RAM : des étudiants dénoncent un  » abus de contrôle  » de la part des élus

Premiers bénéficiaires du Wi-Fi gratuit RAM, des étudiants n’entendent pas perdre cet acquis. Dans une déclaration faite le 1er octobre courant, la Représentation des étudiants du Congo (REC) menace de prendre d’assaut les rues de la capitale pour manifester en cas de suppression de RAM.

Lors de la plénière très mouvementée du mercredi 29 septembre à l’Assemblée nationale, au cours de laquelle le ministre des PT-NTIC, Augustin Kibassa Maliba, répondait  à la question orale avec débat du député Claude Misare, certains intervenants ont fait fi des avantages induits par la taxe sur le Registre des appareils mobiles (RAM), avant de  réclamer sa suppression pure et simple. Non sans provoquer le courroux des étudiants dont le Wi-Fi gratuit RAM fait partie de leur quotidien.

 Le président national de la Représentation des étudiants du Congo, Sylvain Katombe, a réuni en urgence vendredi 1er octobre, les coordonnateurs et coordonnateurs adjoints des cinq premières universités et instituts supérieurs de Kinshasa, bénéficiaires du Wi-Fi gratuit RAM afin d’évaluer la situation en rapport avec le paiement RAM. A l’issue de cette réunion, ils ont apporté leur soutien au Registre des Appareils Mobiles et dénoncé ce qu’ils qualifient d' »abus de contrôle » de la part des députés nationaux.

« Les étudiants disent non à la suppression du RAM. Que les députés travaillent pour les intérêts du pays et non pour des intérêts individuels. Les députés nationaux ont reçu de jeeps gratuitement mais nous entant qu’étudiants, bénéficions du Wifi gratuit qui nous aide à faire de recherches et plusieurs autres tâches académiques, les députés n’ont jamais débattu des intérêts des étudiants…« , ont-ils réagi.

Ceux-ci expliquent que cette connexion Internet gratuite sur leurs campus respectifs rencontre leurs attentes.

Aussi, la représentation des étudiants du Congo menace-t-elle d’envahir les rues de Kinshasa  en cas de suppression du Wifi que l’ARPTC a mis à leur disposition gracieusement. 

« La REC promet d’envahir les rues de Kinshasa avec plus de 300.000 étudiants et 1 million à travers la RDC en cas de suppression du RAM qui nous donne le Wifi gratuit », ont-ils déclaré, précisant que « l’installation de la connexion internet, dans toutes les universités du pays permettra d’économiser l’achat des forfaits internet consacré aux travaux de recherches scientifiques. »

  Attendu  le lundi 4 octobre, le  ministre Augustin Kibassa Maliba se présentera finalement à l’Assemblée nationale le mercredi 06 octobre pour  répondre aux préoccupations exprimées par les députés nationaux, lors de son passage le mercredi 29 septembre dernier au sujet du RAM. C’est ce que renseigne une correspondance de la Chambre basse adressée au ministre des PTNTIC.

Le député Claude Misare, initiateur de la question orale avec débat à l’endroit du ministre PT-NTIC au sujet de la taxe RAM, a prévenu que si ce dernier n’apporte pas des clarifications sur ce projet, il ferait l’objet d’une motion de défiance.  

On rappelle que le  RAM a été lancé en RDC depuis le 24 septembre 2020 pour combattre la contrefaçon et le vol d’appareils mobiles. Cette redevance est prélevée directement sur les comptes des utilisateurs de téléphonies mobiles.

Selon le ministre des PT-NTIC, à ce jour 38.108.106 (trente-huit millions cent huit mille cent six) appareils mobiles ont été enregistrés depuis le lancement du RAM en RDC en septembre 2020.

Base juridique

Augustin Kibassa Maliba a également précisé que «  s’il faut classer ces données par catégories d’appareils, le RAM a permis d’identifier 12.260.344 appareils 2G originaux et uniques, 10.325.249 appareils 2G clonés, 4.090.082 appareils non conformes, 5.454.433 appareils 3G-4G originaux et uniques, 4.425.106 appareils 3G-4G originaux clonés et 1.752.892 appareils non conformes « .

Pour répondre à ceux qui allèguent que cette taxe est illégale, le cabinet du ministre des PT-NTIC répond : « La base juridique est bel et bien là. A savoir, la loi portant création de  l’Autorité de régulation des télécoms, l’ARPTC. Cette loi précise à son article 21 que l’ARPTC fait payer aussi bien ses prestations que d’autres éléments. Mais ici, ce sont les prestations qui sont concernées. L’ARPTC – qui a acheté cet appareil et qui met le mécanisme de blocage de téléphone, qui met le mécanisme pour écarter sur les réseaux les téléphones contrefaits, qui met d’autres mécanismes tout autour – fait payer ses prestations-là.  Ce sont au fait les prestations de l’ARPTC que nous considérons ici conformément à la loi qui crée l’autorité de régulation des Postes et Télécoms« .

Il ajoute que le ministre de PTNTIC n’a fait qu’adapter l’arrêté existant depuis 2012 : « A cet article 21, il est dit que, pour percevoir les prestations, le Premier ministre doit prendre un décret et ce décret. Ce qui a été fait depuis 2020 en modifiant l’arrêté déjà dans ce domaine-là sur d’autres prestations en 2012. Actuellement, on a fait qu’adapter, modifier l’arrêté 0012/15 du 20 février 2012 « . Didier KEBONGO

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