La ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese a effectué, hier mercredi 6 octobre, à Kinshasa, une visite à la Prison militaire de Ndolo et au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) ex-Prison centrale de Makala, où elle a inauguré le pavillon 9 réservé aux femmes.
Pour permettre à ces femmes prisonnières de passer leur détention dans des conditions acceptables, la patronne de la Justice congolaise a remis au secrétaire général à la Justice, à titre personnel, une centaine de matelas à placer dans cette nouvelle bâtisse.
Rose Mutombo a profité de sa visite au CPRK pour s’imprégner de l’évolution du chantier de la construction de la borne Fontaine, en passant par le centre médical, le dépôt des stocks en vivres et non vivres, la pharmacie et la cuisine. La Prison militaire de Ndolo a bénéficié également de mêmes services. A cette étape, Rose Mutombo a échangé avec certaines détenues, à travers leurs cellules, sur des questions relatives à leurs préoccupations.
« Quand je suis arrivée à la tête du ministère de la Justice, j’avais dit que je pourrais faire ce que je peux à la mesure de mes possibilités. Vous avez vu comment nous allons de changement en changement pendant ces cinq mois. Que Dieu nous prête vie pour que l’amélioration des conditions de vie des détenus de la Prison centrale de Makala particulièrement et de la RDC d’une manière générale soit au rendez-vous pour le respect des droits humains« , a souligné Rose Mutombo.
La mécanisation de certains agents annoncée pour bientôt
Concernant les conditions de travail du personnel pénitentiaire, la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des sceaux a apaisé les esprits de ces agents qui attendent d’être mécanisés, depuis plus de 10 ans. Selon Rose Mutombo, le ministre d’Etat à la Fonction publique a promis la mécanisation très bientôt de plus de 22.000 agents. « Nous irons palier par palier et je mentirai si je disais que l’Etat engagerait tout le monde. On va voir l’ancienneté et le niveau d’études. Nous allons prendre à cœur toutes vos préoccupations« , a-t-elle rassuré.
La ministre d’Etat en charge de la Justice a dit entendre le cri du directeur du CPRK en ce qui concerne l’eau et l’électricité. Il est grand temps, pour elle, « qu’on puisse améliorer ces deux défis qui nous restent dans les différents pavillons réhabilités pour que les détenus soient dans de bonnes conditions « , a-t-elle renchéri.
Surpopulation carcérale et vétusté des pavillons, des défis à relever
La surpopulation de la population carcérale ainsi que l’état délabré des pavillons demeurent des défis à relever que les directeurs de ces deux prisons ont présentés à la ministre de la Justice.
Le directeur de la Prison militaire de Ndolo, le lieutenant-colonel Flory Manga, s’est dit ravi du passage de la ministre d’Etat. Il a saisi cette occasion pour lui présenter les préoccupations en rapport avec le travail de la gestion des personnes privées de liberté.
« La première préoccupation qui n’est pas spécifique pour nous est celle liée à la surpopulation carcérale. Nous avons profité de la présence de la ministre d’Etat, ministre de la Justice pour lui présenter cette situation. J’ai fait allusion à la réhabilitation des infrastructures parce que les nôtres sont tellement vétustes à tel point qu’avec l’évolution nous nous sommes retrouvés avec un effectif beaucoup plus important. Lorsque nos installations avaient été réhabilitées, la capacité d’accueil prévue était de 540 prévenus. A ce jour, nous sommes à 2.100 détenus« , a-t-il indiqué.
Le » Vungule » appartient au passé
Pour sa part, le directeur de la Prison centrale de Makala, le lieutenant-colonel Flory Kandimba, est satisfait de la réhabilitation des pavillons destinés aux femmes. Profitant de la présence de la ministre d’Etat, il a confirmé que la nourriture « Vungulé » appartient au passé et que les détenues ont une alimentation diversifiée, depuis l’arrivée de Mme Rose Mutombo. Ce qui a contribué à la diminution des cas de malnutrition.
Au nom des détenues femmes, la gouvernante du Pavillon 9, Pamela Kabakele, a fait remarquer que les repas sont mieux présentés depuis un certain temps, bien propres et accompagnés du poulet et du poisson. Ce qui ne se faisait pas avant. Elle a enfin sollicité la libération massive des femmes à cause de l’état de leurs dossiers, car beaucoup de cas sont bénins, a-t-elle soutenu.
La réhabilitation du CPRK a commencé pendant le programme d’urgence de 100 jours du chef de l’Etat. Conclu en mai 2019, le contrat prévoyait la réhabilitation de 8 pavillons sur 11, ainsi que quelques bâtiments de la Prison Centrale de Makala. Rocco NKANGA