L’ombre de Mboso hante les sympathisants de Delly Sesanga

* Très en colère, les militants de ce parti, massés au Rond-point Sakombi, voient derrière la décision de Gentiny Ngobila, les joutes verbales du week-end dernier entre leur leader et le speaker de l’Assemblée nationale.

Le meeting du parti politique Ensemble des volontaires pour le redressement de la RD Congo (ENVOL), cher au député national Delly Sesanga, annoncé pour hier dimanche 5 décembre au quartier Camp Luka dans la commune de Ngaliema, n’a plus eu lieu. Sur décision du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, ce rassemblement populaire a été interdit sans plus.

Selon des sources concordantes, l’autorité urbaine se serait opposée à la tenue de ce meeting pour éviter d’éventuels heurts entre les militants du parti politique Convention pour la république et la démocratique (CRD) de Christophe Mboso et ceux d’Envol. 

Très en colère, des centaines de militants de ce parti n’ont pas caché leur indignation. Sans y aller avec le dos de la cuillère, ils ont tout de suite pointé du doigt le président de la Chambre basse du Parlement et l’un des pions majeurs de l’Union sacrée, Christophe Mboso Nkodia, accusé d’avoir influencé la décision de l’autorité urbaine.

Placide, Delly Sesanga a essayé d’en savoir un peu plus sur les motivations profondes de la décision du numéro 1 de la vile province de Kinshasa. Hélas. Toutes ses tentatives de joindre les personnes ressources au téléphone se sont avérées infructueuses. En prudent homme, le leader d’Envol s’est refusé tout passage en force, pour ne pas prêter le flanc à ses détracteurs ou adversaires politiques.

Delly Sesanga appelle au calme

Entretemps, Rond-point Sakombi où s’étaient massés des militants et sympathisants d’Envol, la tension a été perceptible sur les visages. Imparables, ces inconditionnels du parti de Delly Sesanga bravant la peur, se sont montrés prêts à tout éventuel affrontement avec des éléments de la Police nationale congolaise (PNC), déployés pour assurer la sécurité et veiller au maintien de l’ordre public sur le site. Jouant à l’extincteur, Delly Sesanga a dû appeler au calme les militants de son parti.

LE CONTEXTE CONCOURT-IL AUX ACCUSATIONS ?

Camp Luka ou thermomètre de popularité pour des acteurs politiques à Kinshasa ? La question est sur toutes les lèvres. Toujours est-il que ce coin de la capitale, comme la Place Sainte Thérèse dans la commune de N’Djili, est souvent la cible de la communication politique de plus d’un. Le tout dernier en date est Christophe Mboso qui y a organisé une matinée politique le samedi 11 novembre dernier.

« Gouverner, c’est prévoir« , juge Emile de Girardin.  En évoquant de possibles affrontements entre les pros- Mboso et les partisans de Delly Sesanga, Gentiny Ngobila pourrait avoir raison si réellement, telle a été la motivation de sa décision.

Cependant, des observateurs, se basant sur le contexte politique actuel, y vont de leur déduction. Un environnement de crise (et de méfiance ?) marqué, notamment par le départ de Delly Sesanga de l’Unuion sacrée, officiellement annoncé dans la première quinzaine du mois de novembre dernier. S’ajoutent à cela, des joutes verbales et publiques, entre Christophe Mboso et Delly Sesanga, le week-end dernier à l’Assemblée nationale. Ceci expliquerait-il cela ?

Le meeting interdit d’Envol hier au Camp Luka, rappelle les séquences qu’a connues ce même parti politique 2016 et 2017, respectivement à Nioki et Kenge. Pour la petite histoire, les autorités du Mai-Ndombe, province d’origine de l’actuel Gouverneur de la ville de Kinshasa,  avaient interdit le mardi 19 janvier 2016,  la tenue du congrès ordinaire d’Envol, prévu du 29 au 31 Janvier de la même année à  Nioki, chef-lieu de ladite province. 

Rebelote en 2017 où une délégation du parti politique de Delly Sesanga avait été empêchée, le samedi 18 novembre par la police, d’organiser leur matinée politique à Kenge, capitale provinciale du Kwango, fief sociologique du speaker de l’Assemblée nationale. Ce jour-là, cadres et militants d’Envol furent dispersés à coup de gaz lacrymogènes, alors qu’ils s’apprêtaient à organiser leur meeting.

Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Delly Sesanga compte parmi les rares députés nationaux qui se font remarquer par la pertinence de leurs interventions. a chacune de ses prises de parole, l’hémicycle se tait. Ses collègues suivent avec une attention soutenue. 

C’est ici le lieu de rappeler que le parti politique Envol a été le premier à proposer la révision de quelques articles de la Constitution  pour rétablir les deux tours de l’élection présidentielle. « Il faut rétablir les deux tours de l’élection présidentielle. Quand on constate entre 2011, 2018 et ce qui s’est passé en 2006, il y a eu plus de divisions depuis 2011. Et donc le problème c’est celui de la gouvernance électorale et non la réduction de nombres de tours », avait argumenté Delly Sesanga« . Grevisse KABREL

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