Zhu Jing annonce l’accomplissement d’une société d’aisance moyenne chinoise

2021 est une année historique pour la Chine. Elle représente, non seulement la célébration du 72ème anniversaire de la République populaire de Chine, le 1er octobre dernier, mais aussi le centenaire de la fondation du Parti communiste chinois (PCC). Les deux événements coïncident avec l’atteinte d’une société d’aisance, où tous les Chinois quittent l’étape de pauvreté absolue pour une vie aisée. L’annonce a été faite par l’ambassadeur de Chine en RDC, Zhu Jing, au cours d’un entretien avec la presse.  

L’ambassadeur chinois en RDC estime dès lors,  qu’on ne peut pas parler de la Chine, sans parler du Parti communiste chinois.  «C’est le parti au pouvoir, c’est la force dirigeante du pays.  Toute la réussite de la Chine, c’est grâce au Parti communiste chinois. Si on dit que cette année est une année historique, c’est parce que nous avons réalisé un grand objectif, le centenaire», a-t-il indiqué.

A l’en croire, la Chine a deux objectifs centenaires.  «Le premier c’est-à-dire en 2021, à l’occasion du centième anniversaire du PCC, on doit mettre en place de manière concrète, globale, une société d’aisance moyenne.  Ça veut dire qu’il faut éradiquer complètement la pauvreté absolue dans le pays.  C’est une mission accomplie, parce qu’à partir de 2021, sur le territoire chinois, parmi les 1,4 milliards de population chinoise, il n’y a plus de pauvreté totale.  Tout le monde est entré dans une vie d’aisance, une vie aisée.  Quand bien même tous les Chinois ne sont pas millionnaires, la vie de chaque citoyen est bien assurée», souligne Zhu Jing. 

Le PIB de la Chine a  atteint 8 mille 50 milliards  USD

Pour simplifier les choses, avance-t-il, le Chinois n’a plus de souci de nourriture, d’habillement et dispose de trois assurances : maladie, logement, retraite.  Donc, poursuit-il,  c’est le critère minimum pour sortir de la pauvreté en Chine.  «Et aujourd’hui, durant les premiers semestres de l’année 2021, le PIB de la Chine a atteint 8 mille 50 milliards  USD, soit une croissance annuelle de 12,7%. Le PIB par habitant en Chine, à la fin de l’année 2020 a dépassé presque 11.000 dollars. Par comparaison, il y a 40 ans, à la fin des années 1970, ce PIB par habitant était moins de 300 dollars américains. Ces chiffres permettent de mesurer l’accroissement des richesses, l’amélioration de la vie de la population chinoise en moins de 40 ans», fait-il remarquer. 

Et de poursuivre : «Nous ne sommes pas seulement sortis de la pauvreté absolue, mais le développement de la Chine est entré dans une nouvelle période marquée par le développement de haute qualité.  Dans le passé, on privilégiait plutôt la croissance, on cherchait à se développer vite, à s’enrichir vite. La rapidité est une bonne chose, mais il faut aussi une bonne qualité.  Donc la nouvelle période de développement en Chine, maintenant, c’est qu’on cherche plus de qualité».

 Le développement en bonne qualité signifie, selon Zhu Jing, une croissance économique tirée par l’innovation, au lieu d’être tirée simplement par des investissements, la création de plus d’industries, mais on parle d’innovation technologique, «dont tous les nouveaux succès chinois dans l’aérospatial, le lancement d’un vaisseau d’exploration sur la planète Mars… Ce sont de grandes avancées technologiques qu’on vient de réaliser et on espère que dans les années à venir, un astronaute congolais vienne s’y installer.  C’est une station spatiale fabriquée et lancée par la Chine mais ouverte à tout le monde, au partenariat international scientifique».

 C’est aussi un niveau de développement basé sur la consommation locale.  Pour Zhu Jing, la Chine est en train de devenir le premier marché de consommation mondiale, avec plus de 400 millions de consommateurs de classe moyenne. C’est-à-dire, des personnes qui disposent de même niveau de revenu que, dans les pays développés, dans les pays occidentaux et cette classe moyenne chinoise est en train de s’élargir du jour au lendemain. « En tant que premier marché mondial, ajoute-t-il, c’est aussi un marché ouvert à tout le monde, à tous les produits étrangers, notamment les produits made in Africa, made in Congo« , a-t-il renchéri.

Le diplomate chinois a rappelé qu’il y a quelques jours, la deuxième foire économique et commerciale sino-africaine venait de s’ouvrir en Chine et que  pour la première fois, quatre entreprises congolaises y ont participé.  «D’après les informations reçues de nos amis présents à la foire, les produits congolais font l’objet d’intérêt des hommes d’affaires chinois et le stand congolais reçoit beaucoup de visiteurs.  D’ailleurs, ce stand est une contribution de la Sicomines, parce que  c’est cette dernière qui a les frais de construction, de transport des produits congolais en Chine.  Ce qui prouve une fois de plus que la coopération est gagnant-gagnant».

