La marche du bloc patriotique, organisée, le samedi 13 novembre dernier à Kinshasa, a été un franc succès. Car, tous les itinéraires prévus étaient bondés de monde. Des échos en provenance de provinces parlent aussi d’une mobilisation réussie. En tête d’affiche, le secrétaire permanent du PPRD a circonscrit le contexte de cette démarche qui vise à dénoncer la dictature du pouvoir en place, une Ceni non consensuelle, ainsi que l’instauration d’une taxe RAM qui appauvrit la population.
Dans ce lot de revendications, le bloc patriotique dénonce la persistance de l’insécurité dans l’est du pays, associée au tribalisme qui, selon lui, prend des allures inquiétantes, ainsi que toute autre forme de violations des textes qui régissent la RDC.
Trois points de départ ont été convenus avec le gouverneur de la ville de Kinshasa avant le grand rassemblement du stade Tata Raphaël. Il s’agit de Lemba Terminus, du rond-point Moulaert à Bandal, et du Triangle Sakombi à Kintambo.
Les cadres de la famille de Joseph Kabila et leurs militants ont été conduits par le secrétaire permanent du PPRD, Emmanuel Ramazani Shadary à partir du rond-point Molaert, en passant par l’avenue Kasa-Vubu pour atterrir au stade Tata Raphael.
Pour le FCC de Joseph Kabila, cette mobilisation marque un signe du changement, qui commence avec cette marche jusqu’à ce que «les incompétents comprennent que le peuple congolais veut se prendre en charge», a souligné Emmanuel Shadary.
Une marche pour sauver la République
Interrogé sur le pourquoi de cette marche, Emmanuel Ramazani Shadary répond sans mâcher les mots : «Nous marchons d’abord pour la République. Nous marchons pour dénoncer la dictature jamais connue dans ce pays, instaurée par M. Tshilombo Félix. Nous marchons contre toutes les mauvaises pratiques, le tribalisme », réagit-il.
Nous marchons contre une Ceni non consensuelle. Nous marchons donc pour le peuple, pour que le peuple retrouve ses droits, nous marchons pour un Etat de droit, nous marchons pour un changement fondamental. Ça signifie que nous ne voulons plus que les incompétents continuent à marcher sur la population. Et nous sommes au début de nos actions, qui vont continuer jusqu’à ce qu’il y aura une Ceni où tout le monde se retrouve. Jusqu’à ce qu’il y aura une Cour constitutionnelle où tout le monde se retrouve et où le RAM sera mis de côté parce que c’est une taxe illégale, une escroquerie nationale. »
Aux dires de Shadary, l’insécurité réapparait un peu partout à travers le pays. «Donc nous pouvons dire que même l’insécurité réapparait, il n’y a pas de sécurité à l’est du pays et un peu partout. Bref nous marchons contre la dictature de Félix Tshisekedi pour qu’elle s’arrête, même à l’époque de Mobutu, on n’a pas connu une telle dictature. »
Revoir les choses pour aboutir à une Ceni consensuelle
«Nous disons qu’on n’est pas d’accord avec une Ceni non consensuelle. Nous allons revoir ces choses. Nous devons discuter pour que la Ceni soit au milieu du village et non une Ceni calquée sur le modèle de Félix Tshisekedi. Tout ce qui se passe là-bas, ça ne compte pas d’autant plus que cette Ceni n’est pas consensuelle. Vous voyez comment le FCC mobilise la population de Kinshasa. Et nous allons continuer comme ça. Dans chaque province, chaque semaine il y aura des marches pour démontrer que nous parlons pour le peuple et le peuple est derrière nous. Les autres sont en train de distraire la population en clamant le peuple d’abord. Mais aujourd’hui ce sont eux qui pillent la population à travers le RAM et d’autres mécanismes que nous connaissons», a martelé Ramazani Shadary.
La marche de samedi dernier a été organisée par les Laïcs catholiques et protestants, associés au FCC de Joseph Kabila et Lamuka du duo Fayulu-Muzito. Plusieurs cadres de la famille politique de Joseph Kabila ont pris part active à cette manif, à l’instar de Ramazani Shadary, Raymond Tshibanda, Nehemie Mwilanya, Aubin Minaku…
Coté Lamuka, Martin Fayulu et Adolphe Muzito ont été des grands absents de cette marche, mais ont su bien mobiliser leurs troupes pour la réussite de cette activité. Lamuka était conduit par Ados Ndombasi et Lisanga Bonganga. Toutes ces organisations disent poursuivre leurs actions jusqu’à l’obtention d’une Ceni consensuelle, de l’annulation de la taxe Ram et de la sécurité dans l’est du pays. Rocco NKANGA