Une patate chaude dans la bouche de Mboso !

Entre avoir une patate chaude dans ses mains et l’avoir dans sa bouche. Dilemme des plus terrifiants devant lequel se trouve le speaker de la Chambre. C’est peu de dire qu’avec le nom de Denis Kadima sur sa table, Christophe Mboso est entre le marteau de l’Union sacrée avec à tête son initiateur et l’enclume constitué de deux mastodontes du champ confessionnel rd congolais et d’autres forces politiques et sociales parties prenantes au processus électoral.

Que faire ? Quelle direction prendre ? Dilemme cornélien autrement plus douloureux pour le Président de l’Assemblée nationale qui n’ignore pas par la volonté de qui il est au perchoir. Il n’est pas non plus sans savoir les termes du contrat de son job.

Dans le cas de figure actuel où le Président de la république est le vrai patron de la majorité, le vieux briscard de la politique qu’est Mboso sait qu’il est un homme de mission. Pas plus.

D’autres speakers l’ont été avant lui sous la kabilie. Pour avoir feint d’oublier cette loi d’airain, Vital Kamerhe avait dû démissionner. Ou avait été démissionné. Pur produit de son école, il serait illusoire de voir « le citoyen Mboso » être pris en défaut de fidélité à Fatshi. En tout cas, tant que ce dernier sera le guide. 

En connaisseur du pays, Christophe Mboso est, cependant, conscient des ressorts que le passage en force casserait au niveau du tissu national. Le maillage territorial des Eglises catholique et protestante n’ayant pas d’équivalent. A l’international, les deux confessions ont un tel écho que leur voix discordante sera sans doute plus entendue que le soprano très localisé du G6. A moins d’un ultime arbitrage du Président de la république qui l’emporterait sur le Président-candidat, le processus préélectoral  sera dès l’entame frappé du sceau de l’épreuve de force.

Pour qui sonnera, alors, le glas ? Même les plus avisés des bookmakers ne parieraient un kopeck pour pronostiquer l’issue finale. Si, à l’instar du majestueux Congo, la vie politique peut comme l’écrivait Denis Langlois, être un long fleuve tranquille, ses rives sont en revanche dangereuses. En tout cas, un dicton conseille à se méfier de l’eau qui dort. Qui pouvait prévoir la panne informatique qui a privé, hier, la terre entière de Facebook,  Instagram  et WhatsApp ?

Retour sur Christophe Mboso dont l’exercice  s’apparente au dilemme mortifère façon « L’Alternative du Diable » du Britannique    Frederick Forsyth. Quatre décennies plus tard, ce roman très « entre la peste et le choléra » pourrait faire livre de chevet pour le speaker de la Chambre. Du moins, durant le supplice de la patate chaude. Alors, sacré Christophe ou pauvre Mboso ! A chacun… José NAWEJ

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