Martin Fayulu initie un bloc patriotique pour contrer « la dictature fatshiste »

* Des laïcs catholiques et protestants annoncent déjà aujourd’hui une série d’actions à entamer pour réclamer une CENI réellement indépendante. 

L’heure est grave. Il est temps de se réveiller. Temps de se mobiliser pour vite contrer  »une dictature » qui pointe à l’horizon. A l’approche des élections de 2023. L’alerte vient de Martin Fayulu. Le Coordonnateur national de la coalition Lamuka et patron de l’Ecidé (Engagement pour la Citoyenneté et le Développement), requinqué après la marche monstre que sa coalition a organisée le samedi 16 octobre à Kinshasa, estime le moment propice pour tirer la sonnette d’alarme.

Face à la presse hier mardi 19 octobre dans sa légendaire  »Faden House », son palace dans le quartier huppé de la Gombe, Martin Fayulu a pris un ton grave pour annoncer le front patriotique qu’il compte mettre sur pied pour combattre ‘‘des dérives dictatoriales ».  

« Je lance solennellement un appel à toutes les forces politiques et sociales du pays, réellement acquises au changement, à la constitution d’un grand bloc patriotique contre la dictature « fatshiste » qui se met en place dans la négation et le mépris total de la souveraineté du peuple congolais. Ce bloc aura pour mission principale de mener des actions sur terrain, afin de faire échec à ce macabre projet de fraude électorale« , lâche celui qui continue à se considérer comme  »le Président élu » du scrutin de 2018.

« Un référendum contre le pouvoir illégitime »

Cet appel fait suite à l’entérinement, le samedi dernier, de quelques membres de la Centrale électorale avec, à leur tête Denis Kadima, le candidat décrié par les représentants de l’Eglise catholique et de l’Eglise protestante. A effet, Martin Fayulu accuse le président de l’Assemblée nationale d’avoir agi dans la précipitation pour placer les pions du Pouvoir, au moment même où des milliers de Kinois, à l’appel de Lamuka, dévalaient les rues pour fustiger la politisation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

« LAMUKA, rappelle Martin Fayulu,  a organisé le 16 octobre courant une marche populaire et pacifique dans la ville de Kinshasa pour exiger notamment la dépolitisation de la CENI, en vue de la tenue des élections libres, transparentes, inclusives, impartiales, crédibles et apaisées en 2023 ».

« L’adhésion massive de la population à cette revendication à travers une mobilisation sans précédent était en fait un référendum contre le pouvoir illégitime en place et, surtout, contre la procédure dolosive de désignation des membres de la CENI entreprise à l’Assemblée nationale sur fond de corruption, de débauchage, de menaces, d’intimidations, de chantages et de victimisation« , fait-il remarquer.

Un choix cavalier et théâtral

« Curieusement, commente Martin Fayulu, plutôt que d’entendre raison et suivre la voix du peuple, M. Mboso a témérairement décidé de défier tout le peuple congolais, en faisant entériner, de manière cavalière et théâtrale, une liste incomplète des membres de la CENI avec à sa tête M. Denis Kadima, un proche de M. Félix Tshisekedi« .

« Ce forcing, constate le Coordonnateur de Lamuka, n’est pas différent des conditions de mise en place de la Cour Constitutionnelle; et ce, pour servir l’ambition d’un homme qui veut, à tout prix, se maintenir au pouvoir, soit en poussant à l’organisation de mauvaises élections, soit en les retardant. Un tel affront dirigé, une fois de trop, contre le peuple congolais est simplement inacceptable et mérite une réponse appropriée à la hauteur de la provocation« .

Déplorant  ces provocations et les violences orchestrées contre ses partisans et le siège de son parti durant  »la marche historique » du samedi dernier, Martin Fayulu indexe l’UDPS, le parti présidentiel, sans pourtant le nommer. « Je saisis cette occasion pour déplorer et condamner, de la manière la plus ferme, l’agression de nos militants le 16 octobre par des intolérants bien identifiés », fait remarquer le président national.

Les catholiques et protestants dans la danse !

« Cette agression, poursuit-il, a occasionné des blessés graves et, malheureusement, causé la mort, hier 18 octobre, de notre camarade et compagnon de lutte Davin Kalala, membre de l’ECiDé. Et, comme si cela n’était pas suffisant, ils ont poursuivi leur œuvre de destruction en saccageant le siège de l’ECiDé le même jour« .

