DRC Africa Business Forum : « Pays solution « , la RDC au cœur de la transition énergétique

* Selon le ministre de l’Industrie citant l’étude Bloomberg, des indicateurs montrent que la RDC est la meilleure destination des investissements en termes de batteries électriques pour alimenter le marché mondial, dont la demande oscille entre 145 et 250 millions de voitures électriques. 

Le Gouvernement, via le ministère de l’Industrie, en collaboration avec la Commission économique des nations Unies pour l’Afrique (CEA), organise, du 24 au 25 novembre courant, le DRC-AFRICA Business Forum sous le thème : « Développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électriques, d’un marché des véhicules électriques et des énergies propres « .

À 24 heures de ce méga forum, les ministres de l’Industrie, Julien Paluku, et de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, ont organisé un briefing avec la presse hier lundi 22 novembre pour  que  la population s’impregne des enjeux réels de ces assises de deux jours au Palais du peuple à Kinshasa.

 « Pour lutter contre le changement climatique, le monde aujourd’hui, a une forte demande en batterie. Les voitures électriques contribuent donc à la lutte contre la pollution avec réduction de gaz à effet de serre », a expliqué Julien Paluku aux médias, tout en insistant sur l’apport de cette conférence à l’économie du pays.

Et une nouvelle fois, la RDC se présente en pays solution. Il est au cœur de cette transition énergétique car on y trouve  toutes les matières premières qui entrent dans la fabrication de ces voitures électriques. A savoir le cobalt, le lithium, le manganèse et le nickel. La RDC est bien connue pour ses fortes dotations en ressources naturelles et surtout minérales. Le pays assure près de 70% de la production mondiale de cobalt avec une production annuelle évaluée autour de 100 000 tonnes. Il possède plus de 25 millions de tonnes de réserves de cobalt identifiées dans son sous-sol, soit 2/3 des réserves mondiales identifiées.

Selon le ministre de l’Industrie, la demande de ce minerais à travers le monde est située d’ici 2025 à près de 145 millions de voitures électriques et à l’horizon 2030 à près de 250 millions de véhicules. Or, cette demande va également passer de 130 mille tonnes à 250 mille tonnes.

Un volume du marché estimé à 8 mille milliards

Ainsi le développement de cette chaîne de valeur régionale permettra à l’Afrique d’accroître sa part du marché des batteries, des véhicules électriques et des énergies propres dont la dynamique atteindra environ 8 mille milliards de dollars américains d’ici 2025, indique Julien Paluku.

Le patron congolais du secteur de l’industrie explique qu’en effet, « la contribution des pays africains dans cette chaine de valeur est restée insignifiante parce que les principaux composants issus des minerais tels que le cobalt, le cuivre, le lithium, le manganèse et le graphite ne sont pas transformés localement et ces minerais sont exportés sans aucune plus-value. »

Selon Julien Paluku,  » si la RDC fournit à elle seule toute la production mondiale, il nous faudra donc 100 ans pour épuiser nos réserves.  » Or nous ne sommes pas seuls. Tous les autres pays africains producteurs de ces minerais devront exporter vers la RDC qui deviendrait le centre de cette nouvelle industrie de batteries.

Parlant de lithium, il fait  savoir que l’Australie était le premier fournisseur avec une grande réserve mondiale. Mais les données ont changé,  » désormais, c’est en RDC qu’on retrouve la plus grande réserve mondiale située à Manono, dans la province du Tanganyika avec près de 400 millions de tonnes de lithium « , précise-t-il.

L’AFRIQUE, LE BERCEAU DE LA PRODUCTION DE VOITURES ELECTRIQUES

Pour le ministre de l’Industrie, ce forum est plus qu’important, il se veut une sorte de publicité du continent africain comme le berceau de la production de voitures électriques dans le monde.

Ce forum est ainsi une belle opportunité pour mettre autour d’une même table ceux qui sont dans le secteur de la production de batteries électriques, les financiers (la BAD, Afrexim Bank, la Banque arabe de développement économique de l’Afrique et d’autres structures financières qui vont aider et accompagner la RDC dans la mise en place de cette chaîne de valeur régionale autour de l’industrie de marchés de batteries.

Cantonné au rôle d’exportateurs de matières premières, la RDC se situe au bas de la chaîne de valeur mondiale du cobalt, ne captant actuellement que 3 % d’une valeur qui devrait atteindre 300 milliards de dollars US par an d’ici 2030.

Le DRC-AFRICA Business Forum est donc la résultante d’un questionnement des autorités africaines en générale et congolaises en particulier sur la transformation de ressources naturelles sur le continent pour leur donner une plus-value permettant à celles-ci de contribuer significativement à l’essor économique de l’Afrique. 

La RDC, en tant que  » Pays Solution  » est ainsi appelée à jouer un rôle de premier plan dans la transition énergique vers des énergies propres et renouvelables en développant des systèmes de transports efficients et durables en Afrique, conformément aux agendas internationaux, en l’occurrence, l’Agenda 2030 des Nations Unies et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.

Julien Paluku souligne que ces riches dotations en cobalt offrent une opportunité unique au continent africain d’être au cœur de la dynamique chaine de valeur des batteries ainsi que la révolution portée par le développement du véhicule électrique.

En termes d’attentes, à l’issue de ces assises, le Gouvernement devrait bénéficier de signatures de contrats entre les intervenants, les acheteurs et les sociétés financières pour que l’on sache le chronogramme de qui va accompagner l’après forum.

Une usine pilote devrait être construite à Lubumbashi pour commencer recueillir les premières productions du cobalt et de lithium.

Ce n’est pas tout. Toujours en termes d’attentes, la firme AVZ International signerait une convention de partenariat avec l’Exécutif national pour commencer à exploiter le lithium à Manono. D’après le ministre Paluku, le dossier étant déjà présenté au gouvernement, il ne resterait plus qu’à signer. 

Ce partenariat ne s’arrête pas là et prévoit outre l’exploitation du lithium, la transformation avec la zone économique de Manono, la réhabilitation de la centrale de Pianamwanga et de la route qui va de Manono à Kalemie et même l’aménagement du chemin de fer pour faciliter l’évacuation de minerais.

L’après DRC-AFRICA Business Forum devrait déboucher sur de grandes annonces, quelques gros contrats avec Afrexim Bank qui gère de grandes transactions financières.

En un mot comme en cent, la RDC devrait tirer profit de son rôle stratégique dans la transition énergétique. Didier KEBONGO 

Laisser un commentaire

Suivez-nous sur Twitter