Bientôt une industrie de fabrication des batteries électriques en RDC

Premier producteur mondial du cobalt, doté d’importants gisements en cuivre, nickel, manganèse, la République démocratique du Congo s’attend à jouer un rôle de premier plan sur le marché automobile du futur. Et avec elle, l’Afrique. Présentée comme  »un pays solution » aux problèmes climatiques, écologiques, énergétiques… lors de récentes assises de COP26 à Glasgow, au Royaume-Uni, la RDC balise déjà la voie à la création d’une industrie de fabrication des véhicules et des batteries électriques, jugées à la fois rentables et moins polluantes.

A l’affiche hier mercredi 24 novembre lors de l’ouverture, à Kinshasa, du Forum DRC-Africa 2021, cette initiative est soutenue à bras-le-corps par nombre d’Etats et partenaires financiers, dont les représentants ont signé, séance tenante, des engagements en vue de la matérialisation de cette industrie des minéraux de batteries en RDC. Une option vivement saluée par Félix Antoine Tshisekedi, le chef de l’Etat congolais et président en exercice de l’Union africaine.

 Deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie, le bassin du Congo a besoin d’être préservé de pollutions, dues souvent à une industrialisation sauvage. « Au regard de la pauvreté dans laquelle croupissent nos populations, l’heure est venue pour l’Afrique de combiner l’économie d’industrialisation à l’économie verte », a indiqué à cet effet le Président Zambien Hakainde Hichilema, arrivé hier à Kinshasa.

Travailler ensemble

Dans son allocution le chef de l’Etat zambien a souligné le fait que 8 pays sur les 15 producteurs des matières premières utilisées pour la production des véhicules et des batteries électriques se trouvent en Afrique. « Nous devons, dès lors, saisir cette opportunité pour travailler ensemble afin que l’Afrique joue un rôle moteur dans la transition écologique et énergétique au profit de nos populations ».

Représentant sa Majesté le Roi Mohamed VI, le ministre marocain du Commerce et de l’Industrie, M. Ryad Mezzour est venu également prendre part à ces assises, à la tête d’une délégation dans laquelle se trouvait l’ambassadeur Rachid Agassim. Le ministre marocain s’est appesanti sur les efforts que déploie son pays pour investir dans l’automobile du futur. Soutenant l’initiative de ce Forum africain, il a insisté sur les étroites relations bilatérales entre Rabat et Kinshasa.

Pour sa part, le ministre gabonais de l’Industrie, représentant le président Ali Bongo, a reconnu que l’Afrique est en retard en matière d’électromobilité. Et pourtant, dit-il, nos pays africains regorgent de ressources naturelles qui sont exportées à l’état brut, alors qu’elles pourraient être transformées localement et permettre au continent d’en tirer profit sur le marché international. C’est le cas notamment de son pays qui est aujourd’hui le deuxième producteur mondial de manganèse.     

L’enjeu congolais

« La RDC se positionne de plus en plus comme un  » pays solution  » dans la transition écologique et énergétique et se donne l’ambition aujourd’hui d’être le leader mondial dans la production des précurseurs des batteries électriques et, partant, des voitures électriques« , déclare pour sa part Julien Paluku, le ministre congolais de l’Industrie.

« Le pays est bien connu pour ses fortes dotations en ressources naturelles et surtout minérales. En lui seul, le pays assure près de 70% de la production mondiale de cobalt et se trouve aujourd’hui détenir les plus grandes réserves du lithium localisées en territoire de Manono, province du Tanganyika ; à côté d’autres réserves du manganèse, du nickel, du cuivre et bien d’autres disséminés à travers le Pays« .

Citant l’étude réalisée par Bloomberg à la demande des partenaires de la RDC (CEA, Afreximbank, AFC, BAD, BADEA, Julien Paluku que « le coût de production des précurseurs des batteries en RDC fait d’elle la meilleure destination au regard de sa compétitivité exprimée à travers les indicateurs objectivement vérifiables. Que quand on investit dans le secteur des batteries électriques aux États-Unis, le coût d’investissement est évalué à 117 millions USD, 112 millions USD en Chine et 65 Millions USD en Pologne « .

« Tandis que pour le même type d’investissement, les coûts sont évalués à 39 millions USD soit trois fois moins chers qu’aux Etats-Unis et en Chine. D’où les nouveaux concepts  » RDC, Pays-Solution, RDC, Meilleure destination dans le secteur des batteries électriques. Cet avantage-coût nous conféré par cette étude repose essentiellement sur l’accessibilité ? des terrains, mais aussi le coût de main-d’œuvre, même dans l’hypothèse d’un recours à la main-d’œuvre étrangère pendant les 5 premières années d’exploitation », conclut Julien Paluku.

Considéré comme de « haut niveau » par les organisateurs, ce forum, est focalisé sur le thème « Développer une chaîne de valeur régionale, autour de l’industrie des batteries électriques, d’un marché des véhicules électriques et des énergies propres »

Ouverts au Palais du Peuple, les travaux de ce forum de deux jours vont se poursuivre à Pullman Hôtel ce jeudi 25 novembre. Il s’agira des sessions plénières, des tables rondes inter-entreprises, des présentations l’Ubaye des principales entreprises et investisseurs africains, ainsi que des sessions de réseautage. Yves KALIKAT

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