L’Union européenne confirme le désinvestissement qu’elle a imposé à l’Afrique

 » Pour contrer la Chine, l’Europe met sur la table 300 milliards pour sa propre Route de la soie ». C’est le titre d’une correspondance particulière publiée par le journaliste belge Charly Pohu dans Business Am le jeudi 2 décembre 2021. Selon l’auteur, ce programme va développer  » les transports, la numérisation, la santé, les énergies renouvelables et l’éducation dans les pays à faibles ou moyens revenus.

Un projet qui fait penser aux Routes de la soie, un plan chinois d’investissements, qui est aussi un puissant outil de diplomatie et de propagande ». Charly Pohou pose tout de même cette question :  » Face à ce plan bien établi, quel poids peut avoir celui de l’Europe ? ».

Le programme européen est baptisé  » Global Gateway ou Portail sur le monde « .  » Avec le programme Global Gateway, nous voulons créer des liens forts et durables, et non des dépendances, entre l’Europe et le monde et construire un nouvel avenir pour les jeunes « , annonçait Jutta Urpilainen, commissaire en charge pour les partenariats internationaux, mercredi. Les investissements seront répartis sur les six ans à venir. La présidente de la Commission Ursula Von der Leyen vise le plan chinois des nouvelles Routes de la soie, en disant offrir une  » vraie alternative « . Elle indique que le Global Gateway sera transparent, mené en bonne gouvernance et sans créer de situations de dettes impayables dans les pays partenaires – ce dont on accuse souvent le plan chinois », rapporte le journaliste.

       Charly Pohou révèle dans le même contexte que  » Ce plan de l’Empire du Milieu a été lancé en 2013. La Chine a construit des routes, des chemins de fer et des ports partout dans le monde, pour étendre son réseau de commerce et diplomatique. En mars 2021, le plan comptait 139 pays inscrits, représentant 40% du PIB mondial « .

       De Global Gateway, il signale que  » Le plan européen se compose en deux parties, 18 milliards seront des subventions, et le reste (280 milliards) des investissements de la part de différents organes, comme les Etats membres, leurs banques consacrées au développement, ainsi que le secteur privé et des instances financières européennes, comme la BEI « .

AXE BRUXELLES – WASHINGTON

Une connexion est déjà envisagée avec les États-Unis puisque l’auteur souligne que  » Le programme européen ira aussi de pair avec le programme des Etats-Unis,  » Build Back Better World « , qui se  » renforceront mutuellement « , indique le communiqué. Mais quelle relation avec le plan chinois? Les pays (139 tout de même) qui ont bénéficié ou bénéficient toujours du plan chinois peuvent-ils également profiter du plan européen ? La Chine laissera-t-elle grappiller ses partenaires ? Quel poids aura l’Europe face au plan chinois, déjà en place depuis des années (même si les investissements ont diminué ces derniers temps) ? Des questions géopolitiques qui ne sont pour l’heure pas répondues, mais qui seront intéressantes à observer et resteront fortement d’actualité dans les années à venir « .

QUESTION SUR QUESTION

Dans cette guéguerre Occident-Chine qui se livre en Afrique avec pour épicentre la RDC, le questionnement soulevé dernièrement dans l’article  » En réaction à la campagne occidentale contre Beijing en Afrique. La Chine n’a jamais détruit l’Afrique, l’Occident si !  » prend toute sa portée.

       En voici l’énoncé :

1. Quand les Gouvernements européens et américains imposaient aux Gouvernements africains des programmes d’ajustement structurel pourtant reconnus suicidaires pour les Etats du continent, est-ce que la République Populaire de Chine était avec eux ? NON !

2. Quand les Gouvernements européens et américains suspendaient la coopération structurelle reconnue vitale pour les Etats du continent, est-ce que la République Populaire de Chine était avec eux ? NON !

3. Quand les Gouvernements européens et américains décidaient de substituer à la coopération structurelle l’aide humanitaire en sachant pertinemment bien que celle-ci ne développe pas un pays, est-ce que la République Populaire de Chine é ! taient avec eux ? NON !

4. Quand les Gouvernements européens et américains faisaient renverser des régimes africains aux motifs des droits de l’homme, de démocratie et ou d’économie de  marché, est-ce que la République Populaire de Chine étaient avec eux ? NON !

5. Bref, quand les Gouvernements européens et américains préconisaient une sorte de Berlin II pour redessiner la carte de l’Afrique, c’est-à-dire déstabiliser le continent, est-ce que la République Populaire de Chine étaient avec eux ? NON !

COMMENT ET POURQUOI…

Comment croire un seul instant que ces Gouvernements n’aient pas eu conscience des effets pervers de leurs initiatives sur l’Afrique ? Mais, surtout, pourquoi, alors qu’ils portent eux-mêmes la responsabilité du lâchage de l’Afrique, s’en prennent-ils maintenant à la République Populaire de Chine visiblement coupable, à leurs yeux, de favoriser le redressement des Etats africains programmés pour la désintégration ?

CONCLUSION

Aujourd’hui, la tentative de l’Occident de reprendre place dans un continent auquel la plupart des pays de l’ex-Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord (à l’exception du Mexique) ont cessé de croire au lendemain de la Perestroïka suscite  toutes ces questions.

       Au moins, avec l’article de Charly Pohou, le doute n’est plus permis : l’Occident a bel et bien planifié le désinvestissement en Afrique en général, le Congo Kinshasa en particulier.

       En faisant miroiter le programme « Global Gateway « , cela n’est pas sans rappeler les présents avec lesquels les explorateurs avaient corrompu les empires, les royaumes et les chefferies qui constituaient à l’époque ce qui devint l’Etat Indépendant du Congo (EIC).

       Ça ne s’appelait pas corruption…

Club Vigilance Congo (CVC)

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