Enfin Biden !

Album-photos Fatshi -Biden en bandoulière,  les partisans du Président rd congolais boivent du petit lait. Le G20 avait à peine commencé à Rome qu’à Kinshasa, le trophée remporté par  » Fatshi Béton  » faisait le buzz sur les réseaux sociaux. En fait de sacre, il s’agit de ces photos de la toute première rencontre entre Félix-Antoine Tshisekedi et son homologue étatsunien. Un big  event !  On peut comprendre que la Fatshisphère célèbre ce qu’elle considère comme un haut fait d’armes.

Longtemps, les anti-Fatshi ont raillé le camp présidentiel au motif que, lors de ses nombreux voyages au pays de l’Oncle Sam, le Président n’avait toujours pas été reçu par Joe Biden. C’est chose faite. Bien plus, l’entretien entre les deux hommes a duré plus que prévu. Mission accomplie.

Pour sûr, la  » ville éternelle  » valait bien un déplacement. Sur l’une des photos, la légende peut même faire utilement référence à l’une des figures emblématiques de la Rome antique -Jules César – en transformant son  » vini, vidi, vici » en :  «  Je suis venu et je l’ai vu« 

Pour autant, entre le triomphe des uns et la déception des autres, il y a place pour des questions de fond liées aux intérêts vitaux de la RDC. Y-a-t-il quelque chose de concret pour le pays derrière cette diplomatie de l’affichage ? Une fois qu’on a fini de gloser sur les photos, quelles seraient les retombées à impact visible de ce tête-à-tête ?

Plus généralement,  qu’est-ce que le peuple congolais peut attendre du « partenariat stratégique pour la paix et la prospérité  » qui lie depuis l’avènement de Félix-Antoine Tshisekedi au sommet de l’Etat, la RDC et les USA  ? Lui qui -le peuple-, jusqu’ici poursuit sa comptabilité macabre à l’Est.  Et qui n’a du mot « prospérité » que la définition qu’en donne le dictionnaire ou l’illusion que vendent  les pasteurs kinois à coup de « prophéties » et de «  miracles« .  Que peut Washington sur le front du processus électoral au moment où tout ou presque indique que l’histoire a tendance à se répéter ?

En d’autres termes, la Chine étant « l’ennemi de substitution  » post-guerre froide, les Etats-Unis vont-ils continuer à utiliser la RDC comme rempart au  » péril chinois  » de la même manière qu’ils s’étaient  servis du Zaïre de Mobutu comme bouclier anti soviétique ? Quitte à  » fermer  » les yeux sur ce qu’ils voyaient et dénonçaient avec force communiqués sous Joseph Kabila ?

Si tel est le cas, Washington aura réussi à garantir ses intérêts dans son partenariat avec Kinshasa. Pas évident, cependant, qu’à part le pouvoir en place, les Congolais trouvent leur compte.       José NAWEJ

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