Le TGI/Gombe condamne la RVA à payer 22 millions USD d’indemnisation à Jean-Pierre Bemba !

* De nombreux spécialistes du secteur aéronautique estiment ce montant exagéré.

Lundi dernier, le Tribunal de grande instance de Gombe (TGI/Gombe), siégeant en matières civiles, a condamné la Régie des voies aériennes (RVA), sur requête de Jean-Pierre Bemba Gombo, fils ainé de l’homme d’affaires Jeannot Bemba Saolona, de payer un montant de 22 millions USD pour avoir détruit ses aéronefs en stationnement dans l’aire du tarmac. Il s’agit des avions de la société « SCIBE-ZAIRE » ayant autrefois appartenu au patron des patrons de l’ancien Zaïre Bemba Saolona.

On croit savoir que dans le Parquet près le TRIPAIX/Gombe ira en appel pour contester ce jugement du premier degré où nombreux spécialistes du secteur aéronautique estiment, à juste titre, que ce montant de 22 millions USD d’indemnisation est exagéré pour le trésor public étant donné que la RVA est une entreprise de l’Etat. On aimerait savoir comment avait été effectuée l’expertise technique des aéronefs détruits et en présence de quelles parties au procès pour arriver à ce montant de 22 millions USD. C’est ce qui doit être corrigé en appel, à la Cour d’appel de Gombe pour recommencer la procédure.

Les observateurs pensent aussi que ces avions de la compagnie « SCIBE-ZAIRE » étaient une propriété de Jeannot Bemba Saolona, le père et non du fils qui n’était qu’un simple gestionnaire. Dans ce cas de figure toute indemnisation éventuelle du fils Jean-Pierre Bemba Gombo tombe dans la procédure de succession.

On note par ailleurs que dans la famille de Jeannot Bemba Saolona qui siège à sa résidence-avenue Pumbu, commune de Gombe cette procédure de succession est bloquée. Et pour cause. D’après des sources proches du dossier, certains frères de Bemba d’autres couches du père  auraient contesté à Jean-Pierre Bemba sa qualité de chef de famille arguant que leur père lui-même l’avait disqualifié de ce titre en responsabilisant le quatrième fils.

Ce qui conduit à l’impasse actuelle vu que la loi, c’est-à-dire le « Code de la Famille » qui règle les questions de succession est clair à ce sujet. C’est le fils aîné qui convoque le Conseil de famille au cours de laquelle un liquidateur sera désigné au sein de la famille ou en dehors. Les Bemba se querellent à  ce niveau et personne n’est parvenu jusqu’à ce jour à leur faire entendre raison.

Raison pour laquelle, ils préfèrent se régler des comptes devant les Cours et Tribunaux. Triste pour cette famille dont le père Jeannot Bemba Saolona était parmi les hommes les plus fortunés de l’ancien Zaïre avec de vastes plantations de café, cacao et d’hévéa depuis les années 70 dans sa région natale de Gemena plus exactement à Karawa.

Bemba Saolona a aussi investi dans l’immobilier où il a un parc impressionnant notamment la concession-GB « Groupe Bemba » à Kinshasa, des châteaux comme à Bruxelles dans le quartier huppé Rode St Genèse, des résidences particulières comme cette luxueuse villa de Pumbu dans la commune de Gombe à Kinshasa dotée d’un court de tennis et d’une grotte mariale de l’Eglise catholique. Tout puissant pendant les 32 ans de règne du Maréchal Mobutu, président de l’ancien Zaïre où il n’avait jamais occupé un poste politique. C’est en 1997 à l’avènement de Laurent-Désiré Kabila de l’AFDL, qu’il connait sa première geôle au Palais de Justice d’où il a été transféré à la prison centrale de Makala.

Dans l’entretemps, son fils Jean-Pierre Bemba Gombo crée sa rébellion du MLC avec le soutien militaire de l’Ouganda et occupe la région de l’Equateur. Laurent-Désiré Kabila va par la suite nommer Jeannot Bemba Saolona à l’Economie nationale. C’est son premier poste ministériel avec comme objectif de convaincre son fils de déposer les armes. En vain. Jeannot Bemba Saolona termine avec d’autres membres du gouvernement comme Frédéric Kibassa des Mines au cachot des services du Conseiller spécial en matière de sécurité.        KANDOLO M.

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