Affaire 300 écoles préfabriquées : un faux procès contre Zeidecor

* Contrairement aux suspicions, les intervenants financiers de l’État avaient autorisé le payement sur base des données fournies par les ministères des ITPR et de l’EPST », affirment des sources proches du dossier.

L’affaire érection de 300 écoles préfabriquées en RD Congo alimente, depuis peu, des suspicions dans une certaine frange de l’opinion. Des commentaires vont dans tous les sens. Dans cette foire aux supputations, les intervenants et l’entreprise chargée de l’exécution du projet ne sont pas ménagés. Aussi, sur base de ce qui ressemble désormais à une clameur publique, Jean-Marc Kabund n’a pas attendu les résultats d’une enquête sur le dossier, pour emboucher la trompette de la dénonciation. Mais qu’en est-il exactement ?

Au-delà de toutes les suspicions, l’article 1er du contrat avec ZEIDCOR, maître d’œuvre ou groupe désigné par le Gouvernement, via ses ministères sectoriels compétents, pour exécuter les travaux. Et, selon les sources proches du dossier, le ministère des Infrastructures, travaux publics et réaménagement (ITPR), avait donné son avis favorable sur les aspects techniques de construction. De son côté, le patron de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), avait veillé sur le respect des normes d’une école.

Par ailleurs, les mêmes sources affirment que les plans et les spécifications techniques du projet avaient bel et bien été analysés et approuvés par les services techniques des deux ministères précités. « Les procédures de passation des marchés ont été respectées. Les différentes étapes de la procédure, précisément, le plan de passation des marchés, l’autorisation du gré à gré et approbation du contrat, ont reçu les agréments requis de la DGCMP par lettres n°1693/DGCMP/DG/DRE/D1/K.L/2019,1694/DGCMP/DG/DRE/D1/K.L/2019 et 1695/DGCMP/DG/DRE/D1/K.L/2019 du 27 décembre 2019 », attestent les mêmes sources.

LA GENESE DU CONTRAT

A en croire les données à la disposition de la presse, le projet de 300 écoles préfabriquées avait donné lieu au contrat n° CAB/MIN/ITPR/WNS/001/PLN/2020, été signé en bonne et due forme le 31 mars 2020, entre le ministre des Infrastructures et ZEIDCOR. Dire que la même clause avait été contresignée par les ministres des Finances, de l’EPST et du Budget, avant de bénéficier du quitus du Premier ministre, le 04 septembre 2020.

Toujours selon les  mêmes sources, l’acceptation de l’offre de ZEIDECOR a été assortie de quelques conditionnalités. En d’autres termes, pour accepter le service du groupe  ZEIDCOR, les experts des ministères sectoriels, à savoir l’EPST et les ITPR, l’avaient comparé en équivalence, en grandeur et en qualité avec l’offre du BCECO.

Cependant, il ressort de cette approche comparative des experts des deux ministères, que le prix au mètre carré des écoles ZEIDCOR était supérieur à 8% à celui des écoles du Bureau central de coordination (BCECO). Néanmoins, soutiennent les mêmes spécialistes dans leurs études, « les écoles ZEIDCOR » ont un standard largement supérieur et présentent plus de confort (carreaux, qualité des toilettes, durabilité des matériaux, couloir intérieur etc)  et plus de fonctionnalité (qualité des toilettes, bibliothèque, salle des professeurs…)

Qui plus est, les intervenants financiers de l’État, à savoir le Budget et les Finances, avaient autorisé le payement sur base des données fournies par les ministères sectoriels. Ce, après avoir reçu les garanties nécessaires sur le respect strict des procédures.

Pour la petite histoire, la genèse du projet remonte à la réunion du Conseil des ministres du 15 octobre 2019, lorsque le gouvernement d’alors, instruit le ministre de l’Enseignement primaire secondaire et technique (EPST), de se concerter avec son collègue des Infrastructures pour la construction de 300 écoles préfabriquées. Lors de la réunion du Conseil des ministres du 6 décembre 2019, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, était revenu sur ce même dossier, en instruisant à son tour, le gouvernement de poursuivre les efforts pour l’érection de 300 écoles programmées.

On rappelle qu’à la suite  des dénonciations faites par le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, la ministre d’État en charge de la Justice, Rose Mutombo Kiese, a écrit au Procureur général près la Cour de cassation d’enquêter sur le dossier 300 écoles préfabriquées. Pendant que les analyses de la  correspondance de la patronne de la Justice et garde des sceaux ont commencé dans tous les sens sur les réseaux sociaux, des langues aiguisées se sont elles aussi, engagées dans une campagne de diabolisation contre les intervenants, au point même de tirer à boulets rouges sur certaines personnes non impliquées, ni de loin ni de près dans ce dossier.  Grevisse KABREL

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