ANR : un patron qui rassure

* Fils maison, précurseur de la lutte contre l’impunité…, Jean-Hervé Mbelu Biocha entend redorer le blason de la Centrale des renseignements.

Ni un parachuté  ni un produit  de la génération spontanée. Tout Jean-Hervé Mbelu Biosha est là. Le nouveau parton des Services a le profil de l’emploi. Il connait la centrale  place ex -UZB, le centre névralgique situé à un jet de pierre de la Primature et à un jet de salive du ministère de l’Intérieur. Il sait comment prélever la température de toutes les antennes provinciales. Bref, Mbelu Biosha connait le terrain-tout le terrain- les joueurs et les règles du jeu. Bien plus, ce professionnel du renseignement justifie aussi d’un ancrage dans le réel pour avoir oeuvré au sein de la Société civile. C’est à ce titre qu’il a été parmi les trois vice-gouverneurs de la ville – province de Kinshasa. Une expérience de la territoriale dans le pedigrée multidimensionnel de ce docteur en sciences politiques et administratives. C’est entre les mains de cet expert  ès renseignements que le chef de l’Etat vient de confier l’Agence nationale de renseignements (ANR). Gros plan sur un fils-maison.  

Nommé le 7 décembre courant à la tête de l’Agence nationale des renseignements (ANR), Jean-Hervé Mbelu Biosha est un fils-maison et  homme du sérail. Marié et père de famille, le nouveau patron de l’ANR est docteur en Sciences politiques et administratives et  Professeur à l’Université de Kinshasa (UNIKIN).

Blanchi sous le  harnais, M. Biosha a gravi tous les échelons au sein de l’Agence nationale de renseignements, et  incarne bien l’assertion anglo-saxonne qui soutient que « the right man in the right place« , autrement dit, « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut« .

Le chemin qui a mené l’ancien Administrateur général adjoint, AGA, de l’ANR à la tête de cette agence n’a pas été un fleuve tranquille. En effet, si pour les analystes, l’actuel AG de l’ANR aurait dû occuper ce poste aux premières heures du régime politique de Félix Antoine Tshisekedi, Jean-Hervé Biosha a usé de beaucoup de savoir-faire et fait preuve de patience pour rester soumis à son désormais ex-Administrateur général Inzun Kakiak, connu pour avoir été un fidèle adjoint de Kalev Mutondo.  Au regard des textes qui régissent l’ANR,  Jean-Hervé Biosha était alors confiné dans un rôle de figurant. Ces défis divers n’ont pas eu raison de sa détermination supérieure à s’impliquer dans la refondation de l’ANR. Il était difficile que l’implémentation de la vision du président Fatshi dans le domaine sécuritaire trouve un meilleur bras séculier au sein de ce service.

« PRECURSEUR DE LA LUTTE CONTRE L’IMPUNITE »

Précurseur de l’audit des finances publiques, il a initié un audit de la gestion du gouvernement Tshibala, peu après l’arrivée au pouvoir du Président Tshisekedi. C’est aussi sur ses instructions que des agents de l’ANR ont interpellé et entendu pendant 24 heures un ministre du gouvernement Tshibala, pour soupçon de détournement de deniers publics. Rigoureux, Biosha était aussi au cœur d’une vaste opération mains propres menée au sein même de l’ANR et qui a eu pour conséquences des révocations et des mutations en cascade.

Homme de devoirs,  Jean-Hervé Biosha est aussi un homme de missions, surtout quand il s’agit de la vie de la République. Ses notes sur la déconnexion sociale du régime politique de Joseph Kabila faisaient rager plus d’un dignitaire habitué aux demie-vérités et cela au plus fort de ce régime. Rompu aux renseignements et Attaché à la bonne gouvernance, J-H Biosha avait fait les frais de l’intolérance du régime Kabila alors qu’il occupait le poste de vice-gouverneur de la ville de Kinshasa en charge des questions économiques et financières. S’opposant aux interférences politiciennes dans la gestion des fonds de la ville, il s’était vu affubler du qualificatif « membre de l’UDPS » avec les conséquences qui s’en suivaient habituellement. A savoir, sa révocation sans autre forme de procès.

« UN HOMME CONNECTE AU REEL »

Activiste de première heure de la Société civile, composante pour laquelle il a occupé le poste de vice-gouverneur de la ville de Kinshasa,  Jean-Hervé Biosha est co-auteur de l’Accord politique de Sun-City en 2002  qui a régenté à sa façon la vie politique en RDC. Mais avant cela, il aura été à tour de rôle, coordonnateur du Collectif des Mouvements et Associations des Jeunes du Congo, membre de la Société civile, Secrétaire permanent de la Société civile du Congo, secrétaire général de la Société Civile du Congo, de 1999 à février 2005, délégué de la Société civile aux consultations nationales organisées par les confessions religieuses en 2000, délégué de la Société civile/Forces vives au Dialogue inter congolais en 2002 (Membre de la Commission politique et juridique du DIC), élu Secrétaire rapporteur adjoint de la délégation de la Société civiles/Forces vives au Dialogue inter Congolais à Sun City, il a contresigné , en cette qualité ,avec Mgr Jean-Luc Kuye Ndondo tous les documents officiels de la composante Société Civile, du Dialogue Inter congolais jusqu’à la mise en place des institutions de la Transition en 2003.

UN PEDIGREE

Chercheur  sur des questions sécuritaires depuis les années 2000, l’homme a suivi également plusieurs spécialisations dans ce domaine, au nombre desquelles, une formation spéciale sur la démocratie (Etat de Droit et bonne Gouvernance), sur la réhabilitation des valeurs morales et reconversion des mentalités et des formations spéciales à l’Académie de l’Agence Nationale de Renseignements « A.N.R.« . Ancien chef d’antenne de l’ANR à la vice-primature en charge de l’intérieur et affaires coutumières, ancien directeur provincial de l’ANR/, vice-gouverneur honoraire en charge de l’économie et finances dans cette même ville de Kinshasa, plusieurs fois conseiller de différents Administrateurs généraux de l’ANR, Jean-Hervé Mbelu Biosha réunit les atouts nécessaires pour redorer le blason de la Centrale des renseignements. John NG/CP

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