Au crépuscule de la session d’octobre 2021, consacrée exclusivement à l’examen et à l’adoption du budget 2022, les défenseurs des droits de l’homme montent au créneau. Dans une déclaration remise récemment à la presse, ils demandent aux élus du peuple de s’impliquer pour assurer l’adoption rapide de la loi portant sur leur protection. Ils souhaiteraient particulièrement que la loi portant protection des activistes des droits de l’homme soit programmée, au plus tard, à la session de mars 2022.
Elaborée en marge de la célébration de la journée internationale des droits de l’homme, commémorée le 10 décembre de chaque année, cette déclaration est soutenue à bras-le-corps par les membres des Réseaux de protection des défenses des droits de l’homme (DDH), les organisations non gouvernementales et les mouvements citoyens de la République Démocratique du Congo.
100 cas de menaces documentés
Appuyée par le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH), dans le cadre de la campagne médiatique sur l’adoption de la loi portant protection des défenseurs des droits humains, cette dynamique a pris corps dans un contexte marqué par le climat d’insécurité.
« Les réseaux de protection, à travers les différentes provinces de la RDC ont, en effet, documenté et répertorié au courant de cette année environ 100 cas de menaces et harcèlement judiciaire. En ce moment, bon nombre de défenseurs de droits humains sont soit en détention, soit en délocalisation…« , indique la déclaration conjointe.
Lors d’un point de presse tenue le jeudi dernier au siège de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), trois intervenants ont insisté sur la nécessité de soutenir le travail de plus de 2.000 associations de défense des droits de l’homme qui œuvrent à travers le monde.
Me Henry Wembolua (le chef de département et chargé de la protection à la CNDH), Me Emery Mutanda (le coordonnateur provincial de l’Alliance pour l’universalité des Droits Fondamentaux) et Nera Chaneraa Kanyinda (le coordonnateur principal du mouvement citoyen Eccha-RDC) ont toutefois soutenu qu’il y avait des avancées significatives dans le domaine de défense des droits humains.
Recommandations
Et pour preuve, d’après eux, la reprise de certains procès comme celui relatif à l’assassinat de Chebeya et de Fidèle Bazana, tout comme la comparution des personnes qui avaient fui le pays. IIs exhortent, dès lors, »la justice à faire son travail comme il se doit » et plaident pour que les personnes impliquées soient condamnées suivant leurs responsabilités.
Au Président de la république, les signataires de la Déclaration demandent de garantir la protection des défenseurs des droits humains sur le territoire national, en vue de mettre fin à toutes formes des menaces pour qu’ils travaillent en toute quiétude. Ils prient, par ailleurs, les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat de ‘‘faciliter l’adoption de la loi susmentionnée et de diligenter le contrôle parlementaire sur la légalité des détentions de tous les défenseurs des droits humains à Kinshasa et dans les provinces’‘. Yves KALIKAT