Le monde commémore le 17 novembre, la journée mondiale de la Prématurité. La République démocratique du Congo (RDC) figure parmi les pays qui ont les taux les plus élevés de naissances prématurées dans le monde. Pour le Dr Julien Mudindambi, parmi les facteurs qui sont à la base de ce taux élevé se trouve notamment » le plateau technique pauvre« , c’est-à-dire le manque des matériels et des médicaments d’urgence dans des hôpitaux congolais. A cela s’ajoute le personnel non qualifié et le non suivi des femmes pendant la grossesse.
Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), chaque année 15 millions de bébés naissent prématurément dans le monde. Cela représente un bébé sur 10. La République démocratique du Congo (RDC) enregistre chaque année environ 341.400 naissances prématurées. Elle est le 9ème pays parmi les 10 au monde où il ya beaucoup trop d’accouchements prématurées.
Dr Julien Mudindambi souligne que l’augmentation des naissances prématurées en RDC » est causée par le plateau technique qui est pauvre. Un prématuré, c’est un bébé né entre 28 semaines (6mois) et 37 semaines (8 mois) révolues de grossesse. 28 semaines c’est par rapport à notre plateau technique qui est pauvre. Aux USA par exemple, l’âge de viabilité commence à partir de 22 semaines parce qu’ils ont des moyens pour prendre en charge ces enfants. Ce qui n’est pas le cas. Raison pour laquelle l’âge de viabilité chez nous est à 28 semaines. Si les choses s’améliorent peut être qu’on pourra revoir cet âge « .
Au-delà du plateau technique qui n’est pas favorable en RDC, ce médecin révèle que les accouchements sont réalisés, parfois, par des personnels non qualifiés. » Il ya dans certains hôpitaux des infirmiers non qualifiés qui réalisent des accouchements et suivent même des consultations prématales. Cela fait en sorte que des accouchements prématurés puissent être en nombre très élevé dans notre pays « .
Pour Dr Julien Mudindambi » l’autre raison c’est le non suivi. Beaucoup de femmes ne suivent pas des consultations prénatales, surtout celles qui sont à leur énième grossesse sous prétexte qu’elles ont toujours accouché sans problème. Pourtant on peut attraper un paludisme mal soigné ou non soigné, on peut attraper une infection urinaire qui peut occasionner l’accouchement prématuré « .
Il évoque également beaucoup d’autres raisons notamment le bas niveau socio-économique. D’après lui, beaucoup de femmes n’ont pas de moyens pour s’offrir un suivi régulier d’un médecin. Parfois des examens qui sont demandés tel que l’échographie et bien d’autres ne sont pas faits.
Pour ce médecin, la cause principale des accouchements prématurés n’est pas connue. Il épingle plusieurs causes notamment des infections urinaires, du col ou du vagin ou des infections généralisées (grippe, paludisme).
» Ces femmes sont obligées de rester un peu plus longtemps à l’hôpital par rapport à celles qui donnent naissances à des nouveau-nés à terme parce que leurs enfants sont dans une unité spéciale de néonatologie pour des soins appropriés « , note le médecin. Il leur demande d’être patientes, d’essayer de mobiliser des moyens parce que ca va de la santé de leurs enfants. « Le temps qu’ils passent à l’hôpital c’est pour que leurs bébés aillent mieux« . Déjà dans la salle d’accouchement, ces enfants nécessitent une bonne réanimation. Et juste après, ils sont pris en charge dans une unités spéciale : la néonatologie « , précise le Dr Julien Mudindambi. Propos recueillis par Dina BUHAKE