La décision controversée de Tony Mwaba Kazadi, ministre EPST » Enseignement primaire secondaire et technique » qui a ordonné par une simple circulaire la désactivation immédiate du fichier national de paie tous les enseignants grévistes continue à soulever des vagues dans toutes les strates de la société. La situation a empiré hier avec la désactivation des enseignants grévistes du collège Boboto des Jésuites et du Lycée Sacré-Cœur juste en face, les deux écoles d’élite du cycle secondaire.
Tous les syndicats de ce secteur, sans exception, sont allés en guerre contre Tony Mwaba en qualifiant sa décision d’illégale et d’anticonstitutionnelle étant donné que la Constitution du 18 Février 2006 consacre la grève qui est un droit sacré et inaliénable. Il n’y a pas débat à ce sujet. Partant, tous exigent au ministre-EPST l’annulation sans autre forme de procès de sa décision de désactivation qui n’a aucun soubassement juridique.
Des spécialistes du secteur de l’éducation font en plus valoir le fait qu’en matière des ETD » Entités territoriales décentralisées « , l’enseignement est de la compétence exclusive des provinces. Le gouvernement central n’a de pouvoir que dans l’élaboration de la politique et non la gestion des établissements comme le fait l’UDPS Tony Mwaba Kazadi qui est vite allé en besogne sans se rendre compte qu’il est en train de nager dans l’illégalité et doit refaire marche en arrière courageusement n’ayant pas d’autre choix.
C’est par ailleurs dans cette optique que Francine Muyumba, la sénatrice-FCC du Haut-Katanga a déposé une question orale avec débat au ministre -EPST Tony Mwaba et attend qu’elle soit traitée en urgence par le Bureau de la Chambre haute pour que le concerné vienne s’expliquer. Il est appelé à donner aux élus des élus le fondement légal de sa décision de désactivation des enseignants grévistes.
L’initiatrice de la question orale avec débat va lire à l’attention de Tony Mwaba tous les textes qui autorisent la grève en commençant par la loi sur le Statut des agents de carrière de l’Etat qui est clair sur le droit de grève. Francine Muyumba se demande même si le ministre-EPST a lu cette loi, s’il a lu aussi la Constitution qui est la loi-mère pour décider de licencier les enseignants grévistes de l’EPST.
Pourtant, tout le monde reconnait que les revendications de ces derniers sont légitimes. En gros, c’est l’amélioration des conditions de travail de tous les enseignants de la RDC qui sont pénibles à plus d’un titre. C’est connu, le gouvernement verse des crédits insignifiants comme frais de subventions aux écoles de l’EPST. Ce qui ne leur permet pas de fonctionner normalement.
En conséquence, les gestionnaires d’établissement recourent à la contribution des parents pour faire face à cette situation de quasi démission de l’Etat dans ce secteur vital. Raison pour laquelle, dans le réseau catholique par exemple, on est revenu à la prise en charge des parents, comme au bon vieux temps. Il faut noter que les enseignants sont entrés en grève car le gouvernement ne respecte aucun engagement qu’il prend avec le banc syndical.
Par exemple, lors d’une négociation, il était convenu que chaque enseignant toucherait dans la semaine une prime spéciale de 100.000 FC. Nombre de professionnels d la craie affirment la main sur le coeur avoir jamais vu cette prime. A la place, ils doivent se contenter de 20.000 FC qu’ils n’ont jamais vu mais qui se réduit à un montant de 20.000 FC. Ils exigent aussi la suppression des zones salariales pour en faire une seule sur toute l’étendue du pays.
Il y a aussi la mécanisation des enseignants qui sont affectés dans des écoles mais sans numéro matricule de la Fonction publique, ce sont les fameux » NU « . Ce n’est pas tout au registre des revendications des enseignants. Ils veulent voir le gouvernement prendre en compte le problème des enseignants qui ont un numéro matricule de la Fonction publique mais qui ne sont pas sur la liste de paie, les » NP « . On ne voit pas comment de ces revendications des enseignants qui sont connues du commun des mortels congolais, Mwaba Kazadi, le ministre-EPST peut passer à la vitesse supérieure en ordonnant la désactivation des enseignants grévistes. KANDOLO M.