(Un dossier de Dina BUHAKE)
La capitale congolaise vit depuis des années au ralenti. Des Kinois se plaignent toujours d’interminables embouteillages qui se créent à travers les artères de la ville aux heures de pointe. Et rouler sur les routes de Kinshasa ressemble bien à un casse-tête tant pour des automobilistes que d’autres usagers. Avec la construction des sauts-de mouton, censés désengorger les routes, les espoirs de la population ont été grands espérant vivre une circulation fluide en 2021. Mais ces ouvrages n’ont pas soulagé la circulation des kinois.
La situation s’est encore aggravée à l’approche des fêtes de Noel et de fin d’année. Ce qui est normal en temps de fêtes. Mais, à cela s’ajoute la réfection des certaines artères qui ne permet de circuler aisément sur la chaussée de la capitale. Les kinois ont ainsi assisté à des embouteillages monstres tout au long de l’année. Dans un bouchon sans précédent crée parfois par eux-mêmes, des chauffeurs des bus, des taxis et taxis-bus, des motards et des piétons se disputent la chaussée. Des kinois ont été durant toute l’année laissé à la merci des embouteillages sans son nom.
Les agrandissements des certaines avenues et la construction des sauts-de-mouton n’ont pas suffi pour rendre fluide la circulation Kinshasa. Des embouteillages ont toujours leur place dans la ville à des heures de pointe. Il devient donc de plus en plus difficile de se rendre à son lieu de travail. Chaque matin, à travers la ville, le trafic est dirigé, en majorité, vers une seule et même direction à savoir le centre-ville. Conséquences : la circulation devient difficile. Des embouteillages monstres se forment sur des voies qui mènent vers ce coin de la capitale. L’on assiste ainsi à dans les embouteillages au milieu des coups de klaxons frénétiques d’énervements, des injures faciles entre des conducteurs et parfois à la non obéissance des instructions qui sont données par des policiers. Et dans la foulée, on voit passer une marrée humaine en file indien qui cherche à se frayer un chemin entre deux bus, deux voitures ou deux motards communément appelés « wewa« . On se croirait même à une » révolution «
Pourtant, avec la réfection des routes, ce sont des kinois qui ont, les plus, payé et paient les conséquences de la modernité pendant l’exécution des travaux. Ils ont bravé la poussière des chantiers. Ils ont été et sont victimes du phénomène demi-terrain et continuent à empreinter la ligne » onze » (entendez : la marche à pied). Ils ont et continuent à dépenser au-delà de leur bourse, deux ou trois fois plus qu’en temps normal, pour le transport. Chaque jour, ils sont obligés d’effectuer de longues distances à pieds pour aller chercher un moyen de transport. Mais le sacrifice a été vain. Les habitants de la tshangu, comme ceux d’autres district, en savent quelques chose parce c’est au quotidien qu’ils sont confrontés à cet exercice pour atteindre la ville. Et ils vivent ce calvaire sans précédent depuis des années. Plusieurs personnes arrivent à leurs lieux de travail avec un grand retard, même après avoir quitté leurs domiciles très tôt. C’est également un enfer pour les voyageurs qui sont obligés de passer par N’djili pour se rendre à l’aéroport parce c’est la seule voie qui mène vers cette destination. Ces derniers sont obligés de se mettre en route en avance d’au-moins 5 ou 6 heures pour ne pas rater le vol à cause des embouteillages.
L’état defectueux des routes, l’une des concéquences des embouteillages
Des embouteillages à l’approche des fêtes sont justifiés mais c’est pour un temps qui est passager. Mais la plupart des routes de la capitale sont en pleine réhabilitation. Les bouchons se sont aggravés en 2021 avec la réfection de ces tronçons. Les grands embouteillages ont été observés sur les avenues…..kauka, à la Tshangu, sur Kasa-vubu et Sendwe. D’où l’affluence à des motos qui occasionne la surenchère. L’avenue du Commerce est moins fréquentée depuis que les activités du grand marché sont suspendues. Mais au-delà de la voirie, il y a plusieurs routes secondaires de Kinshasa qui sont impraticables à cause de leur état défectueux. La qualité des routes secondaires et même transversales laisse à désirer. Sur la chaussée, au niveau de la plupart des sauts-de-mouton, la qualité de l’asphalte est totalement délabrée. La chaussée loge des nids de poule par rapport aux sauts-de-mouton qui sont encore neufs. Les sauts-de-mouton de Debonhomme en est une illustration.
Pointé du doigt accusateur seul l’état des routes, c’est couvrir les chauffeurs kinois qui roulent sans respect du Code de la route. Voulant s’échapper aux bouchons, ils roulent parfois en sens inverse. Ils parquent à n’importe quel endroit sans se préoccuper du sort d’autres usagers. Ils se font une bonne affaire avec la pratique dite demi-terrain.
La réduction de la capacité de 50 pourcent d’accueil des passagers dans des bus à cause de la covid-19 a été aussi un des facteurs qui a causé des longues files des populations sur les routes de Kinshasa. Un véritable chemin de la croix. Aux premières heures de cette mesure de l’autorité urbaine, l’on avait assisté à des folles journées où les prix de transport avait quasiment doublé voire triplé, des embouteillages sans précèdent, des passagers dépaysés dans les différents carrefours de la ville.
La moto : une solution périlleuse et coûteuse
L’insuffisance des moyens de transport en commun à Kinshasa ont donné ainsi place à l’invasion des motocyclistes (wawa) qui sont parvenus à prendre leur place. Même s’ils sont confrontés aux problèmes d’embouteillages, les motards arrivent à se frayer un chemin. C’est ainsi la population recourt aux motos en prenant le risque de se déplacer parfois sur des longues distances. Ce qui occasion la surenchère. La course est doublée ou triplée pendant aux heures creuses. Et des accidents causés suite à leur comportement sont signalés ça et là dans la capitale.
Au regard des embouteillages récurrents, les sept sauts-de-mouton à savoir : Kisuka Pompage, Socimat, place Mandela, carrefour de la RTNC, du Marché de Liberté et de la route Mokali, construits dans l’espoir de mettre un terme définitivement aux embouteillages aux heures de pointe dans la capitale Rd-congolaise n’ont pas pour l’instant facilité la fluidité sur les grandes artères de Kinshasa.