Pierre Laurent s’engage à interpeller le gouvernement français

* Par ailleurs, l’ancien secrétaire national du parti communiste français, dit soutenir toutes les actions visant à mettre un terme à la situation qu’il qualifie d’inacceptable que vivent les populations congolaises.

« Je me suis engagé à interpeller les autorités françaises sur la situation politique actuelle en RD Congo, relative aux violations massives de droits humains, aux atteintes au processus démocratique et au pillage de pays au profit de multinationales », déclare Pierre Laurent, sénateur de Paris et vice-président du Sénat français, à l’issue d’un entretien à Paris, avec une délégation de la plateforme Lamuka, constituée des représentants de Nouvel’ Elan d’Adolphe Muzito et de l’Engagement citoyen pour le développement (ECIDé) de Martin Fayulu.

Cet ancien Directeur de la rédaction du journal L’Humanité et secrétaire national honoraire du parti communiste français (2010-2018), dit soutenir toutes les actions visant à mettre un terme à la situation qu’il qualifie « d’inacceptable » que vivent les populations congolaises.

Cette situation, selon Pierre Laurent, est celle plusieurs fois dénoncée par Dr Denis Mukwege, médecin directeur de l’hôpital général de référence de Panzi au Sud-Kivu et Prix Nobel de la paix 2018.

Surnommé « réparateur des femmes », DEnis Mukwenge s’est rendu célèbre, notamment par son engagement dans la lutte contre les violences sexuelles en RD Congo. Pas seulement. Le prix Nobel de la paix 2018 est également reconnu comme l’un des acteurs de la Société civile qui n’a de cesse de dénoncer des massacres en séries, perpétrés dans la province du Sud-Kivu. Parmi ces boucheries humaines, figure celle survenue dans la nuit du 16 au 17 juillet 2020 à Kipupu, dans le territoire de Mwenga dont le bilan estimé faisait état ‘environ 220 personnes tuées par des groupes armés très actifs dans la région.

Le 26 juillet  de la même année, le docteur Denis Mukwege avait, une fois encore, pris son courage entre les deux mains, pour dénoncer l’impunité des massacres commis en RD Congo depuis 1996 et avait appelé au respect inconditionnel des recommandations du rapport du Projet Mapping, publié au mois d’août 2010 par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme. Malgré toutes les intimidations et menaces de mort via des appels téléphoniques anonymes, le médecin directeur de l’Hôpital général de Panzi a toujours réitéré son appel à la création d’une juridiction spéciale pour juger les crimes en RD Congo.

DEPOLITISATION DE LA CENI ET ABSENCE DU CONSENSUS

Selon un membre de la délégation de Lamuka qui, depuis Paris, a contacté la rédaction de Forum des As, la dépolitisation de l’administration électorale ainsi que l’absence de consensus sur des réformes profondes sur la CENI (Commission électorale nationale indépendante), les pillages des richesses naturelles du pays par des multinationales, avec la bénédiction de certains dirigeants du pays, ont été les principaux points autour desquels a tourné leur entretien avec Pierre Laurent.

Comme leurs camarades de Kinshasa, les partisans de Lamuka dans la capitale française, dénoncent avec véhémence,  la caporalisation de la nouvelle CENI, en lieu et place d’une démarche consensuelle entre les différents acteurs politiques et sociaux locaux, gage de la cohésion nationale et de la paix sociale. Ici, Lamuka Paris a également fustigé la manière dont les choses ont été faites au  niveau de l’Assemblée nationale, en rapport avec le processus de désignation de nouveaux membres de la CENI.

Evidemment, à ce jour, les dés sont jetés dès lors que le Président Félix Tshisekedi a investi le vendredi 22 octobre dernier, 12 sur les 15 membres qui composent la Centrale électorale. Mais malgré cela, la plateforme Lamuka n’entend pas abandonner son combat pour une CENI non aliénée ou totalement dépolitisée. La question qui se pose, est celle de savoir ce que pourrait donner comme résultat, l’engagement promis de Pierre Laurent, par rapport à la situation politique actuelle de la RD Congo, après qu’on a franchi l’ultime étape du processus de désignation des membres de la Centrale électorale. Trêve de supputations ! Grevisse KABREL

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