Pour l’ODEP, Jules Alingete se comporte en propagandiste plutôt qu’en contrôleur des finances publiques

L’Observatoire de la dépense Publique (ODEP), appelle le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, à produire d’abord un bilan visible et valable avant de penser aux prochaines élections. C’est ce que renseigne  un communiqué de cette ong spécialisée dans le contrôle citoyen, rendu public , hier lundi 25 octobre, en réaction aux déclarations de l’inspecteur général des Finances ( IGF) Jules Alingete qui a déclaré le week-end dernier qu’un dépassement budgétaire n’est ni un acte de détournement ni un acte de mauvaise gestion.

« Il faut mettre fin à la campagne d’apologie de la mauvaise gouvernance que vient de commencer votre collaborateur de l’IGF. C’est une campagne qui vise à minimiser et dédramatiser les mauvais actes de gestion. C’est une campagne à but électoraliste. Produisez un bilan visible et valable avant de penser aux prochaines élections« , écrit l’ODEP au président Félix-Antoine Tshisekedi.

Cette ong pense que Jules Alingete se comporte plutôt en propagandiste, en militant d’un parti politique, plutôt qu’en véritable contrôleur des finances publiques.

Pour ODEP, le numéro 1 de l’IGF ne dépend non pas de la Présidence de la République, mais plutôt de la personne du président de la République. En témoigne, soutient le communiqué, la manière dont il « foule aux pieds les dispositions constitutionnelles et légales relatives aux finances publiques ».

L’ODEP dénonce le fait que les dépassements budgétaires se soient érigés en culture de gestion au sein de la Présidence de la République qui devrait prêcher par l’exemple.

Selon cette ong, à fin septembre 2021, la Présidence a dépensé 253,7 millions USD contre les crédits votés de 159,8 millions USD. Soit un dépassement de de 93,9 millions USD ( 111%).

Elle explique ce dépassement, entre autres, par le nombre pléthorique du personnel politique recruté dans le cabinet du président de la République où on est passé de 445 agents en 2019 à 1.018 agents en 2021.

 » Par ailleurs, une dizaine de services publics budgétivores ont été créés pendant la même période et rattachés à la Présidence, jouant le même rôle que l’administration publique, voir même le gouvernement légalement investi par le Parlement. Ainsi, depuis le mois d’août 2021, la Présidence engage les dépenses sans disponibilité des crédits. Conséquence, toutes les recettes additionnelles sont utilisées pour le fonctionnement, surtout dans des voyages du Président. En parallèle, les investissements nagent entre 3% à 5% des dépenses publiques », affirme le communiqué.

L’ODEP a par ailleurs saisi cette occasion pour dénoncer ce qu’il qualifie de « silence coupable » de l’IGF sur la destination de « 206 millions USD encaissés dans le cadre du RAM entre janvier et juillet 2021 ».

A titre de recommandation, l’ODEP demande au président Félix-Antoine Tshisekedi de mettre fin aux mauvaises pratiques de gestion et à la campagne d’apologie de la mauvaise gouvernance menée par l’IGF pour minimiser et dédramatiser les mauvais actes de gestion.

L’ODEP demande par ailleurs au chef de l’État de recadrer Jules Alingete et de le sanctionner pour la propagation de la culture d’acceptabilité des actes de mauvaise gouvernance au sein de la population.

Cette ong demande en outre au président de la République de réduire le train de vie de l’institution Présidence de la République dont les crédits ont augmenté de 100 millions USD dans la loi des finances 2022 et de réhabiliter de manière urgente la Cour des Comptes.

 » Nous savons que le contrôle de l’IGF est un contrôle administratif. Laissez travailler avec objectivité au lieu de les instrumentaliser à des fins politiciennes« , conclut le communiqué. Orly-Darel NGIAMBUKULU

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