(Par Marie-Claire Faray et Colin Nzolantima)
Les stéréotypes du genre constituent une forme de violence psychologique faite aux femmes. C’est le cas particulièrement de ceux qui fixent les critères censés incarner la beauté féminine. Les plus grandes victimes sont notamment ces femmes qui nagent dans l’ignorance ou qui souffrent de complexe d’infériorité face à une référence que leur font miroiter les médias. Essentiellement occidentaux. En campagne sur les formes de violences faites aux femmes, depuis fin novembre 2021, l’évangéliste Colin Nzolantima et Mme Marie-Claire Falay nous proposent à ce propos la présente tribune.
Nombre de femmes noires sont aujourd’hui victimes des violences culturelles. En quête de modèles, elles essaient elles-mêmes de s’assimiler aux femmes occidentales et européennes. Plusieurs se dépigmentent la peau, d’autres se revêtent de mèches artificielles, de faux ongles, de faux cils, de faux seins, voire de fausses courbes.
L’illusion des normes de beauté et de la perfection sur l’apparence physique est une grande violence psychologique faite aux femmes par nos sociétés. Cette illusion est particulièrement véhiculée par les médias, les industries cosmétiques et surtout par les femmes elles-mêmes. Ce qui devient un facteur de chosification, de discrimination, d’exclusion et de destruction des femmes.
Ainsi, de nombreuses femmes ont le sentiment que l’idéal du physique féminin est celui projeté par les médias, surtout occidentaux. Ressembler à ce qu’elles voyaient comme lointain est en fait plus courant qu’elles ne le pensent et plus facile à atteindre. L’effet de ce sentiment sur les femmes est stressant pour elles dans tous les cas et se transforme en violence psychologique et physique chez certaines d’entre elles.
Il crée un sentiment d’infériorité et un manque de confiance en soi chez les femmes, en particulier chez les jeunes. Alors que certaines d’entre elles sont convaincues de cette « imperfection » et l’acceptent, d’autres essaient d’atteindre cette image « complète« , sans tenir compte des possibilités limitées et sans savoir à quel point cette perfection est fausse dans la plupart des cas.
1. MECHES – PERUQUES : ASSIMILATION DE CIVILISATION
Des années de coiffures telles que des lissages, des tissages de mèches, des perruques… ont laissé chauves plusieurs femmes noires africaines, y compris des millions de Congolaises. Ces dames sont affectées par la perte de cheveux, provoquée par une traction forte et prolongée des racines de cheveux.
A cause du port de la perruque, elles ont perdu leurs cheveux au niveau de la couronne ou vers le sommet de la tête. Principalement, en raison d’une alopécie de traction ou étouffement du cuir chevelu. De nombreuses femmes arrachent leurs cheveux à partir de la racine quand elles utilisent de la colle pour les tissages qui endommagent le follicule pileux (la cavité qui produit le cheveu).
Le lichen plan pilaire est une pathologie inflammatoire du cuir chevelu qui va entraîner une alopécie (une perte de cheveux). Dans ce cas, la perte capillaire est donc irréversible. La dermatite séborrhéique est une forme plus grave de pellicules qui affecte la peau sensible du cuir chevelu et conduit souvent à la perte de cheveux. Dermatite séborrhéique, psoriasis du cuir chevelu, teigne, pelade, folliculite sont les différentes maladies du cuir chevelu qui affectent souvent les femmes qui portent des mèches ou des perruques.
2. FAUX CILS
Les extensions de cils ou les faux cils sont plus dangereux qu’on ne le croit. Portés au quotidien, ils ont souvent un impact négatif sur la santé oculaire des femmes. En moyenne, la longueur d’un cil doit correspondre à un tiers de la largeur de l’œil. Cette dimension permet de réduire le flux d’air qui arrive sur la surface de l’œil, et limite donc la déshydratation et le dépôt de particules aériennes de l’ordre de 50 %.
Mais, les faux-cils sont plus longs que des cils naturels. Résultat : au lieu de réduire le flux d’air qui arrive sur notre surface oculaire, ils ont plutôt tendance… à l’augmenter. Et ainsi, l’œil se retrouve déshydraté plus rapidement, et plus fréquemment agressé par des particules aériennes.
Ce qui peut notamment conduire à des xérophtalmies (La sécheresse oculaire, ou « syndrome de l’œil sec » ou syndrome de l’œil sec), un type d’affection touchant le système lacrymal chez l’humain. Il est aussi causé, lorsqu’on passe beaucoup de temps devant les écrans de son ordinateur, de son Smartphone, de son androïde, de sa tablette.
3. DEPIGMENTATION : CLAIRCISSEMENT DE LA PEAU
L’Utilisation des produits éclaircissants pour avoir la peau claire, la « dépigmentation« , la disparition des mélanocytes, les cellules responsables de la couleur de la peau (pigmentation) sont de plus en plus courantes en Afrique. La substance freine la production de mélanine, le pigment de la peau qui détermine sa couleur. La molécule agit par blocage enzymatique, mais cette réaction donne naissance à de nombreux dérivés toxiques. »La destruction du mélanocyte entraîne un risque de cancer de la peau » …
4. LES FAUX ONGLES
Qu’on choisisse de faux ongles en résine acrylique ou en gel (méthacrylate de méthyle, MMA et de l’éthylméthacrylate, EMA), le problème reste le même : les faux ongles abîment l’ongle naturel sous-jacent, qui s’amincit et devient cassant. Il peut y avoir des complications dues à des infections bactériennes.
L’acrylamide est un produit à la fois cancérigène et toxique qui requiert des procédures spéciales. Une exposition chronique à du méthacrylate de méthyle, MMA et de l’éthylméthacrylate, EMA, à un certain niveau de concentration, peut entraîner de sérieux problèmes de santé, car les méthacrylates sont irritants pour la peau et les voies respiratoires.
5. MECONNAISSANCE DE LA PHYSIOLOGIE
La désinformation, mauvaise connaissance et manque de savoirs ou d’informations sur la santé reproductive et du cycle de reproduction a conduit aux abus sexuels, aux infections sexuellement transmissibles et autres infections de l’appareil reproducteur qui peuvent rendre une femme stérile ou la détruire mentalement, sexuellement ou physiquement.