Les prestataires de santé ont démarré hier leur toute première formation au diagnostic précoce des cancers de l’enfant. Prévue du jeudi 28 au vendredi 29 octobre aux Cliniques universitaires de Kinshasa, cette formation a été conçue pour renforcer les connaissances des prestataires de santé sur les cinq types de cancers pédiatriques les plus fréquents en Afrique.
Les pathologies sur lesquelles les formateurs mettent le curseur sont notamment le lymphome de Burkitt, la leucémie aiguë, la lymphoblastique, le nephroblastome, le retinoblastome et le lymphome de Hodgkin. Organisé par le ministère de la Santé, cet atelier bénéficie du soutien du groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique et la fondation Bristol Myers Squibb, à l’attention des prestataires de santé.
L’objectif principal des organisateurs est de mieux détecter les premiers signes évocateurs de ces cancers et permettre une prise en charge rapide des enfants, renseignent les initiateurs de la formation. Cette formation au diagnostic précoce sera développée à l’échelle des provinces, d’où les malades proviennent dans la grande majorité. Il s’agit entre autres de Kinshasa, du Kongo-central, du Kwilu, du Kwango et du Mai-Ndombe.
Nécessité d’un diagnostic précoce
L’oncopédiatre, Dr. Assani Karim, constate que les décès, imputables aux cancers de l’enfant, sont pourtant évitables, d’autant qu’ils résultent en grande partie d’un diagnostic tardif. Il est pourtant possible de guérir la majorité de ces enfants, du fait que 80% de taux de survie sont rendus possible si le diagnostic de cancer est posé suffisamment tôt et qu’il est suivi d’une prise en charge rapide et adaptée.
Aux dires du formateur Assani Karim, le diagnostic précoce s’avère important, car il est un levier majeur d’amélioration de la prise en charge de cancer et la meilleure garantie, voire la seule pour obtenir la guérison avec moins de séquelle et à moindre frais.
A ce sujet, Dr. Assani a invité les prestataires de santé à détecter tôt les symptômes de cancer par l’examen clinique, par la démarche méthodique susceptible d’être appliquée rapidement à tous les niveaux de la pyramide et à vulgariser les signes d’alarme.
50% d’enfants privés de traitement
Pour sa part, la cheffe de programme opérationnel du Groupe franco-africain d’oncologie Pédiatrique (GFAOP), Fatou Lama Diète, est convaincue que quand les cancers sont diagnostiqués précocement, les chances de guérison augmentent. Ainsi, le GFAOP insiste sur le traitement diagnostic précoce au niveau des pays en collaboration avec le Ministère de la santé pour améliorer les conditions de vie de ces enfants.
« Notre présence ici témoigne de l’intérêt que GFAOP accorde à cette formation. Parce qu’on le sait bien que les enfants africains arrivent assez tardivement aux cliniques pilotes de diagnostic de cancer. Malheureusement, 50% ne peuvent recevoir un traitement adéquat« , a-t-elle mentionné.
Améliorer les compétences
Dans son mot, le représentant du ministre de la Santé publique a affirmé que, le diagnostic précoce des maladies fait partie des techniques de la prévention. C’est pourquoi il a salué le thème choisi qui est en phase avec le programme du ministère de la Santé et du gouvernement. Thème qui met aussi un accent particulier sur les enfants, espoir de demain.
« Savoir que nous pouvons améliorer nos compétences, pour pouvoir sauver la vie des enfants ne peut que rencontrer notre assentiment au niveau du ministère. Nous ne pouvons qu’accompagner ces travaux« , a-t-il renchéri.
210 professionnels de santé ciblés
Ce programme de formation fait suite à l’élaboration des outils de formation pour une détection rapide de premiers symptômes et aux diagnostiques précoces des cancers des enfants par l’Institut africain de formation en écologie pédiatrique (IAFOP), de l’Institut Jean Lemerle (Dakar), avec la collaboration de spécialistes des cancers de l’enfant de 11 pays d’Afrique Subsaharienne.
Le programme a été proposé au ministère de la Santé publique qui a décidé de le mettre en œuvre. Plus de 210 professionnels de santé, dont 30 formateurs et 180 prestataires, seront formés pour l’année 2021-2022. En outre, les formés répliqueront cette formation aux prestataires des soins en contact avec les enfants dans leurs lieux de travail et de provenance. Tricya MUSANSI