La Chambre des mines réclame l’allègement des prélèvements fiscaux

* Les entreprises partenaires s’estiment asphyxiées par la multiplication des missions de contrôle

Pour une première, la Chambre des mines de la République démocratique du Congo est sortie de son cocon hier. Opérationnelle depuis le 24 mars 2011, elle a organisé sa toute première conférence de presse ce mercredi 22 décembre à Kinshasa. Occasion pour ses membres de présenter les enjeux du moment et de fustiger les tracasseries à outrance qui infestent le climat d’affaires en RDC.

Président de la Chambre des mines, Louis Watum s’est réjoui de la dynamique qui sous-tend les entreprises citoyennes partenaires en ce moment où l’on assiste à une embellie des courbes de mines sur le marché international. A première vue, constate-t-il, les chiffres font rêver.

Depuis l’année dernière en effet, l’embellie des courbes de mines a généré 6 milliards de dollars en RDC, assure Louis Watum. Par ailleurs, renchérit-il, les redevances minières ont apporté plus de 1,6 milliard dans le trésor public au regard des données de ces trois dernières années. La province du Lualaba ayant mobilisé, à elle seule, 90 % de ces redevances.

Prélèvements fiscaux excessifs

Encourageants, ces signaux positifs auraient apporté encore plus dans le trésor public et auraient amélioré davantage le social du Congolais si le climat d’affaires s’y prêtait le mieux, fait remarquer Louis Watum. Mais, hélas ! L’engouement des opérateurs miniers en RDC se bute à un environnement hostile, caractérisé par des violations du Code minier.

En témoignent des prélèvements fiscaux excessifs, sept environs, qui ne relèvent pas du nouveau Code miner, déplore le patron de la Chambre des mines. Outre les nombreux impôts et taxes réguliers, les entrepreneurs miniers sont également tenus de se plier aux tracasseries de nombreux services publics qui se relayent à longueur de journée, fustige Louis Watum.

17 missions de contrôle diligentées à l’Est !

A ce jour, renseigne le Secrétaire général de la Chambre des mines, 17 missions de contrôle (économiques) sont diligentées dans les zones minières, implantées davantage à l’est du pays. A celles-là, s’ajoutent d’autres incursions des services de l’Etat qui n’ont rien à avoir avec le Code minier, encore moins avec le volet économique, commente-t-il.

Ces multiplications des taxes et impôts poussent aujourd’hui nombre d’investisseurs à s’installer dans des pays limitrophes ou aux alentours, entrainant un manque à gagner important pour l’économie congolaise, argumente Louis Warum.                       D’où, le cri de cœur du président de la Chambre des mines : le plaidoyer des opérateurs miniers qui tiennent à l’allègement des prélèvements fiscaux et surtout à une fiscalité attractive.

C’est notamment dans ce cadre que les entreprises minières, qui opèrent en RDC, pourraient être encouragées à continuer à investir dans les infrastructures routières, éducatives, sanitaires, énergétiques… pour booster le développement du pays, estime un membre du bureau de la Chambre des mines.

Pour un dialogue permanent

« Secteur porteur, les mines pourraient effectivement booster l’économie congolaise si les autorités s’y mettent à fond. Surtout en ce moment où on assiste  à une ruée vers le cobalt et ses dérivés, dont la RDC détient le plus grand gisement sur l’échiquier planétaire. Un potentiel estimé à 80 %, véritable aubaine pour les industriels qui veulent produire et exploiter les batteries électriques« , explique un analyste.

A la chambre des mines de la RDC, l’on est d’avis qu’une voie de sortie est possible. C’est dans ce cadre que Louis Watum recommande un dialogue permanent au sein d’un triptyque, constituée des gouvernants, des entrepreneurs et des communautés locales. Yves KALIKAT

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