Changement de narratif autour de la chronique judiciaire. Exit les commentaires en sens divers sur l’arrestation de telle ou telle autre personnalité en vue. Place aux conjectures sur les raisons de la libération orthodoxe ou hétérodoxe -selon les cas- de tel ou tel congolais d’en haut condamné pour « détournement » pour certains et « transfert illégal des fonds à l’étranger pour d’autres« .
Des sentences prononcées au nom de… l’Etat de droit. L’ancien ministre UDPS de la Santé Longondo, le ministre PPRD de l’EPST Bakonga et surtout l’ex-numéro 2 de fait du Pouvoir Fatshi, Vital Kamerhe.
Voilà des « cas » qui avaient été présentés avec force tapages médiatiques comme de grosses prises dans le cadre de la lutte contre la corruption Des signaux que le successeur de JKK entendait lancer au pays et au monde. Des messages grandeur nature du changement radical. Des garanties d’une justice juste et indépendante de pesanteurs politiques voire politiciennes. Bref, des preuves concrètes de la mort suivie de l’enterrement avec le jet de la dernière pelletée de terre sur la tombe de l’impunité.
Tel un phénix qui renait de ses cendres, le vieux monde que le nouveau pouvoir a cru « enterrer » a fait et feint le mort sans mourir. Il est rentré à la vie par effraction en marchant sur l’infraction. A qui la faute ? Vaste question que la très plurielle opinion publique congolaise a prise en charge. Un procès populaire sur les « procès » teinté de l’approche très nombriliste de « chez nous ». Chacun voyant midi devant sa porte.
Plus fondamentalement, la vague de libérations en particulier celle de Vital Kamerhe parait traduire avant de trahir ce que d’aucuns soupçonnaient -c’est un euphémisme- dès le seuil de la saga judiciaire : le soubassement politique du procès. Ce qui ne veut nullement dire qu’il n’y ait pas l’ombre de détournement sur le dossier « Maisons préfabriquées« . Seulement, l’alors tout puissant dircab du chef de l’Etat avait tout d’un coupable idéal. Lui qui, fort de l’acte fondateur de Nairobi, avait vocation à devenir calife à la place du calife.
Plus d’un an après, le voici sorti de prison à la faveur d’une liberté provisoire. Même au pays du « provisoirement définitif« , il y aura pour Vital Kamerhe l’avant et l’après Makala. VK n’a plus rien de Richelieu ou de Mazarin dans la Fatshisphère. Il n’a plus non plus le galon de dauphin putatif à l’horizon 2023. Mission accomplie. Cible atteinte. Les autres volets du dossier « 100 jours » ? Ça peut attendre. Il n’y a plus rien d’urgent. Mieux, ce n’est plus à l’ordre du jour.
Ayant fait son œuvre politiquement, « l’infraction » peut laisser place à « l’effraction« . José NAWEJ