Organisés du 19 au 23 octobre par le ministère de la Justice, les états généraux de la lutte contre la corruption en RDC ont fermé leurs portes, le week-end, à l’issue d’une cérémonie officielle présidée par le vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, JP Lihau, représentant du chef de l’Etat. A cette occasion, la ministre d’Etat en charge de la Justice est convaincue que la prévention, comme la répression ne pourront plus demeurer de simples vues d’esprit.
Dans sa communication, Rose Mutombo a souligné que les recommandations issues de ces assises sont à même de changer le paradigme et de remettre la RDC sur la voie de l’intégrité. A en croire le n° 1 de la Justice, il est temps de traduire en actes les différentes recommandations de ces Etats généraux. Raison pour laquelle, souligne-t-elle, « les activités de sensibilisation ne doivent pas constituer le seul outil indispensable pour repousser la corruption dans la société congolaise« .
Rose Mutombo n’a pas manqué d’interpeller les Hauts magistrats dont les justiciables sont bénéficiaires des immunités de poursuites et des privilèges de juridiction. « Soyez proactifs étant donné que le droit procédural vous permet, en cas d’infraction flagrante, de les interpeller sans qu’il ne soit nécessaire d’obtenir des autorisations des poursuites ou la levée de leurs immunités. Il nous faut une justice juste et égale à l’égard de tous, grands et petits, riches et pauvres, forts et faibles pour ne pas donner une impression d’une justice à géométrie variable. C’est cela le véritable Etat de droit« , a-t-elle martelé.
La patronne de la Justice congolaise a, par ailleurs, rappelé que tous les mandataires publics, quels que soient leurs rangs et fonctions, sont concernés par la lutte implacable à mener contre la corruption. « Vous devez vous débarrasser du clientélisme, du népotisme, du favoritisme, bref de toutes les antivaleurs« , a-t-elle exhorté, avant de remercier la Suède à travers du Pnud pour l’accompagnement dans la lutte contre la corruption.
Pour sa part, Jean-Pierre Lihau a rassuré que les résolutions de ces assises étaient bel et bien parvenues au Magistrat suprême. « Il vous demande non seulement de faire foi en son engagement, mais aussi ces recommandations trouveront son accompagnement sans faille de sa part et de la part du gouvernement. Car, la lutte contre la corruption doit être une affaire de tous« , a-t-il déclaré.
On rappelle qu’au bout de quatre jours de travaux, les participants à ces travaux ont formulé plusieurs recommandations à divers niveaux. Ils demandent au président de la République de recevoir le serment des membres de la Cour des comptes nommés en 2018. Au Parlement, d’actualiser le cadre légal anti-corruption pour le conformer aux instruments internationaux auxquels la RDC a adhéré. Il s’agit notamment de la loi portant création d’une agence nationale anti-corruption, la loi portant accès à l’information ainsi que celle portant moralisation de la vie publique et modifier le code pénal afin de renforcer la répression et introduire les procédures spéciales en matière d’enquête et de poursuite afin également d’étendre la notion de flagrance aux infractions relatives à la corruption. A l’Agence de prévention et de lutte contre la corruption, d’intégrer les acteurs publics, privés et ceux de la société civile dans le processus d’actualisation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption. Enfin, les participants ont souligné la nécessité de former et renforcer les capacités des journalistes d’investigation sur la problématique de la corruption. Rocco NKANGA