A Beni-Ville dans le Nord-Kivu, la Fédération de «Nouvel Elan», le parti du Premier ministre honoraire Adolphe Muzito, on ne décolère pas. A cause de ces huit morts du jour de Noël suite à l’explosion d’une bombe dans un bar-restaurant du centre-ville. Cette attaque à la bombe est prise très au sérieux là où on est en plein état de siège en plus du fait qu’il y a sur place la présence des troupes ougandaises. Ce qui est perçu comme une menace suspendue quelque part sur les têtes des Congolais comme une épée de Damoclès.
Cette menace-là, diffuse, à «Nouvel Elan», on l’interprète comme la balkanisation d’autant plus que les troupes ougandaises dressées et formées pour cette cause sont là-même. Ce qui a poussé «Nouvel Elan»-Beni à lancer dans cette ville martyrisée par les islamistes ougandais des ADF, une mobilisation générale contre la menace de balkanisation.
Il ne croyait pas si bien dire car à «Nouvel Elan», on n’a pas oublié qu’au cours d’une de ses tournées dans cette contrée, le leader de Lamuka, Martin Fayulu Madidi avait appris des populations que lorsque les ADF attaquaient des villages et que tous les habitants fuyaient, ils y transplantaient d’autres populations d’origine ougandaise. N’est-ce pas cela la balkanisation du pays? Les mêmes craintes, ces mêmes populations de Beni les avaient aussi partagées avec le Cardinal Fridolin Ambongo, l’Archevêque métropolitain de Kinshasa lors de son séjour dans cette partie du pays.
Pour certains observateurs, il est incompréhensible aujourd’hui qu’Ougandais et Congolais soient main dans la main, comme des frères, eux qui, hier encore se regardaient en chiens de faïence. Qu’y a-t-il, diantre pour qu’ils mettent même hors-jeu des Casques bleus de la Monusco ?
Hier encore, le porte-parole adjoint des UPDF a ressassé depuis Kampala pour vanter les exploits de l’opération mixte qui a détruit presque les 100% du potentiel militaire des ADF/Nalu, avec à la clé, 600 combattants neutralisés.
Auparavant, on avait déjà assisté à des opérations de traque FARDC/Monusco contre les mêmes sanctuaires Medina-I, Medina-II avec leurs forteresses dans la forêt équatoriale Mayango, là même où les troupes ougandaises disent les avoir démantelés. Démanteler en un tournemain un groupe terroriste affilié à l’EI ? Il faut beaucoup de réserve pour faire ce genre de déclaration avec un ennemi sans visage. KANDOLO M.