La synergie des organisations de la société civile de la RDC organise, du jeudi 9 au vendredi 10 décembre, une table ronde sur « l’autonomie et l’indépendance de la société civile face aux enjeux de gouvernance démocratique« .
L’idée est de réfléchir sur le rôle à jouer en vue de contribuer efficacement à la réussite des échéances électorales de 2023, et contribuer à la lutte contre l’impunité tout en veillant à l’instauration d’un Etat de droit, a expliqué Jérôme Bonso, secrétaire permanent de l’ONG Agir pour des élections transparentes et apaisées (AETA).
La cérémonie d’ouverture de ces assises a été présidée par le ministre des Droits Humains, Fabrice Albert Puela. Dans son mot de circonstance, il a salué l’initiative des organisations de la société civile visant à l’amélioration de la gouvernance démocratique en RDC. Il a invité les mouvements associatifs à faire preuve de responsabilité dans leurs actions.
« Lorsque nous avons une société civile responsable, les gouvernants ne se permettent pas n’importe quoi et cette table ronde ne pouvait pas mieux tomber qu’au jour où le monde célèbre le défenseur des droits de l’homme et la veille de la journée internationale des droits humains, le 10 décembre, coïncidant avec la journée de la commémoration de la déclaration universelle des droits de l’homme « , a-t-il déclaré.
Fabrice Puela a profité de cette tribune pour souligner les avancées significatives que connait le pays dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de l’homme. « Ce n’est pas de manière anodine que la RDC et plusieurs autres pays ont été choisis parmi les 17 rares qui vont participer aujourd’hui et demain à un forum virtuel présidé par le président américain Joe Biden. C’est parce qu’il y a des efforts qui sont fournis dans le domaine des droits de l’homme (…) Et l’un de ces grands défenseurs, si pas le premier, c’est justement le président Félix Tshisekedi, dans sa volonté de privilégier le peuple. C’est pourquoi nous saluons cette table ronde inclusive dans laquelle sortiront des grandes résolutions « , a-t-il déclaré.
Revenant sur le contexte de cette activité, Jérôme Bonso a indiqué que la question de l’indépendance et de l’autonomie de la société civile demeure d’actualité. « C’est une question d’actualité qui intervient au moment où aujourd’hui aux USA, il y a un sommet mondial présidé par le président américain Joe Biden qui table sur la question de la démocratie où notre président de la RDC participe parmi les invités. Mais pourquoi l’indépendance au sein des organisations de la société civile ? Nous voulons l’indépendance fonctionnelle des associations de la société civile pour aboutir à une autonomie. C’est pourquoi dans la synergie, nous travaillons dans le secteur de la gouvernance électorale, la démocratie, la promotion et défense des droits de l’homme, le secteur des ressources naturelles et le secteur des mines. Ceci exige la gouvernance parce que la gouvernance en elle-même signifie le contrôle et l’exercice du pouvoir par tous. Le contrôle dans le domaine des mines, de la gestion des finances publiques, la gestion des élections, des ressources naturelles. Ce contrôle a comme valeur, comme soubassement, le devoir de rendre compte, la redevabilité« , a-t-il expliqué.
» Notre principe, c’est la transparence, suivi de l’efficacité et l’efficience de ce que nous allons faire en tant qu’organisation de la société civile dans la gouvernance et suivi par l’état d’esprit que nous allons mettre en place pour aboutir à l’Etat de droit et à la lutte contre l’impunité. C’est pourquoi nous sommes ici pour réfléchir « , fait-il savoir.
Pour lui, l’objectif de cet atelier pour la société civile est aussi de promouvoir les valeurs démocratiques. « Nous voulons à l’issue de cet atelier, que nous constituons comme relais de la démocratie, nous voulons toujours être l’intermédiaire entre les pouvoirs publics et les citoyens. Nous voulons aussi dans cet exercice, être un courroie de transmission entre nous et les citoyens afin de s’approprier la gouvernance des ressources naturelles, s’approprier dans la gouvernance des enjeux électoraux parce que les défis sont là. 2023 est-ce que nous serons tous au rendez-vous, quel serait le contenu que nous société civile nous pouvions donner à la gestion des échéances électorales pour que 2023 puisse être respecté et que les échéances électorales puissent être différentes de ce que nous avions connu en 2006, 2011 et 2018.«
Ces assises vont également marteler sur l’indépendance des organisations de la société civile vis-à-vis des acteurs politiques » parce que ce sont eux aussi qui essayent d’inféoder certaines organisations de la société civile. Voilà le souci qui nous réunit ici pour que les résolutions qui vont sortir fassent un plaidoyer « , a-t-il ajouté. Rocco NKANGA