Les troupes ougandaises divisent les Congolais !

C’est depuis une dizaine de jours que l’armée ougandaise (UPDF) est sur le territoire congolais de la manière que l’on sait. Certains Congolais parmi lesquels des députés nationaux, soutiennent cette présence pour éradiquer, une bonne fois pour toutes,  les islamistes ougandais des ADF/NALU qui continuent en dépit de l’état de siège leur campagne des massacres des civils sans armes en Ituri et au Nord-Kivu.

Pour cette frange de l’opinion, on ne sait pour quelle raison  la même armée ougandaise avait occupé le sol congolais  entre 1998 et 2003. Soit pendant cinq ans l’Ituri et le Nord-Kivu qu’ils avaient tenté de balkaniser, c’est-à-dire d’annexer à leur propre territoire.

Il y a des choses qu’un peuple qui se respecte ne peut oublier, en tout cas pas après si quelque 18 ans seulement. Pourquoi leur mémoire resterait-elle vivace seulement envers le deuxième occupant, en l’occurrence le Rwanda, qui s’est partagé la RDC comme un gâteau avec l’Ouganda dans la même période, c’est-à-dire de 1998 à 2003 dont les deux forces se sont affrontées entre elles en 2000, dans la ville de Kinshasa.

Ce qui vaut à l’Ouganda d’être poursuivi par la RDC à la «  Cour internationale de justice «  (CIJ) qui l’a condamné à payer 10 milliards USD de dédommagement à la RDC. Tout cela aujourd’hui passe par compte pertes et profits, étant donné que les Congolais de Beni accueillent en sauveurs les mêmes troupes ougandaises, hier occupantes. Il y a de quoi y perdre son latin.

On comprend qu’à Beni, tous les Congolais qui s’expriment pour applaudir des deux mains l’intervention des troupes ougandaises sont parmi ceux qui ont perdu qui un parent qui proche dans un  massacre des ADF/NALU. De là, à passer sous éponge tout le passif de l’armée ougandaise en RDC…

En 1998, lorsque les UPDF occupent l’Ituri et le Nord-Kivu, les rebelles ougandais des ADF/NALU étaient déjà très actifs dans la région où ils ont atterri fin-80. En 2003, lorsqu’ils se retirent de la RDC, ils ne les ont pas du tout éradiqués, alors qu’ils avaient plein contrôle sur cette partie du territoire congolais. Mais ils n’en ont pas fini avec ces rebelles ADF.

TRAQUE

D’où en conséquence, il a fallu, à la demande de l’Ouganda en 2009, des opérations mixtes FARDC-UPDF de traque contre les rebelles ADF dans leur tanière de Beni, dans le Nord-Kivu. A la fin de ces opérations mixtes, lors d’une parade en présence des deux Présidents de la République ougandais Kaguta Museveni et congolais Joseph Kabila, le commandant en chef des UPDF a déclaré de sa propre voix en avoir fini avec ces rebelles ADF. Ce qui était faux étant donné que la chaine de commandement des ADF était resté intacte de même que leur arsenal dans la forêt dense de Sambisa, à Beni-Territoire.

Ce qui a conduit, en 2017, au lancement d’une deuxième série des opérations mixtes UPDF-FARDC. Avec le même résultat. Le maintien  des rebelles ougandais des ADF. On ne voit pas ce que l’Armée ougandaise  ferait aujourd’hui qu’elle  n’a pas fait entre 1998 et 2003, 2009 et 2017 ?

Sur cette question, les Congolais sont divisés pour rien, car ce n’est pas cette fois-ci qui serait la bonne pour que les UPDF aient enfin le dessus sur les islamistes ougandais des ADF qui, dans l’entretemps ont adhéré à l’EI. Ce qui rend complexe toute l’équation sécuritaire dans les Grands lacs.        KANDOLO M.

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