Au parquet près la Cour de cassation, les syndicats de l’EPST s’attendent à déposer leurs plaintes face au ministre de tutelle, Tony Mwaba. Des langues se délient face au blocage qui freine la reprise effective des cours dans les écoles publiques et conventionnées catholiques.
La salle des conférences « Bazana Edadi« , au siège de la VSV, avenue Buburu-Kinshasa-Matonge, était pleine à craquer hier. A l’affiche, la tribune animée par les syndicalistes du secteur de l’EPST (Enseignement primaire secondaire et technique) Jean-Bosco Puna et Gisèle Tshibwabwa pour le SYNECAT (Syndicat national des enseignants catholiques) d’une part, et Muvumbu pour le SYNEP (Syndicat national des enseignants protestants) au sujet de la grève de tous les enseignants sur toute l’étendue du pays.
C’est sous la modération du politologue Rostin Mankata Nkawahata, directeur exécutif de la VSV que les syndicalistes ont dépeint les brimades (violations des droits de l’homme dont ils sont victimes de la part de leur employeur, le Gouvernement central dont les droits économiques, sociaux et culturels contre lesquels la VSV mène campagne dans la ville de Kinshasa depuis le début de cette année. Des voix fustigent la violation des droits économiques des enseignants qui se traduisent par des salaires de misère qui n’ont jamais contribué à l’amélioration de leurs conditions sociales, eux qui sont des pères de familles.
D’où, la raison de la grève actuelle qui a conduit à la désactivation, par le ministre-EPST, Tony Mwaba, de certains enseignants grévistes, effacés du fichier de paie de la Fonction publique. Cette décision qui a provoqué le courroux de tous les enseignants de la RDC a dominé cette communication.
Les syndicalistes ont démontré par le menu détail, comment cette décision du ministre de l’EPST qu’ils qualifient d’injuste, viole la Constitution, et la loi sur le statut des agents et fonctionnaires de l’Etat.
Par conséquent ils exigent qu’elle soit annulée immédiatement. Contrairement à certaines méchantes langues qui allèguent que cette grève n’avait pas respecté la procédure légale, les syndicalistes prouvent le contraire, vu qu’ils avaient présenté comme il se doit un préavis de grève à leur employeur qui est le gouvernement par le biais du ministre de l’EPST, Tony Mwaba. Leurs revendications sont restées sans suite.
Ce qui a conduit à la convocation de grandes Assemblées générales qui se sont muées en Assemblée décisive du 25 septembre qui a décidé d’entrer en grève dès la rentrée solaire.
En s’attaquant à ce mouvement social par des désactivations des enseignants, comme il le fait à ce jour, le ministre de l’EPST viole un autre droit: le droit au travail qui débouche sur le droit à la grève.
Plainte
C’est cette raison qui a motivé les syndicalistes d’ordonner à leur Avocat-conseil de préparer une plainte au pénal contre le ministre de l’EPST Tony Mwaba au Parquet général (PG) près la Cour de cassation pour répondre de toutes ces violations de droits de l’homme y compris des menaces dont font l’objet les syndicalistes qui sera déposée demain jeudi. Pour eux, le ministre étant englué dans la faute, il revient au gouvernement central d’user de son pouvoir pour corriger.
C’est ce qu’attendent les enseignants par la réhabilitation de leurs collègues désactivés illégalement. Faute de quoi, tonnent le SYNECAT et le SYNEP la grève se poursuivra de plus belle.
Par ailleurs, le SYNECAT et le SYNEP ont dénoncé le comportement de Tony Mwaba, le ministre de tutelle qui a créé de toutes pièces ses propres Syndicats qui sont malléables et corvéables à sa personne, en créant des dissidents qui seront majoritaires à la Commission paritaire mixte pour faire triompher le point de vue de l’employeur contre les intérêts des enseignants.
La résurgence de ces pratiques qu’on croyait à tort révolues avec l’avènement du Pouvoir-Tshisekedi, suscite des inquiétudes. Comme quoi à l’EPST, il y a un problème de gouvernance. Les syndicalistes prennent le peuple à témoin sur la mauvaise foi du Gouvernement pour répondre à leurs revendications.
Aujourd’hui, les parents bénéficient de la gratuité de l’enseignement. Mais eux, les enseignants qui sont formateurs, quelle est leur part de cette gratuité ? La question reste posée.
Auparavant, c’est Rostin Manketa, le directeur exécutif de la VSV qui a fait une brillante présentation de la tribune des syndicalistes de l’EST. On retient, en gros, que la VSV fait un constat amer: que le Gouvernement ne prend pas en compte les revendications des enseignants. La preuve, c’est la désactivation des grévistes, la menace et toute forme d’intimidations qu’ils subissent et qui doivent prendre fin.
C’est un devoir pour faire triompher la paix dans le secteur vital de la formation de l’élite de demain, qui suppose une prise en charge conséquente des enseignants par les pouvoirs publics. Ce qui n’est pas encore le cas, note-t-on à la VSV qui invite le Gouvernement à dialoguer instamment avec les syndicats des enseignants de l’EST. KANDOLO M.