A en juger par le discours officiel, pas l’once d’un doute : le pouvoir rd congolais entend réconcilier la RDC avec sa vocation de grandeur. Faire du pays de tous les superlatifs potentiels un Etat solution par rapport à lui-même et par rapport au reste du monde. Une vaste, légitime et noble ambition réalisable eu égard aux ressources naturelles à faire pâlir d’envie et à la position géographique de la RDC. La fameuse gâchette du revolver dont parlait déjà Frantz Fanon…
Des initiatives comme le DRC Africa business Forum qui s’ouvre demain à Kinshasa entre dans cette logique. Quoiqu’objet à moult controverses, les différents déplacements du chef de l’Etat répondent officiellement à cet impératif existentiel. On ne voit aucun Congolais rechigner à souscrire à ce rêve de grandeur pour enfin, faire de la RDC un pays plus beau qu’avant.
Seulement voilà, les signaux que Kinshasa envoie ne sont pas toujours en adéquation avec la volonté politique affichée, clamée et proclamée. Comment créer les conditions de la relance ou de la normalisation sans un minimum de consensus politique ?
Pas besoin d’être un prophète de malheur pour relever que l’ambiance socio-politique passablement délétère ne plaide pas pour le nécessaire assainissement de l’environnement économique. Illustration grandeur nature du contraste entre le bagout résolument volontariste des gestionnaires de la République et le réel inhibiteur : cette croisade des » forces sociales et politiques » qui renseigne que la très vieille crise de légitimité …politique est loin d’avoir été résorbée.
Tout porte à croire que la tension ira crescendo tant qu’il n’y aura pas d’approche consensuelle dans la mise sur pied des animateurs de la CENI. A l’image du sit-in interdit d’hier, le cycle manifestation-répression risque d’installer le Pouvoir Fatshi dans le tout sécuritaire. De la chienlit en perspective. Pas de bon augure à la lisière de l’année préélectorale.
La longue jurisprudence zaïro-congolaise indique que cette option-régalienne- se fait toujours au détriment des secteurs sociaux. Inutile d’ajouter pour boucler la boucle qu’in fine, c’est encore la population qui paiera la note. Une double peine pour la majorité silencieuse.
» Faites-moi de bonnes politiques et je vous ferai de bonnes finances « . Articulée, depuis plus de deux siècles, cette citation du Baron Louis n’a pas pris la moindre ride. Elle prend même une cure de jouvence sous les tropiques rd congolaises. José NAWEJ