L’arbitre pose problème…

Pas matière à faire la fine bouche ni à bouder notre plaisir. Les Léopards ont amplement mérité leur victoire-la nôtre- sur les Ecureuils. Même si le penalty accordé aux fauves n’a pas été du goût des « rongeurs » qui ont…rongé leur colère avant de la ranger. L’arbitre gabonais a pu ainsi officier ce match décisif jusqu’à son terme.

Sur le terrain politique rd congolo-congolais, par contre, l’arbitre du marathon électoral est carrément ouvertement et vertement contesté par non seulement l’une des équipes, mais aussi une bonne partie du public intéressé par la compétition. Question : comment imaginer un match avec un arbitre ardemment soutenu par un camp et tout aussi véhément rejeté par l’autre partie ?

 Le problème n’est pas  de savoir qui a raison et qui a tort. Le hic est de constater que les conditions minima pour l’organisation du derby sont loin, très loin d’être réunies à partir du moment où la personne appelée à départager les compétiteurs est récusée. Pour le coup, nul besoin du VAR, car la contestation survient avant le match.

D’où une suite d’interrogations que charrie ce cas de figure ubuesque. L’arbitre va-t-il poursuivre les préparatifs du match avec une seule équipe ? A quoi ressemblerait cette séquence si l’autre formation rechigne à reconnaitre le juge? Ne serait-il pas indiqué que les différents compétiteurs et les observateurs se mettent autour de la table pour se mettre d’accord, sinon sur les règles du jeu, du moins sur comment les mettre en œuvre ensemble ?

Pas besoin de déranger dans son repos éternel l’exégète XXL -Mgr Monsengwo pour ne pas le citer- pour deviner que l’arbitre qui pose problème est bien Denis Kadima, président de la CENI. La marche monstre de samedi 13 novembre sur les grandes artères de Kinshasa vaut mille fois plus qu’un sondage d’opinions mené dans les règles de l’art.

A moins de souffrir du  nombrilisme ou de l’autisme -deux pathologies synonyme de l’ivresse du lait  que l’on attrape généralement lorsqu’on est aux « affaires« -,  difficile d’évoquer le proverbe d’essence arabe suivant lequel « les chiens aboient, la caravane passe« . Pas plus qu’il ne serait pas approprié d’articuler le fameux « Tout va très bien madame la Marquise« .

Pour sûr, ce ne serait pas à coup et à coût -les deux- de contremanifestations tout aussi gigantesques que l’on réglera la question de l’arbitrage du marathon électoral. La solution réside dans la recherche du consensus. Car, sans compromis entre forces politiques et sociales en présence, le processus préélectoral et forcément électoral risque d’être compromis. Plus grave, le pays s’installerait dans une telle situation de tension que le pouvoir n’aura ni le temps ni les ressources pour se consacrer au « Peuple d’abord« .

Outre-tombe, le Maréchal Mobutu connait  par cœur l’abc de l’engrenage politique. Dans sa retraite « active« , Joseph Kabila sait à quel point l’impasse politique  conduit à un cul de sac socio-économique.

Alors, si l’absence du VAR et -surtout- le but splendide de Ben Malango ont annihilé la moindre velléité de controverse sur l’arbitrage du match couperet d’hier, pas évident que les circonstances soient aussi favorables pour l’arbitre du marathon électoral rd congolais. Première alerte, la marche réussie de samedi dernier.  José NAWEJ

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