Un médecin recommande un traitement simultané des deux partenaires

* Pour le Dr Mathe Trésor, celui qui ne l’aura pas fait va constituer une sorte de réservoir pour infecter l’autre partie qui a été traitée.

Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont souvent asymptomatiques. Lorsqu’elles ne sont pas traitées, elles peuvent avoir de graves conséquences. Chez la femme enceinte, par exemple, les IST peuvent conduire à des naissances  prématurées, un bébé trop petit ou un bébé mort-né. Selon le Dr Mathe Trésor, médecin traitant dans un Centre médical à Kinshasa, le traitement  doit être administré simultanément aux deux partenaires. Au cas contraire, celui qui ne se fera pas soigner va constituer comme une sorte de réservoir pour infecter l’autre partie qui a été traitée.

Docteur, pouvez-vous nous dire en peu de mots ce que sont des infections sexuellement transmissibles (IST)?

Les infections sexuellement transmissibles  se définissent comme étant des maladies dont le mode de transmission se fait, soit exclusivement, soit principalement ou secondairement par voie sexuelle et qui sont des micro-organismes. Parlant de la voie sexuelle, on trouve la voie anale, génitale ou la voie uro-génitale. Outre la voie sexuelle, certaines peuvent aussi se propager par voies sanguine (transfusion du sang infecté, utilisation des matériels tranchants souillés) ou périnatale (autour de l’accouchement). Comme je l’ai souligné, les IST se transmettent principalement par contact cutané lors d’un rapport sexuel, vaginal, anal ou oral non protégé avec un partenaire contaminé. Elles peuvent aussi se transmettre par d’autres voies comme la transfusion. Un grand nombre d’IST se  transmettent aussi de la mère à l’enfant pendant la grossesse et à l’accouchement (ex. VIH, syphilis, hépatite B primaire).

Quelles peuvent être les conséquences des IST chez la femme ?

Certaines IST peuvent affecter les trompes (salpingite) de sorte que des rétrécissements des obstructions et/ou des adhérences peuvent se former entrainant des douleurs pelviennes (relatif au bassin) chroniques, des grossesses extra-utérus et une fertilité réduite.

D’autres IST, comme le virus du papillome humain (VPH), provoquent le cancer du col de l’utérus. Mais plus particulièrement chez la femme enceinte, en fonction de l’agent causal, on peut observer un avortement spontané, une mort du foetus en intra-utérin, un accouchement prématuré, une naissance d’un enfant de faible poids ou encore une infection de l’enfant à la naissance (une conjonctivite néonatale par exemple).

Comment traite-t-on les personnes qui présentent des cas des IST?

 En cas des IST, le traitement reste étiologique, c’est-à-dire en fonction du genre du germe retrouvé. Le traitement doit être toujours des deux partenaires. Donc, il est toujours souhaité et préférable que les partenaires soient traités au même moment parce que si l’un seulement se fait soigner, l’autre va constituer comme une sorte de réservoir pour infecter l’autre partie qui a été traitée. Donc, les risques dans ce cas-là seraient que l’autre partenaire qui a été traité sera à nouveau contaminé par l’autre partenaire qui ne s’est pas fait soigné parce qu’il est encore supposé porteur des microbes. Et le partenaire qui ne s’est pas fait soigner court également le risque d’infertilité ou de stérilité et beaucoup d’autres complications.

Comment se présentent les symptômes des IST ?

Les signes cliniques des IST dépendent de l’agent causal. Mais de manière générale, elles peuvent se manifester par un écoulement anormal par le vagin, le pénis ou l’anus, parfois douloureux (sensation de brûlure), une brûlure, démangeaison, boutons ou verrues au niveau des organes sexuels ou de l’anus. On peut avoir aussi un chancre (petit bouton avec un trire indolore) sur la peau et les muqueuses. Dans certains cas, la personne peut sentir une sensation de brûlure en urinant, une rougeur des muqueuses, une douleur pendant ou après le rapport sexuel (dyspareunie), une douleur au vagin-au méat urinaire et/ou au bas ventre, ganglions gonflés, fièvre, etc.

Cependant, certaines IST sont souvent asymptomatiques, c’est-à-dire que l’on peut être contaminé sans pour autant présenter des signes visibles de l’infection. D’où l’intérêt de consulter un médecin.

Moyens de prévention

Les principaux moyens de prévention sont notamment l’abstinence sexuelle, la bonne fidelité et l’utilisation correcte des préservatifs. Propos recueillis par Dina BUHAKE

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