Contribuer efficacement à la lutte contre le changement climatique

Ce nouveau développement de qualité s’appuie aussi sur l’idée  d’un développement durable.  «Parce que nous sommes aujourd’hui face à des défis mondiaux, le changement climatique en particulier, les nouvelles épidémies… nous sommes tous des victimes.  Et la Chine a consacré énormément d’efforts et même des sacrifices pour contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à améliorer l’efficacité énergétique avec son engagement d’atteindre le pic d’émission d’ici à 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060.  On va continuer à apporter des contributions concrètes à la lutte mondiale contre le changement climatique et les Etats africains sont victimes du changement climatique.  C’est pourquoi la Chine appelle dans tous les domaines, à chaque fois que l’occasion se présente sur la scène mondiale, au sein des institutions multilatérales, pris en charge  la communauté internationale d’honorer son engagement d’aider les pays africains à s’adapter au changement climatique», assure l’ambassadeur  chinois.

Et d’enchainer : « Sur le plan bilatéral, la Chine et l’Afrique sont en train de mener des projets de coopération sur la lutte contre le changement climatique.  Notamment via le développement des énergies renouvelables. Le Congo dispose d’un bon soleil, des ressources hydro-électriques géantes, énormes, ce sont des énergies propres renouvelables sur lesquelles on va travailler ensemble pour les mettre en valeur ».

malgré la Covid Les relations sino-congolaises consolidées en 2021

«En ce qui concerne les relations sino-congolaises, l’année 2021 est aussi très importante, parce que malgré les perturbations de la part de certaines forces, les relations sino-congolaises restent au beau fixe et dans la bonne direction. D’abord sur le plan politique, l’année 2021 a commencé par la visite du ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères de la Chine à Kinshasa, au cours de laquelle, nous avons eu des échanges approfondis avec des résultats tangibles.  La Chine a promis d’offrir des  aides au gouvernement congolais, la RDC a adhéré officiellement à l’initiative « la ceinture, la route » et est devenue le 45ème pays africain adhérant à cette initiative», souligne l’ambassadeur Zhu Jing.

Les deux chefs d’Etat ont eu beaucoup d’échanges des courriers et un entretien téléphonique. Grace à  ces échanges entre les deux chefs d’Etat, révèle-t-il, «il est assuré un pilotage politique et stratégique de nos relatons bilatérales. Dans le dossier multilatéral au sein de l’Onu et d’autres institutions internationales, les parties chinoise et congolaise restent en coordination étroite et efficace pour se soutenir mutuellement sur les questions qui touchent à leurs intérêts fondamentaux et à leurs soucis majeurs.  Par exemple en ce qui concerne la sécurité à l’est de la RDC, au sein du Conseil de sécurité, la Chine joue un rôle de défenseur de la RDC.  Avant chaque discussion au Conseil de sécurité, il y a toujours une coordination bilatérale entre la Chine et la RDC pour comprendre le souci de la RDC, pour comprendre les points sur lesquels la RDC demande du soutien.  Donc tout cela pour mieux soutenir au sein du Conseil de sécurité, les demandes de nos amis congolais».

Sur le plan de la coopération pragmatique, malgré la pandémie, la coopération continue à progresser.  La pandémie Covid-19 au lieu d’éloigner les peuples chinois et congolais, les a plutôt rapproché pour consolider notre solidarité.  Dernièrement, nous étions à l’aéroport de N’djili avec le ministre de la Santé pour accueillir les 400.000 doses de vaccins chinois Sinovac.  J’espère que ces doses vont permettre de sauver plus de vies en RD Congo, au gouvernement congolais de résister mieux à la pandémie Covid-19.  Il y aussi les échanges humains.  Malheureusement à cause de la pandémie, on ne peut pas voyager en Chine parce que les frontières restent fermées.  Mais en ligne, on a organisé beaucoup de séminaires, beaucoup d’échanges.  Plus de 50 bourses ont été donnés aux étudiants congolais et pourront aller en Chine à la fin de la pandémie.

Des ressortissants objet de mauvais traitements

Il y a quand même un souci en ce qui concerne les ressortissants chinois, les entreprises chinoises, c’est le climat des affaires.  Récemment, nous avons enregistré beaucoup de plaintes de la part d’entreprises chinoises et ressortissants chinois qui se plaignent d’être victimes des escroqueries judiciaires, des excès arbitraires par certains agents publics.  Certains ressortissants chinois ont été arrêtés arbitrairement sans aucun motif légal. 

«C’est un souci pour moi et aussi un problème de l’ambassade de veiller attentivement à tout.  Nous sommes confiant aux autorités congolaises de traiter le dossier de manière équitable et impartial. Nous constatons aussi que le gouvernement congolais est en train de faire des efforts pour améliorer le climat des affaires ;c’est pourquoi nous soutenons ces efforts, mais en tant qu’ambassadeur de Chine en RDC, c’est mon obligation, c’est mon devoir de veiller à ce que les droits légitimes des ressortissants et des sociétés chinoises soient bien respectés», conclut-il.  Rocco NKANGA

Laisser un commentaire

Suivez-nous sur Twitter