« Je prends l’opinion nationale et internationale à témoin, et j’attends impatiemment que des enquêtes sérieuses soient menées pour identifier les membres de ces milices privées qui sèment la désolation partout où ils se trouvent, attaquent et tuent des paisibles citoyens… Je demande au peuple de se tenir prêt pour des grandes manifestations qui seront organisées sous peu, en vue de défendre et faire triompher sa souveraineté« , martèle Fayulu.

Comme en chœur, les laïcs catholiques et protestants projettent aussi « une série d’actions pour une CENI réellement indépendante« . Réunis au sein de la plateforme CALCC-MILAPRO, ils se prononcent ce mercredi matin à travers une conférence destinée aux forces politiques et aux forces de la Nation. Ce sera, pour eux, l’occasion de réagir « au forcing opéré dans l’entérinement des membres de la CENI, en violation de la procédure établie« .          K.M.

adresse de martin fayulu

Mesdames et Messieurs,

LAMUKA a organisé le 16 octobre courant une marche populaire et pacifique dans la ville de Kinshasa pour exiger notamment la dépolitisation de la CENI en vue de la tenue des élections libres, transparentes, inclusives, impartiales, crédibles et apaisées en 2023.

L’adhésion massive de la population à cette revendication à travers une mobilisation sans précédent était en fait un référendum contre le pouvoir illégitime en place et, surtout, contre la procédure dolosive de désignation des membres de la CENI entreprise à l’Assemblée nationale sur fond de corruption, de débauchage, de menaces, d’intimidations, de chantages et de victimisation.

Plutôt que d’entendre raison et suivre la voix du peuple, M. Mboso a témérairement décidé de défier tout le peuple congolais en faisant entériner de manière cavalière et théâtrale une liste incomplète des membres de la CENI avec à sa tête M. Denis Kadima, un proche de M. Félix Tshisekedi. Ce forcing n’est pas différent des conditions de mise en place de la Cour Constitutionnelle; et ce, pour servir l’ambition d’un homme qui veut, à tout prix, se maintenir au pouvoir soit en poussant à l’organisation de mauvaises élections, soit en les retardant.

Un tel affront dirigé, une fois de trop, contre le peuple congolais est simplement inacceptable et mérite une réponse appropriée à la hauteur de la provocation,

Ainsi, je lance solennellement un appel à toutes les forces politiques et sociales du pays, réellement acquises au changement, à la constitution d’un grand bloc patriotique contre la dictature « fatshiste » qui se met en place dans la négation et le mépris total de la souveraineté du peuple congolais. Ce bloc aura pour mission principale de mener des actions sur terrain afin de faire échec à ce macabre projet de fraude électorale.

Je saisis cette occasion pour déplorer et condamner de la manière la plus ferme l’agression de nos militants le 16 octobre par les intolérants bien identifiés, laquelle agression a occasionné des blessés graves et malheureusement causé la mort hier 18 octobre de notre camarade et compagnon de lutte Davin Kalala, membre de l’ECiDé. Et, comme si cela n’était pas suffisant, ils ont poursuivi leur œuvre de destruction en saccageant le siège de l’ECiDé le même Jour.

Je prends l’opinion nationale et internationale à témoin et j’attends impatiemment que des enquêtes sérieuses soient menées pour identifier les membres de ces milices privées qui sèment la désolation partout où ils se trouvent, attaquent et tuent des paisibles citoyens.

Comme je l’avais annoncé à la fin de mon adresse lors de la clôture de la marche du 16 octobre, je demande au peuple de se tenir prêt pour des grandes manifestations qui seront organisées sous peu, en vue de défendre et faire triompher sa souveraineté.

Mes très chers compatriotes,

L’Histoire de notre pays renseigne qu’à des moments-clés de notre marche comme peuple, nous avons prouvé à la face du monde que nous sommes capables de nous prendre en charge pour changer le cours de l’histoire.

Rappelez-vous les événements du 4 janvier 1959, la marche des chrétiens du 16 février 1992, la marche du 02 juin 2004, les manifestations de la semaine du 19 au 25 janvier 2015 ainsi que le « préavis » du 19 septembre 2016. Il n’y a pas d’autre alternative aujourd’hui. Nous devons nous tenir debout pour sauver notre pays ainsi que l’ordre démocratique fixé dans la Constitution. Nous n’avons pas le droit de nous résigner ni d’accepter une quelconque autocratie dans notre pays. Le peuple congolais doit se prendre en charge.

Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et son vaillant peuple.

                                                                                        Fait à Kinshasa, le 19 octobre 2021

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