Le consortium « Etali biso » sur le processus des réformes électorales en RDC a, dans une déclaration à Kinshasa, fait état des constats issus de ses observations et constitue pour ce regroupement le point de départ à partir duquel plusieurs autres actions vont s’appuyer.
De leur constat, les membres de cette plate-forme ont aussi formulé quelques recommandations. Ils demandent que les partis politiques puissent livrer des cartes numérotées aux membres adhérents ; actualiser périodiquement le répertoire des membres et informer les cadres des partis sur les mouvements des membres au sein des partis politiques.
Aussi, « Etali biso » exhorte-t-il que les partis politiques intensifient des sessions de sensibilisation à l’intention des jeunes sur les lois et textes règlementaires relatifs au processus électoral; que les partis politiques puissent inscrire les jeunes sur la liste.
Cependant, le consortium « Etali biso » demande au législateur d’insérer des dispositions qui contraignent les partis politiques à aligner les femmes sur les listes électorales puis de donner une définition claire et précise sur le concept « représentation équitable de la femme« .
Concernant les médias, que la CENI puisse redynamiser le cadre de concertation média élections, et que les médias puissent promouvoir les émissions sur l’actualité électorale.
85% des partis politiques n’ont pas de financement public
En effet, le consortium « Etali biso » a évoqué quelques constats ci-après : 64% des partis politiques affirment que les jeunes sont le plus représentés dans les partis; 54% des Partis Politiques interviewés affirment qu’il y a eu une très faible sensibilisation des jeunes à la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI; 85% des Partis Politiques interviewés affirment que les jeunes ne se trouvent pas repris sur la liste de candidature à déposer au niveau de la composante « partis politiques » à la CENI; 87% des Partis Politiques interviewés affirment qu’ils n’ont jamais bénéficié de financement public ; 100% des partis affirment qu’il n’y a pas de mesures ou dispositions contraignantes pour promouvoir la forte participation de la femme au poste de prise des décisions et à mandat électif
D’autres constats sont, 50% des députés nationaux contactés, tous membres de la Commission PAJ, ont défini différemment le concept représentation équitable (au moins une femme, soit plus d’une femme), 66,6% affirment qu’il n’y a pas de mesures ou dispositions contraignantes sur la participation des femmes. Deux sur trois organisations de la société civile contactées affirment la même chose.
S’agissant des médias, le représentant du CSAC interviewé sur le cadre de concertation média élections affirme que ce cadre n’a fonctionné que pendant le processus électoral de 2018; 27% des journalistes interviewés ont confirmé avoir reçu l’accréditation et ont accédé aux Bureaux de Vote lors des élections de 2018; 27,5 % des journalistes interviewés ont participé comme journalistes accrédités, 48% comme électeurs et 18,9% comme témoins et 21% des médias contactés affirment que les émissions sur l’actualité électorale ne couvraient que la période électorale.
Par ailleurs, cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet Engagement Civique et Plaidoyer (ECP) qui vise à faire progresser les principales réformes électorales en RDC. Les organisations membres du consortium « Etali Biso« , réparties en thématiques différentes, ont procédé aux premières observations de terrain pour établir un état des lieux du processus des réformes électorales en vue de préparer leurs actions de sensibilisation et de plaidoyer. Mathy Musau