* Selon le porte-parole du Gouvernement, les incidents survenus hier dans la capitale
du Nord-Kivu où 4 personnes ont été tuées, sont le fait d’une manipulation…
« Il n’a jamais été question que les éléments de la police du Rwanda viennent assurer la sécurité en RDC « , soutient-il.
Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, et les porte-paroles de l’Armée et de la Police étaient à nouveau devant la presse hier lundi 20 décembre. Au centre de ce face-à-face avec les hommes des médias, les incidents malheureux survenus à Goma où deux mouvements citoyens avaient appelé hier lundi à une ville morte; les bavures policières qui ont endeuillé quelques familles; le point sur les actions ciblées et concertées que les FARDC et l’UPDF mènent contre les ADF depuis le 30 novembre à l’Est du pays.
Parlant des événements malheureux de Goma hier, le porte-parole du Gouvernement fait savoir que c’est le résultat d’un malentendu. Selon Patrick Muyaya, les habitants de Goma ont mal interprété une des réunions du Conseil des ministres. Dans son éclairage, le ministre explique ce qui a été mal interprété par les Gomatraciens. « Au Conseil des Ministres du mois d’octobre dernier, il a été annoncé une réunion des chefs de police de la région d’Afrique de l’Est, qui s’est tenue du 11 au 15 octobre. Au terme de cette rencontre, le bâton de commandement a été remis à notre Chef de police (le Commissaire général Hamuli, NDLR). Après cette prise de pouvoir, il était de son devoir de visiter les pays limitrophes membres de cette association dont le Rwanda. Au sujet de la criminalité transfrontalière, il y avait un besoin de mettre en place des mécanismes et un cadre pour un bon travail à la frontière RDC – Rwanda », a indiqué le ministre Muyaya.
Volonté de nuire
« Donc, dit-il, en bilatéral, il est tout à fait normal que les deux polices puissent être en mesure de communiquer de manière régulière. Il n’a jamais été question que les éléments de la police du Rwanda viennent assurer la sécurité en RDC ». Pour le ministre de la Communication et Médias, ce qui s’est passé hier à Goma est » le fait de la manipulation. Il y a donc volonté de nuire « .
D’après le bilan « évolutif partiel » de cette journée ville morte, livré par le Colonel Pierrot Mwanamputu et porte-parole de la police, il y a eu 4 personnes tuées dont 1 commissaire de police, 1 motard, 1 bébé et 1 monsieur non encore identifié. Il fait état également de 3 armes AK de la police emportées par des inciviques, 17 blessés dont 1 par balle et 4 par armes blanches, 12 civils blessés et 11 personnes interpellées.
Ces incidents malheureux s’étant produits dans une province sous état de siège, le porte-parole des FARDC, le Général-Major Léon-Richard Kasonga a rappelé les mesures d’application qui accompagnent l’état de siège. A la lecture desdites mesures, le Général-Major a conclu que les manifestants ont empiété sur la sécurité.
A l’en croire, cette journée ville morte, décrétée par deux mouvements citoyens, a troublé l’ordre public. Les manifestants, fait savoir le porte-parole de l’Armée, se sont attaqués au symbole du pouvoir et détruit quelques édifices par la volonté de Lucha et Veranda Lisanga, les deux mouvements citoyens à la base de cette journée ville morte. » Ils ont donc violé la loi et répondront de leurs actes « , a-t-il insisté.
Le ministre Muyaya a souligné le fait qu’appeler à une ville morte ne signifie guère qu’il faut paralyser la ville et commettre des actes de violences.
Revenant sur l’évolution militaire de deux armées ougandaise et congolaise, le Général-Major Léon Richard Kasonga a indiqué que des travaux ont été engagés sur certains axes routiers pour faciliter le mouvement. Ils ont bombardé des cibles bien précis et capturé 35 ADF.
Le porte-parole du gouvernement est aussi revenu sur les bavures policières commises à Kinshasa, notamment l’humiliation, qu’on a fait subir au gouverneur Atou Matubuana, la mort du cameraman d’Antenne A et celle du jeune homme qui a été incarcéré pour vol de voitures. Ce qui est arrivé au ministre des ITPR, Alexis Gisaro, a été également évoqué lors de ce briefing de presse. Didier KEBONGO