entité administrative.

En matière d’insécurité, Kimpese, cité en pleine expansion sur la nationale n°1 Kinshasa-Matadi, n’a rien à envier à la très bouillante capitale du pays. Et les cris de détresse, les regrets, l’indignation des Kimpesois et des Kimpesoises longtemps exprimés à l’autorité compétente sont restés lettre morte.

Inquiète de la recrudescence de ce phénomène qui sème terreur et désolation dans cette cité, jadis havre de paix, de tranquillité et de joie, la population s’est jetée dans la rue la semaine dernière pour exprimer son ras-le-bol contenu dans un mémorandum adressé à l’administrateur du territoire dont Forum des As a obtenu une copie.

« Monsieur l’administrateur de territoire, trop c’est trop. Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans la peur et l’insécurité dans notre propre territoire« , se plaint cette population désemparée. Et de s’interroger sur l’origine de ce  phénomène  « kuluna » et coupeur des routes à Songololo. « Est-ce l’autorité politico-administrative ou policière ou encore l’autorité militaire ? peut-on lire dans le document qui explique que ce sont elles qui sont sensées protéger et sécuriser la population. Dans ce moment d’insécurité, la population de Kimpese s’est souvenue de feu général Mahele qui avait dit en son temps: « Si le service de sécurité n’arrive pas  à attraper le criminel, c’est que le criminel est dans le service de sécurité« .

DES PERSONNES HEBERGEANT DES DELINQUANTS INTERPELLEES

Tout en assurant les institutions locales de sa coopération avec elle, la population de Kimpese interpelle les parents et toutes les personnes qui hébergent des délinquants de les dénoncer afin de permettre aux autorités compétentes de bien faire leur travail, conformément à la volonté du président de la République Félix Tshisekedi, de faire du Congo un pays de paix.

Les Kimpesois rappellent également au Premier ministre Sama Lukonde d’honorer la promesse qu’il leur avait faite lors de son passage à Kimpese. En effet, alors en séjour au chef-lieu du territoire de Songololo le 30 octobre dernier, dans le cadre du lancement des travaux du Programme de développement à la base des 145 territoires de la RDC,  le Premier ministre, Sama Lukonde, avait promis à la population de Kimpese de résoudre ce problème d’insécurité dès son arrivée à Kinshasa. Mais la population constate avec regret que , plus de deux mois plus tard, la situation ne fait qu’empirer. Une interpellation qui ne dit pas son nom à l’endroit du chef du Gouvernement.

Le document s’achève par quelques propositions adressées au destinataire du mémo. Les habitants de Kimpese lui demandent entre autres de renforcer les effectifs des agents de l’ordre dans sa juridiction,   de doter les services de sécurité de moyens de mobilité neufs ainsi que du matériel approprié (motorola, armes, matraques, notamment) pour leur permettre de bien faire leur travail, de procéder aux mutations des chefs de services de sécurité ayant accompli plus de 5 ans dans le territoire de Songololo, de créer des commissions des maitres volontaires qui coopèrent avec les services de sécurité dans le  territoire, et de chercher à créer également la collaboration entre la population et les services de sécurité.         Kléber KUNGU

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