* Les employés de l’ex.-Onatra réclament également le paiement de 36 mois d’arriérés et la fermeture des ports privés illégaux.
En grève depuis le vendredi 15 octobre dernier, les agents et cadres de la Société commerciale des Transports et des Ports (SCTP S.A) ont manifesté massivement, hier lundi, devant le bâtiment administratif de leur entreprise, pour réclamer la libération du fameux dossier « 207 », bloqué, selon l’Intersyndicale, au niveau du ministère des Finances.
« 207 », c’est le chiffre qui ne cessait de sortir de la bouche des manifestants. Il renvoie à la créance de la SCTP détenue par l’Etat congolais à la SCTP, évaluée à 207 millions Us. Ce montant a été tiré de la totalité de la créance de plus de 400 millions Usd que l’Etat congolais doit à la SCTP. « Les accords ont été conclus avec la Rawbank pour qu’elle paye cette somme, de manière échelonnée, moyennant une décote de moins de 20%. Il ne reste que l’accord du ministère des Finances pour que la banque active ce paiement », renseigne un membre de l’Intersyndicale.
Pour calmer les esprits, le ministre des Transports, Chérubin Okende est descendu sur terrain pour demander aux manifestants de lui accorder cinq jours pour répondre favorablement à leurs revendications.
Ce mouvement de grève est porté en première ligne par les recrues -plus de 2.000 agents- qui se disent motivés d’envahir tous les jours leur bâtiment administratif pour manifester jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Ils ont brûlé des pneus, en entonnant des chansons, même celles qui choquent la décence, allant jusqu’à proférer des injures à certains hauts responsables de l’entreprise.
Ces agents réclament également le paiement de 36 mois d’arriérés de salaire. Les recrues engagées l’année dernière accumulent déjà 9 mois d’arriérés. Pour ces agents, la décision prise par le chef de l’Etat de fermer les ports privés illégaux doit s’appliquer immédiatement pour permettre à la SCTP de recouvrer sa santé financière.
La décision du conseil des ministres non executée
À l’issue d’une Assemblée générale de restitution des démarches menées par l’intersyndicale pour l’obtention du paiement de cette créance, les travailleurs de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP) ont décidé de sécher le travail pour mettre la pression sur le Gouvernement congolais.
D’après le Président de l’intersyndicale de la SCTP, le déclenchement de la grève constitue pour les travailleurs une manière de pousser le ministre des Finances à ordonner le paiement de cette créance. Il renseigne notamment que le Gouvernement avait déjà ordonné lors d’un Conseil des Ministres le paiement de ce montant par palier.
« La décision prise au Conseil des Ministres pour le paiement de la créance palier par palier, contre toute attente, n’est pas toujours exécutée par le Ministère des Finances« , a fait savoir le Président de l’intersyndicale de la SCTP. « En plus du paiement des arriérés des salaires de 36 (trente-six) mois, les agents et cadres de cette entreprise revendiquent également l’exécution de la mesure du Gouvernement décrétant la fermeture des ports privés opérant dans l’enceinte des installations portuaires de Matadi dans la province du Kongo Central, et ceux qui fonctionnent dans la clandestinité« , a souligné Armand Osase.
Le Président de l’intersyndicale de cette entreprise publique a soutenu que cette grève sera étendue sur l’ensemble du territoire, en précisant que la ville de Matadi bénéficie de 4 (quatre) jours de sursis à cause de la présence de quelques bateaux en accostage dans ce port maritime. Rocco NKANGA