Les fidèles de la paroisse Sainte Thérèse de Mapangu, dans le diocèse d’Idiofa, province du Kwilu, réclament la réouverture de leur église, fermée depuis le 17 septembre dernier, sur décision de l’évêque d’Idiofa, Mgr José Moko Ekanga.
Mgr José Moko avait motivé la fermeture de cette paroisse de la province ecclésiastique du Bandundu, par le comportement d’un groupe de délinquants qui aurait délibérément chassé le curé, après publication des statuts et obédiences, exercice pastoral 2021-2022. Ce, en complicité avec des fidèles catholiques et des membres du conseil pastoral.
Cependant, certains membres du conseil incriminés, clament leur innocence et déplorent cette décision qu’ils qualifient d’unilatérale. Ils soutiennent que l’évêque se serait basé sur un seul son de cloche, celui de M. l’abbé Valentin Mutomba, curé de la paroisse pour prendre cette décision.
Privés de leur paroisse depuis plus d’un mois, les fidèles catholiques de Sainte Thérèse de Mapangu ne savent plus à quel saint se vouer. La paroisse est fermée, « avec interdiction d’y exercer toutes les activités apostoliques et pastorales jusqu’à nouvel ordre. L’église de la mission reste fermée. Aucun sacrement ni sacremental ne sera administré, aucune activité des fidèles ne peut y avoir lieu pendant toute cette période« , souligne le Décret portant fermeture de la paroisse, signé par l’Evêque d’Idiofa.
Ce n’est pas tout. Le Décrêt du Mgr José Moko Ekanga précise: « le Conseil pastoral paroissial est dissout et les membres déchus inéligibles pendant trois ans » et « durant toute cette période M.l’abbé Kambembe est chargé de ne célébrer la Sainte messe que dans la chapelle des sœurs sans en ouvrir les portes aux autres fidèles« .
D’ores et déjà, les fidèles dénoncent cette décision de l’évêque d’Idiofa qu’ils considèrent comme injuste et les positions jugées partisanes de Mgr José Moko qui couvrirait un curé qui aurait détruit le patrimoine de la paroisse et sacrifie des innocents.
« En présentant son plan pastoral 2021-2022 devant le Conseil paroissial, les membres avaient estimé que le curé était trop vague et qu’il fallait des actions concrètes pour relever la paroisse en état de délabrement très avancé. Le curé s’est fâché. Et les paroissiens lui ont demandé de quitter s’il ne voulait pas changer. Se sentant menacé, il a dû plier bagages. Sans avoir initié aucune enquête, ni écouté l’autre camp, l’évêque prit la décision de fermer la paroisse juste après avoir écouté la version du curé », explique à Forum des As, un membre du Conseil paroissial ayant requis l’anonymat.
QUAND DEUX ELEPHANTS SE BATTENT…
« Quand deux éléphants se battent, c’est l’herbe qui souffre« . Selon certains analystes, la décision de l’évêque a de lourdes conséquences sur les fidèles catholiques de cette paroisse.
« A cause d’une dispute entre le curé et certains membres de son conseil paroissial, c’est toute la population, tous les chrétiens catholiques de cette contrée de Mapangu qui sont punis. Ceux qui assistaient à la messe chaque jour, n’auront plus leurs messes quotidiennes. Ils n’auront plus leur messe de dimanche. Pourtant, c’est une obligation de foi pour tout chrétien. Il n’y aura plus de catéchèse pour les enfants qui se préparaient pour certains sacrements, tels que la Première communion, le baptême, la confirmation et ceux qui se prépareraient pour le mariage. Tout est complètement arrêté« , se plaint sous couvert de l’anonymat, un prêtre joint au téléphone par Forum des As.
« En bon pasteur, poursuit-il, tout le monde s’attendait à ce que l’évêque descende sur le lieu, parle avec ses ouailes et trouve une solution pour eux au lieu de signer des lettres de fermeture loin du territoire. Un bon pasteur irait sur place, discuterait avec son peuple et trouverait une solution, surtout quand on sait qu’il y a encore beaucoup à faire dans nos églises locales« .
Et d’enchaîner: « Entre le curé et son conseil paroissial, il n’est pas question de dire qui a raison ou qui a tort. Tous ont le même souci: que la paroisse aille de l’avant. Mais il y a eu des émotions qui ont fait qu’ils arrivent à des échanges des certains mots, ou qu’ils posent des actes trop peu chrétiens. Cela peut arriver parce qu’on est des humains« . Mais la grande question, s’interroge-t-il encore : « fallait-il pour cela fermer la paroisse et punir tout le monde? Quelle serait l’attitude d’un bon pasteur. Un bon pasteur est celui qui rassemble ses brebis. Il faut absolument une solution pour ce pauvre peuple qui ne sait pas à quel saint se vouer « . Dina BUHAKE