Pas besoin d’exégèse ni d’herméneutique pour comprendre le » J’accuse » de l’Abbé Donatien Nshole. Un déballage en français facile. Sans paraboles bibliques. Sans circonlocutions ecclésiastiques. Bref, sans langue de bois.
Le porte-parole de la CENCO a dénoncé proposition de corruption des chefs religieux -100 mille dollars, Jeeps-, intimidations, menaces… En somme, un chapelet d’antivaleurs qui, aux yeux du missi dominici des Evêques catholiques, devrait invalider la candidature de Denis Kadima à la présidence de la CENI.
Après la prestation de l’Abbé, une seule question taraude les bonnes âmes : quelle suite réserver à ce faisceau d’accusations? Le fameux so what. Devrait-on y opposer le « Tout va très bien madame la Marquise? » Devrait-on répondre au prélat par le « Circulez, il n’y a rien à voir » ? Ou par l’Abbé a…ccuse, la caravane transportant Denis Kadima passe » ? Ou, en revanche, devrait-on considérer que la charge est suffisamment grave pour que la Justice se saisisse de l’affaire ? D’autant que la doxa officielle du nouveau pouvoir se trouve être l’Etat de droit sur fond de lutte contre « les antivaleurs « .
Si l’on a dénoncé dans toutes langues et sur tous les tons la corruption à ciel ouvert en aval lors des élections sénatoriales, le bon sens et la cohérence devraient commander que l’on fasse de même de la tentative d’achat de consciences relevée par le prélat catholique. Car, qui vole un œuf, volera un bœuf. Dans tous les cas, qui a bu boira.
Plus fondamentalement, comment prendre le risque de continuer avec un processus dont la malformation congénitale est tout aussi visible à l’œil nu que celle de l’épopée Malonda ? A moins que la doctrine puritaine soit à géométrie variable. Et que la croisade morale obéisse non à une logique d’assainissement des mœurs au sein de l’espace public, mais au fameux » Otes-toi de là que je m’y mette « et à son pendant – une fois au pouvoir – » J’y suis, j’y reste « . José NAWEJ