Londres lance la campagne mondiale contre les violences sexuelles dans les zones de conflits

Les violences sexuelles contre les femmes et les filles dans les zones de conflits, Londres n’en veut plus. Déterminé à briser la culture de l’impunité, le Gouvernement britannique est résolu à traquer les auteurs du viol et de la violence sexuelle qui s’en servent comme armes de guerre. D’où, le lancement, le mardi 16 novembre, de la campagne mondiale contre ce fléau.

Au premier plan, Liz Truss, la ministre britannique des affaires étrangères, a décidé d’agir. Intervenant à l’occasion d’un événement organisé par le Conseil Consultatif sur l’Egalité des Sexes (GEAC), elle a profité de l’occasion pour lancer la campagne mondiale.

A travers son intervention, le Royaume-Uni et ses partenaires condamnent le viol et la violence sexuelle dans les zones de conflits. Ils considèrent ces pratiques comme une « ligne rouge » à ne pas franchir. Dès lors, toutes les options sont sur la table. Y compris une convention internationale, pour mettre un terme, une fois pour toutes, à ces actes odieux.

18 millions de livres pour lutter contre le mariage des enfants

Selon Liz Truss, le Royaume-Uni accueillera l’année prochaine une conférence mondiale qui permettra de mobiliser l’humanité dans une fronde censée prévenir la violence sexuelle dans les conflits. Cette conférence réunira les ministres des Affaires étrangères de la planète, qui seront tenus de soutenir la campagne.

A ce jour, le Royaume-Uni intensifie son engagement en faveur des femmes et des filles sur l’échiquier planétaire. Elle annonce à cet effet l’octroi, à ses partenaires de l’UNICEF et de l’UNFPA, de £18 millions pour mettre fin au mariage des enfants. Ce financement bénéficiera aux femmes et aux filles de 12 pays.

Le Gouvernement britannique va, en outre, donner un coup de pouce de £3 millions aux organisations qui luttent en première ligne contre la violence à l’égard des femmes et des filles. Cela aidera les survivants à accéder à des soins de santé et à des conseils, ainsi qu’à prévenir la violence, notamment en éduquant les hommes et les garçons. Ce financement soutiendra également le travail avec les gouvernements pour améliorer les politiques et la législation.

Londrès prévoit, par ailleurs, un fonds à hauteur de £ 1,4 millions destiné à financer le Fonds mondial pour les survivants. Un fonds qui aide à soutenir les survivants de la violence sexuelle, notamment par le soutien financier et l’éducation.

Halte à la violence comme arme de guerre

« Dans de nombreux conflits à travers le monde, les femmes et les jeunes filles continuent d’être confrontées à d’horribles violences sexuelles, le viol étant souvent utilisé comme arme de guerre« , reconnait Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères,  des Femmes et de l’Egalité.

« Il y a, poursuit-elle, aucun doute sur la responsabilité du Royaume-Uni à montrer la voie pour mettre fin à l’impunité et à l’indifférence dans lesquelles ces actes sont perpétrés. Je me donnerai pour mission de travailler avec les pays et les partenaires internationaux afin d’établir un nouvel accord pour les condamner comme une « ligne rouge » et y mettre un terme pour de bon « .

« A travers le monde, les femmes et les filles  devraient vivre sans crainte de la violence, avoir accès à l’éducation et à l’emploi, et avoir la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel« , estime Liz Truss.

Quid du GEAC et du Global Survivors Fund ?

 Créé dans le cadre de la présidence britannique du G7 pour soutenir les femmes et les jeunes filles à travers le monde, le GEAC est un réseau qui regroupe de personnalités comme Dr Mukwege. Le Prix Nobel est effectivement membre du Conseil consultatif pour l’égalité des sexes (GEAC).

« Cette année, note Lizz Truss, le Royaume-Uni contribue à hauteur de £1,4 million au Global Survivors Fund, qui s’ajoute à notre contribution initiale de £1,3 million en 2020. On retrouve parmi ces  membres des lauréats du prix Nobel de la paix comme Dr Denis Mukwege et Nadia Murad qui ont lancé le Global Survivors Fund en octobre 2018″.

« Le Fonds vise à fournir des réparations à travers le monde pour les survivants de violence sexuelle en situation de conflit. Il met l’accent sur les réparations. Le GSF a renforcé l’accès aux réparations et au soutien socio-économique pour plus de 1.000 survivants, notamment en République Démocratique du Congo, en Irak et en Guinée« .

Appui à la société civile congolaise

Le Royaume Uni est un bailleur du  »UN Trust Fund to end violence against women ». Ce fonds multi bailleurs soutient les organisations de la société civile, y compris en République Démocratique du Congo.

Le projet « Mettons fin aux Violences Sexuelles Basées sur le Genre chez nous maintenant » est mis en œuvre par la Dynamique des Femmes Juristes, une grande organisation de la société civile dirigée par des femmes, qui travaille à la prévention et à la réponse à la violence contre les femmes et les filles dans six zones de la région du Nord Kivu, une région où la violence sexuelle contre les femmes et les filles et l’impunité pour ces crimes sont répandues.

« A travers notre programme pour prévenir la violence sexuelle dans les conflits, nous soutenons la Fondation Panzi pour combattre l’impunité et assister les survivantes des violences sexuelles, par la mise en place des cliniques juridiques et des tribunaux mobiles, atténuant ainsi l’impact des violences sexuelles en situation de conflit sur les individus et les communautés », précise Lizz Truss.

L’IMPLICATION DES CHEFS RELIGIEUX

« Nous appuyons, par ailleurs, l’équipe d’experts des Nations Unies qui soutient le développement des institutions nationales et la formation de la police, ainsi que des fonctionnaires de la justice congolaise en RDC. Nous appuyons aussi TRIAL International qui soutient les survivants en RDC, en leur donnant accès à des réparations et à une représentation juridique« .

« Enfin, nous appuyons le projet de World Vision qui travaille avec les chefs religieux pour qu’ils deviennent des agents du changement, en s’attaquant à la stigmatisation des survivantes et en développant des plans d’action pour prévenir d’autres cas de violences au sein de leurs communautés« , précise Lizz Truss. Yves KALIKAT

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