Richard Muyej Mangez Mans peut croire en la Cour constitutionnelle

(Une tribune de Papy Tamba)

Il faut se le dire, le dossier Matata Ponyo Mapon crédibilise la Cour constitutionnelle dans une certaine mesure. Le président Dieudonné KALUBA  en apporte la preuve dans le dossier en référence. Tant mieux, si nous pouvons parler ENFIN du triomphe du Droit sur l’arbitraire. Pourvu que ça dure…

Dans l’histoire, certains juges ont contribué, par leurs décisions à des moments spécifiques, à renforcer le prestige de leur corps de métier. La justice, comme pouvoir indépendant de la politique, n’est pas un accident de l’histoire.

En revanche, des juges expriment de plus en plus leur besoin d’indépendance pour exercer convenablement leur travail. Toutes proportions gardées, le mérite de Dieudonné Kaluba lui permet de faire son entrée avec l’accompagnement des fanfares au panthéon de la science juridique. Une occasion pour le président de la République de l’inscrire dans son propre bilan.

Si Ponce-Pilate  s’est montré lâche en lavant ses mains sur la condamnation de Jésus-Christ, ceci n’est pas le cas pour les juges constitutionnels de la République Démocratique du Congo. Encore une fois, ils viennent  d’en apporter la preuve dans le dossier Matata Ponyo Mapon. Et nous ne le dirons jamais assez.

Le dossier Richard MUYEJ MANGEZ MANS en quelques points:

1. Richard Muyej Mangez MANS est rappelé à Kinshasa par le VPM de l’Intérieur Gilbert Kankonde.

2. A Kinshasa, il tombe malade. Certaines sources parlent d’empoisonnement.

3. Avec l’accord du Chef de l’Etat et du VPM de l’Intérieur, il est transféré pour raison de santé en Afrique du Sud où il sera hospitalisé pendant près de 4 mois

4. Pendant son hospitalisation au pays de Nelson Mandela, certains laboratoires commencent à travailler pour son éviction du poste de gouverneur de province.

5. De son lit d’hôpital, il reçoit la visite d’un zélé du cabinet du Chef de l’Etat qui lui demande de démissionner. Impensable qu’une telle proposition lui soit faite sur un lit d’hôpital. Selon toute vraisemblance, le président de la république qui était au courant de sa situation, ne pouvait nullement être à l’origine d’une telle machination de ce zélé de son cabinet. Toutefois, la manière dont elle se sucre actuellement dans la province du Lualaba permet de croire à un complot au bénéfice de quelques individus.

6. Son refus d’obéir aux orientations de ce zélé de la Présidence de la république  devient pour lui une source d’ennuis.

7. Dans la foulée, Mme Fifi Masuka s’octroie  des pouvoirs du gouverneur et se considère désormais comme tel.

8. Pendant que certains n’envisageaient plus son retour au pays, le donnant pour mort, le Gouverneur Richard Muyej Mangez Mans revient à Kinshasa, dans l’attente d’être reçu par le président de la République.

9. Appendice : l’IGF choisit le Lualaba comme première province pour auditer les comptes ; le tout pendant l’absence du gouverneur. Les premières accusations de Fifi Masuka contre Richard Muyej Mangez Mans sur les prétendus comptes fictifs du gouvernement provincial sont mises à mal par la même IGF qui le  contredit dans son rapport.

10. Voulant rétablir l’ordre dans les provinces qui sont gérées par des vice-gouverneurs, le VPM de l’intérieur ASELO promet d’organiser les élections. Le Lualaba n’est pas sur sa liste.

11. Contre toute attente, alors que Richard Muyej Mangez Mans  répart entre temps en Afrique du Sud pour répondre à l’invitation de ses médecins, on apprend qu’une deuxième mission de l’IGF débarque au Lualaba. Pour quelles fins?

La cour constitutionnelle appelée à corriger de graves abus de pourvoir

En cause, Madame Fifi Masuka. Profitant de l’absence du gouverneur Richard Muyej Mangez Mans, elle aurait  installé une grosse machine contre son titulaire (pour des raisons de positionnement, elle s’en vante devant qui voudrait l’entendre), tout un arsenal est mis en place pour des B.I  (Bulletin d’informations, NDLR) et une communication à charge contre Richard Muyej Mangez Mans. C’est connu de longue date qu’un mensonge plusieurs fois dit et répété paraît pour la vérité, avant que la vérité elle-même ne vienne rétablir les faits.

Monsieur le Président Dieudonné KALUBA,

Les faits dans le dossier du gouverneur Richard Muyej Mangez Mans sont tels : la décision de mise en accusation du gouverneur par l’assemblée provinciale du Lualaba est irrégulière. Elle viole la constitution qui garantit le droit de la défense (la personne mise en cause n’a JAMAIS présenté ses moyens de défense), la loi sur la libre administration des provinces et le règlement intérieur de ladite assemblée. Ceci de un.

De deux, le rapport de l’IGF sur quoi repose cette accusation est tronquée et ne reflète pas la vérité du débat contradictoire tenu entre les inspecteurs de l’IGF commis pour ce dossier et quelques membres du gouvernement provincial du Lualaba. D’ailleurs, il faut ajouter que ces rapports n’intègrent même pas les pièces justificatives versées par le camp MUYEJ selon la demande de l’IGF elle-même.

Tertio, la chronologie des faits et la précipitation qui s’en est suivie peuvent confirmer des graves allégations de corruption que certains députés provinciaux ont même eu à dénoncer.

Tel est le contenu du dossier Richard Muyej Mangez Mans que votre Cour examine depuis quelques temps et il ne peut être contesté. Le seul argument présenté par les conseils du camp MASUKA qui vous demandent de vous déclarer incompétent ; loin d’être séreux, ne relève pas du droit. La justice rendue à Matata Ponyo convainc le peuple congolais de votre sens élevé de responsabilité. Vous suscitez espoir.

En ironisant sur la justice à double vitesse, Coluche déclara ce qui suit : « il y a deux sortes de justice : vous avez l’avocat qui connait bien la loi et l’avocat qui connait bien le juge. Mais nous sommes convaincus, sans l’ombre d’aucun doute, que les avocats qui prétendent connaître le juge ont intérêt à apprendre le droit devant les juges constitutionnels de la RDC. Surtout que votre décision est vivement  attendue.

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