La Nationale 1 coupée, le transport Kinshasa-Kikwit paralysé !

* « Des passagers sont bloqués dans les deux sens, à 100 m du péage de Masi Manimba », explique Jean-Bosco Mukubidi, Administrateur de ce territoire.

Très mauvaise nouvelle pour les usagers de la Route nationale n°1 (RN1), reliant la ville de Kinshasa à celle de Kikwit, dans la province du Kwilu. A la suite de la forte pluie du mardi 15 décembre, cette principale artère s’est complètement coupée en deux. Précisément, à quelque 100 mètres du péage de Masimanimba, a déclaré hier jeudi à Top Congo, l’administrateur du territoire de Masi, Jean-Bosco Mukubidi.

Selon la source, le trafic est totalement paralysé à cause de ce sinistre. « Aucun gros transporteur de marchandises ne peut se risquer de traverser pour l’autre côté de la route. Y compris des bus assurant le transport en commun Kinshasa-Kikwit. Depuis, des passagers, des commerçants désagréablement surpris par cette catastrophe, sont bloqués dans les deux sens de la route« , explique le patron de l’Administration du territoire de Masimanimba.

Compte tenu de l’ampleur de cette situation qui impacte très négativement sur l’économie et la vie des populations de cette partie de l’immense territoire de la RD Congo, Jean-Bosco Mukubidi lance un appel pathétique en direction des autorités du Gouvernement central, en vue des travaux d’urgence pour, tant soit peu, décanter la situation.

« Dans un premier temps, on peut envisager une réhabilitation en terre battue pour permettre les camionneurs de circuler. Je crois personnellement que l’Office des routes peut bien exécuter ce travail, en attendant la phase de bitumage qui relève des travaux proprement dits« , a-t-il plaidé. Pourvu que le ciel l’entende !

On rappelle que le jeudi 1er avril dernier, Freddy Matungulu, Administrateur de la Banque africaine de développement (BAD), pour la RD Congo, le Burundi, le Cameroun, la République du Congo, la Centrafrique et le Tchad, avait annoncé que cette institution bancaire devrait financer à hauteur de près de 72 millions de dollars américains, le projet de réhabilitation de la Route Nationale n°1, sectionnée au niveau de Masamuna, territoire de Masi Manimba, dans le Kwilu.

Selon ce responsable de la BAD, l’exécution des travaux devrait être confiée à l’Office des routes (OR). « Projet de réhabilitation de la Route Kinshasa-Kikwit. Montant : 72millions USD. Attribution du marché en phase finale, suivie du lancement éminent des travaux. Agence d’exécution : Office des routes« , écrivait Freddy Matungulu, dans son compte Twitter.

A la suite de ce qu’il convient de qualifier de dernière phase de détérioration de cette route, on peut dès lors, conclure que le projet annoncé n’a jamais connu un début de commencement. Pour une route d’extrême importance comme la Nationale n°1, le moindre atermoiement dans le décaissement de fonds liés à son entretien, entraînerait des conséquences bien réelles.

LA RANCON D’UNE CULTURE DE MANQUE DE PREVISION  

Selon les témoignages de plusieurs usagers de la RN1, principalement des voyageurs à destination de Kinshasa, de Kikwit  ou de Tshikapa et vice versa, il était prévisible que le pire allait arriver. Car, une grosse tête d’érosion progressait rapidement et menaçait déjà de couper en deux parties, cette principale artère, unique voie terrestre qui relie la ville de Kinshasa à la partie Ouest du pays, en passant par l’espace Grand Bandundu. Les multiples cris de détresses des usagers en direction des autorités du pays n’ont produit aucun écho favorable.

Il faut également souligner que la pluie qui s’est abattue sur la ville de Kinshasa dans la soirée du mercredi 15 décembre, a causé d’importants dégâts écologiques. En plus de plusieurs maisons d’habitation retrouvées sous les eaux, dans la plupart de nouveaux quartiers lotis sans normes urbanistiques, y compris dans certains anciens secteurs de la ville confrontés à de sérieux problèmes d’absence de canalisation, plusieurs artères de la capitale ont été impraticables.

A titre d’illustration, le croisement boulevard Triomphal Assosa-avenue des Huileries, à quelques jets de pierre du Palais du peuple, a offert un spectacle désolant aux usagers de la route. Un vaste lac artificiel s’y est formé après la pluie. Les eaux ont même atteint un volume d’environ un mètre, au point que le passage était pratiquement impossible pour les automobilistes. Toutes proportions gardées, les mêmes inondations ont « été observées sur l’avenue des Huileries, entre les avenues Kato et Itaga.

Des catastrophes, certes, il y en a celles que l’on peut éviter. Rien que pour le sinistre causé par les eaux de pluies, on constate qu’après chaque averse sur la ville, ce sont les mêmes dégâts, aux mêmes endroits et les mêmes jérémiades. Ça s’arrête là, en attendant la prochaine pluie. Puis, finalement, on s’y accommode. Personne ne semble tirer les leçons de la situation antérieure pour des dispositions préventives.

Vu des observateurs, les différentes catastrophes, que ce soit dans le secteur de transport en commun dans toute son extension, des infrastructures de base…est la rançon d’une culture de manque de prévision, qui caractérise les dirigeants congolais, à divers niveaux de responsabilités.

On attend qu’un nid de poule cause un accident mortel, pour ensuite penser à son remblayage. On attend que le toit d’un édifice public s’croule complètement, avant de songer à son remplacement. On attend qu’il y ait naufrage avec plusieurs dizaines de morts, avant de prendre en amont, des dispositions sécuritaires requises. On attend qu’une grogne sociale éclate au sein d’un service public, avant d’envisager de solutions. Pourtant, il s’agit des situations évitables et non des fatalités. « Gouverner, c’est prévoir ; et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte« , postule Emile de Girardin. Grevisse KABREL

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