* Dans la même veine, le parti ECT membre du FCC ne mandatera aucun de ses représentants à la Centrale électorale qui, selon lui, a été constituée de manière non consensuelle
Pas de place pour les électrons libres au sein du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Quiconque marche contre la discipline librement consentie du parti, s’expose à des sanctions exemplaires. Cas du député national Didi Manara. Accusé de haute trahison, ce dernier a été destitué hier mardi 14 décembre, de ses fonctions de président du Groupe parlementaire PPRD et Alliés, sur décision des instances supérieures du parti.
Selon le Secrétaire permanent du PPRD, Emmanuel Ramazani Shadary qui a annoncé la nouvelle, via une notification en bonne et due forme adressée à l’intéressé, le poste de président du Groupe parlementaire du parti cher à Joseph Kabila, revient désormais au député national François Nzekuye.
« Je prends acte de votre élection ce mardi 14 décembre par vos pairs, en qualité de président du groupe parlementaire PPRD à l’Assemblée nationale en remplacement de l’honorable Didi Manara Linga. Tout en vous souhaitant plein succès dans votre novelle fonction, je vous exhorte à faire triompher les idéaux du parti en restant fidèle et loyal envers notre Président national », écrit Emmanuel Ramazani Shadary, dans sa lettre de notification à François Nzekuye.
A en croire certaines indiscrétions des milieux du PPRD, que Didi Manara aurait déposé, au nom du parti, sa candidature au bureau de l’Assemblée nationale, pour occuper le poste de 2ème vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), réservé à l’opposition mais qui, à ce jour, reste encore vacant depuis l’investiture de l’équipe Kadima au mois d’octobre dernier.
On rappelle à ce sujet que l’appel lancé à l’opposition, par le speaker de la Chambre, Christophe Mboso, a été rejeté par le Front commun pour le Congo (FCC), plateforme politique chère au président de la république honoraire Joseph Kabila. Dans une correspondance adressée en son temps au président de l’Assemblée nationale, Raymond Tshibanda, coordonnateur de la Cellule de crise du FCC, avait justifié sa position par le fait que les conditions n’avaient toujours pas été réunies pour leur plateforme politique quant à la désignation de ses membres au sein du nouveau bureau de la Centrale électorale.
« Aussi longtemps qu’il n’y aura pas de consensus sur le choix de nouveaux animateurs du bureau de la CENI, le FCC n’y enverra pas ses membres« , ponctuait Raymond Tshibanda dans sa correspondance à Christophe Mboso. Il se trouve cependant, que si l’aile dure Tshibanda continue à décliner l’offre, un autre camp du FCC, se réclamant du bloc des « modérés » conduit par Aje Matembo et Constant Mutamba, avait répondu à l’appel du président de la Représentation nationale. Ces derniers, selon des sources, auraient même déjà déposé les noms de leurs délégués au bureau de l Chambre pour occuper les postes du bureau de la CENI réservés à l’Opposition.
Selon le nouveau calendrier de désignation des membres aux différents postes à pourvoir de la CENI, cest en principe à partir de ce mercredi 15 au dimanche 19 décembre courant, que doit commencer l’examen des dossiers des candidats au niveau de la très controversée Commission paritaire Majorité-opposition à l’Assemblée nationale. Le dépôt du rapport de ladite commission devra intervenir le lundi 20 décembre. Le mardi 21 décembre étant consacré à l’examen et l’adoption en plénière des conclusions de la commission paritaire, suivie de l’adoption de la résolution portant entérinement des trois membres de la Ceni.
Par ailleurs, ledit calendrier prévoit la transmission de résolution d’entérinement au Président de la république, le jeudi 22 décembre pour investiture subséquente de nouveaux membres.
DIDI MANARA TRAQUE A TOUS LES FRONTS
En même temps qu’il est destitué de ses fonctions de président du groupe parlementaire PPRD, Didi Manara a également été déchu, de ses fonctions de vice-président de la Cellule de crise du FCC.
« J’ai l’honneur de vous notifier, par la présente, la décision de votre déchéance du poste de vice-président de la Cellule de crise du FCC, prise par de qui de droit, avec effet immédiat. Cette décision est consécutive à votre déchéance de la présidence du Groupe parlementaire PPRD, fonction qui avait justifié votre nomination au bureau de la cellule de crise, du fait de manquements graves à votre charge« , explique Raymond Tshibanda, dans sa correspondance au concerné.
Au PPRD, la destitution de Didi Manara de la présidence de son groupe parlementaire, est perçue comme la retombée du dernier communiqué du Secrétaire permanent du parti qui mettait en garde, quiconque serait tenté d’envoyer, au nom du PPRD, des noms des candidats au bureau de la Chambre basse, pour occuper des postes à la CENI.
« (.. ;)En conséquence, le PPRD souligne que tout cadre du parti qui sera retenu par le bureau de l’Assemblée nationale, le sera à titre personnel et s’exposera à des sanctions disciplinaires exemplaires et haute trahison« , avait alerté Emmanuel Ramazani Shadary, dans son communiqué ayant force d’instruction. Si un parti politique vaut par son organisation et sa discipline entendue comme dynamique du groupe, ceci expliquerait alors cela. Grevisse KABREL