» Liberté de la presse : Mauvais temps pour la presse en RDC : Des chiffres, des images et des témoignages qui accusent… », tel est le thème du rapport présenté par Journaliste en danger (JED) dans le cadre de la célébration ce 02 novembre de la journée internationale de la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes.
Le secrétaire général de JED a révélé que la situation de la liberté de la presse en RDC était actuellement préoccupante. Pour se faire, l’Ong de promotion des droits des journalistes recommande au gouvernement notamment de reformer sans délai, le cadre légal répressif actuel, à savoir, la loi n°002 du 22 juin 1996, portant modalités de l’exercice de la liberté de la presse afin que les professionnels des médias puissent exercer sereinement et librement leur indispensable rôle de quatrième pouvoir; de doter la RDC d’une loi d’accès à l’information qui fera obligation à tous les mandataires publics de publier toutes les informations d’intérêt général. JED recommande également de mettre en place un mécanisme national de protection des journalistes doté des moyens et des relais dans les différentes institutions ainsi que de mettre fin à l’impunité des crimes contre les journalistes.
311 cas d’attaques diverses contre les journalistes
Tshivis Tshivuadi a indiqué que plus de deux ans après l’alternance politique intervenue au sommet de l’Etat et bien que le discours officiel à l’égard des médias tende vers plus d’ouverture, le niveau des exactions que subissent les journalistes congolais dans l’exercice de leur métier demeure très élevé. JED a recensé près de 311 cas d’attaques diverses contre les journalistes et médias dont les cas des journalistes assassinés dans l’Est du pays durant le mi-mandat du Président Tshisekedi. A ce jour, aucune action de grande envergure n’a été prise par le Chef de l’Etat, ni sur le plan politique, ni sur le plan judiciaire, ni sur le plan sécuritaire en faveur de l’exercice du métier de journaliste.
Cependant, JED estime qu’il n’y a pas de démocratie digne de ce nom, sans respect de la liberté de la presse. De même, il ne peut y avoir de liberté de la presse sans la sécurité et la protection pour ceux qui exercent. Tshivis Tshivuadi a souligné que la sécurité des journalistes était un prérequis essentiel pour faire progresser la liberté d’expression, fondement de la démocratie et pour consolider la paix, condition du développement social.
Vivement la tenue des États généraux de la communication et des médias.
Au nom du ministre de la communication et Médias empêché, celle de la Culture et des Arts a indiqué que la solution face au tableau sombre que présente la presse actuellement, restait la tenue des états généraux de la Communication et Médias. « Qui pour nous, constituent un cadre participatif en vue de la fédération des études et des réflexions sur la réforme et la mise en cohérence du cadre juridique qui va désormais régir l’exercice de la liberté de la presse en RDC« , a poursuivi Catherine Katungu Furaha.
A l’entendre, il sera question au cours de ce Forum, de dégager des propositions et des reformes pertinentes, notamment :
Le régime juridique des médias en général ;
Le régime juridique de la presse en ligne ;
Le statut du journaliste ;
Le financement des medias ; ainsi que la dépénalisation des délits de presse qui pourra être précédée par un moratoire dont les modalités d’encadrement devraient faire l’objet d’une concertation entre le Gouvernement et les organisations professionnelles.
Elle n’a pas manqué de saluer le travail que ne cesse d’abattre le JED aux côtés du Gouvernement qui reste un partenaire privilégié dans la promotion de la liberté de la presse. « Nous saisissons cette opportunité pour remercier JED qui, par ses différents rapports et alertes, nous permet de nous rendre compte de la situation de la liberté de la presse dans notre pays« , a reconnu Catherine Katungu Furaha.
Pour sa part, le directeur pays d’internews Karim Bernard Dende a expliqué le rôle de cette organisation qui est présent dans plus de 40 ans à travers le monde. A l’entendre, Internews sera toujours aux côtés des médias congolais pour son émergence. Mathy MUSAU